Véronique Côté : Un peu de chaleur pour passer l'hiver
Scène

Véronique Côté : Un peu de chaleur pour passer l’hiver

Grande résistante devant la morosité ambiante, Véronique Côté envahit le Quat’Sous juste avant Noël avec La fête sauvage, une soirée de textes et de musique croisant les paroles de divers auteurs sur le thème de l’appartenance au territoire.

Elle voit son équipe d’acteurs-auteurs-musiciens comme «le joyeux camp de base qui fournira du réenchantement pour passer l’hiver». Rien de moins. Rendez-vous au Quat’Sous pour une bonne dose de lumière et de carburant, donc.

Après Attentat, un spectacle de poésie conçu avec sa sœur Gabrielle, l’auteure et metteure en scène Véronique Côté, également brillante actrice et lumineuse personne, a décidé d’inviter une brochette d’auteurs à s’aventurer à l’écriture de chansons. L’idée, testée au dernier Festival du Jamais Lu, a été accueillie avec tant d’enthousiasme qu’il fallait récidiver. «J’ai voulu, dit-elle, qu’une parole d’auteur dramatique emprunte la forme du concert. L’idée de base était de déplacer les auteurs dramatiques de leur terrain de jeu habituel. Quand on fait quelque chose qu’on connaît moins, on prend souvent plus de libertés et on crée des choses qui nous surprennent nous-mêmes.»

Ils ont des plumes et des profils variés: les mots du romantique et indigné Steve Gagnon côtoieront l’ironie savoureuse de Joëlle Bond et la plume engagée d’Hugo Latulippe ou le souffle de Sarah BerthiaumeMathieu GosselinJustin Laramée et Francis Monty seront aussi de la fête, leurs mots ayant été mis en musique par Benoît Landry et Chloé Lacasse, et parfois chantés par d’autres acteurs ou chanteurs.

Véronique Côté est non seulement une battante qui refuse le cynisme, mais elle est aussi l’une de celles qui, dans le paysage artistique actuel, revigorent un théâtre soucieux d’identité nationale et de territoire. Toutes portes ouvertes à une société plurielle, elle s’interroge sur la manière dont la nordicité nous sculpte et dont le pays nous habite. «Ce spectacle affirme un Nous se tenant debout dans cet hiver-là. Un Nous qui, également, se montre combatif devant les attaques perpétrées contre notre territoire, entre autres avec les projets de pétrolière. Ça nous ébranle, de manière profonde et ancrée, même quand on habite Montréal et qu’on n’est pas dans un rapport concret et quotidien avec les territoires menacés. Il ne faut pas se laisser piller.»

Elle se réjouit de la diversité des tons et des points de vue qu’elle a réunie, soucieuse des contrepoints. «Mettre Joëlle Bond et Hugo Latulippe dans le même show, par exemple, c’est un fort contraste. J’aime aussi beaucoup la plume de Mathieu Gosselin; j’aime sa langue et sa poésie, qui est creusée à même le terreau québécois. Justin Laramée a notamment écrit une Lettre aux jeunes hommes, un discours à la fois courageux et tendre.»

Côté promet que «ce sera une vraie fête»: «On va installer un bar sur scène, il y aura deux entractes; on veut créer une soirée complète, garder le monde avec nous pour vivre ça dans une forme de solidarité et de rassemblement.»

 

Du 1er au 18 décembre au Quat’Sous