Le Jamais Lu a 15 ans!
Scène

Le Jamais Lu a 15 ans!

Événement phare de la dramaturgie francophone émergente, le Festival du Jamais Lu célébrera son 15e anniversaire du 28 avril au 6 mai prochains au Théâtre Aux Écuries.

Cette édition témoigne de tous les possibles, de toutes les familles artistiques, de tous les désirs qui tissent désormais les actions du Jamais Lu.

Une codirection artistique à quatre têtes

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En cherchant un ou une partenaire pour penser avec elle cette édition anniversaire, Marcelle Dubois, directrice artistique et générale de l’événement depuis sa fondation, est vite arrivée à la conclusion qu’une codirection multiple et rassembleuse serait idéale ! Elle a donc invité trois auteurs qui ont nourri le Jamais Lu de leur talent et qui ont évolué avec lui : Sarah Berthiaume, Sébastien David et Annick Lefebvre.

Une programmation qui embrasse large

L’imaginaire des codirecteurs artistiques, à la fois différent et semblable, a permis la création d’une programmation qui parle des enjeux humains et sociaux de notre époque, réunissant pas moins de 47 auteurs qui prendront la parole lors de 19 lectures théâtrales présentées au fil des 9 jours de festivités.

Cette communauté imposante témoigne des racines du Jamais Lu, qui s’étendent dorénavant de Montréal à Paris, en passant par Québec et par l’ensemble de la francophonie. La ligne éditoriale de cette édition s’est alors imposée d’elle-même : embrasser large !

On y découvrira les oeuvres inédites de 8 auteurs d’ici, un texte présenté au 1er Festival du Jamais Lu à Paris, les coups de coeur de la dramaturgie francophone des codirecteurs artistiques, une soirée dansante franco-québécoise, une joute oratoire tirée de la dernière édition du Jamais Lu Québec et une soirée de performances multidisciplinaires réunissant pas moins de 15 artistes.

Vendre ou rénover ?

Alexandre Fecteau lors de la soirée Vendre ou rénover du Jamais Lu Québec / Crédit: Nicola-Frank Vachon
Alexandre Fecteau lors de la soirée Vendre ou rénover du Jamais Lu Québec / Crédit: Nicola-Frank Vachon

Une soirée d’ouverture en forme de combat théâtral autour des classiques de la dramaturgie. Forte du succès rencontré lors de sa création au 5e Festival du Jamais Lu Québec, cette joute théâtrale imaginée et mise en scène par Alexandre Fecteau sera présentée en ouverture du 15e Festival. Épousant le concept de l’émission de Canal Vie Vendre ou rénover ?, le débat s’organise entre quatre duos d’auteurs qui doivent convaincre un jury formé pour l’occasion de deux critiques de théâtre et de deux directeurs artistiques. D’un côté, il y a ceux qui veulent rénover le répertoire, c’est-à-dire remonter les classiques, et, de l’autre, ceux qui veulent le vendre, c’est-à-dire s’en affranchir pour privilégier la création de nouvelles oeuvres. À travers ces débats jouissifs, on parlera de mémoire, de désir, de sens et d’importance des mots, pour qu’au final l’art et sa nécessité ressortent grands gagnants ! Les combattants seront Marc Beaupré, Sarah Berthiaume, Guillaume Corbeil, Marianne Dansereau, Étienne Lepage, Kevin McKoy, Édith Patenaude et Erika Soucy. Ils tenteront d’être persuasifs devant le jury formé de Sylvain Bélanger, Mélanye Boissonneault, Mellisa Larivière et Christian Saint-Pierre.

FAIRE AVEC

Le critique de théâtre Alexandre Cadieux
Le critique de théâtre Alexandre Cadieux

La soirée de clôture / spécial 15e anniversaire : Alexandre Cadieux et Sébastien Rajotte seront les hôtes de la soirée 15e anniversaire qui clôt le Festival. Ils recevront 15 artistes de tous les horizons (photographes, chorégraphes, professeurs, écrivains, performeurs, vidéastes, illustrateurs, slameurs, etc.) à qui on aura demandé de s’approprier un texte marquant de l’histoire du Festival pour le transformer en une nouvelle oeuvre de cinq minutes. Ainsi, Jordan Arseneault, Jérémie Battaglia, Marie Béland, Philémon Cimon, Mélanie Demers, Alain Farah, Marie-Michelle Garon, Nadège Grebmeier Forget, François Jaros, Queen Ka, Nicolas Letarte, Émilie Monnet, Jérôme Richer, Sol Zanetti et Lino s’approprieront les textes de la génération Jamais Lu pour offrir un inspirant potluck d’arts vivants et rendre hommage à la jeune dramaturgie québécoise.

LE COEUR DU FESTIVAL : LES LECTURES THÉÂTRALES

Sur les 121 projets soumis, les codirecteurs artistiques ont retenu 8 oeuvres inédites pour composer leur programmation. Les textes choisis, quoique bien différents sur le plan de la forme, embrassent tous l’actualité des débats sociaux qui ont cours. Féminisme, big data, évolutions technologiques, espace commercial, désir de performance sont les terrains de jeu de ces auteurs assurément de leur temps.

  • Les personnages d’Emmanuelle Jimenez feront un séjour crucial dans son Centre d’achats, un lieu poétique et toxique, violent et brutal, dont on ne sort pas indemne.
  • Martin Bellemare présente un sublime diptyque pour la jeunesse, L’oreille de mer et Le cri de la girafe, où les bruits du monde sont avalés par l’enfance et les émotions canalisées par les mots.
  • Avec Rien à cacher – No Way to Feel Safe, François Édouard Bernier, Patrice Charbonneau Brunelle, Marilou Craft et Dominique Leclerc fouillent les comptes rendus des conférences d’Edward Snowden pour créer une oeuvre entre le documentaire et la fiction.
  • Havre de Mishka Lavigne, auteure montante d’une nouvelle génération d’artistes franco-ontariens, traite du manque, de l’absence, du vide, du besoin de se reconstruire.
  • Avec Gamètes, Rébecca Déraspe provoque une brutale collision des valeurs en explorant la délicate question : peut-on s’accomplir en mettant au monde un enfant handicapé ?
Rebecca Deraspe / Crédit: Maxime Côté
Rebecca Deraspe / Crédit: Maxime Côté
  • Sur la destination des espèces de Jean-Philippe Baril-Guérard ose un music-hall hip-hop où Darwin campe un scientifique contemporain lapidé sur la twittosphère pour ses révélations insensées.
  • Catherine Léger, auteure à l’humour mordant, propose Baby-sitter, une comédie qui s’inspire des codes de la fiction pornographique pour déjouer le machisme ambiant.
  • Avec son Recall Them Corp., la Française Tiphaine Raffier interroge les limites de la science et de l’amour au moyen d’un texte futuriste dans lequel on retrouve les êtres perdus grâce à des avatars de chair et d’os.
Jean-Philippe Baril-Guérard / Jérôme Guibord / Shoot Studio
Jean-Philippe Baril-Guérard / Jérôme Guibord / Shoot Studio

À 15 ANS, ON AIME LES PLANCHERS DE DANSE

En 2011, le Jamais Lu présentait en première nord-américaine un Bal littéraire de la Coopérative d’écriture, un regroupement d’auteurs français de renom. Le principe est simple : en 48 heures, quatre auteurs ont le mandat d’écrire une histoire constituée de 10 épisodes se terminant tous par un titre de chanson entraînante, sur laquelle le public est invité à danser. Puis, fin de la musique, on passe au prochain épisode, et ainsi de suite. C’est le retour de ce concept diablement festif où théâtre et plancher de danse font bon ménage. Deux jeunes auteures françaises, Alison Cosson et Marilyn Mattei, et deux jeunes auteurs québécois, Jean-François Rochon et Louis-Charles Sylvestre, relèveront le défi d’écrire un Bal littéraire en AZERTY-QWERTY et de faire danser le public tard dans la nuit.

LES 5 À 7 FRENCHE LA PLANÈTE

Cette année, le public sera convié à de chaleureux 5 à 7 ouverts sur le monde. Ces moments de rencontre seront pilotés par un des codirecteurs artistiques, qui présentera un de ses coups de coeur francophones. Une entrevue publique suivie d’une prestation de l’artiste invité auront lieu en toute intimité. Ainsi, aux 5 à 7 Frenche la planète, on aura l’occasion de (re)découvrir Papy Maurice Mbwiti, Soeuf Elbadawi, Nasser Djemaï, Céline Delbecq, Solenn Denis, Jérôme Richer, Florence Minder et Julie Gilbert, qui arrivent de la République démocratique du Congo, des Comores, de la France, de la Suisse et de la Belgique.

L’ÉGRÉGORE ET LES AUTEURS EN HERBE : PREMIERS BAISERS

Comme tous les ans, le 15e Festival du Jamais Lu accueille le texte lauréat de l’Égrégore, un concours dramaturgique du Réseau intercollégial des activités socioculturelles du Québec (RIASQ). Cette année, Francis Sasseville a remporté le concours avec son texte Manche ouverte, qui sera mis en lecture par Jean-Simon Traversy.

Le projet de médiation culturelle des Auteurs en herbe est également reconduit cette année, permettant à une classe d’élèves de 6e année de voir ses textes théâtraux lus par des acteurs professionnels.