Le Show 2000: Ceci n’est pas un film d’ados
C’est un retour à l’ère des boys bands, à l’exaltation propre à la préadolescence, aux premiers émois sexuels devant Bleu Nuit.
Jay Du Temple, c’est le petit gars bien élevé, celui que tu peux présenter à ta mère, un peu comme Brian dans les Backstreet Boys. Dans Le Show 2000, l’humoriste de 24 ans incarne le stéréotype du preppy vêtu d’un polo Lacoste rose qu’il aurait pu piquer sur le plateau de The O.C.
Les costumes, le stylisme daté, constituent une part importante de ce spectacle collectif qui mise sur la nostalgie et (avouons-le !) les souvenirs esthétiques un peu douloureux. Mention spéciale au collier en coquillages, à la chemise de mangas jaune-orange et aux skinny jeans à taille basse.
Présenté pour la première fois l’an dernier au Zoofest, ce ramassis extatique d’anecdotes et de références culturelles propres au vingtenaires est né à l’initiative de Julien Lacroix. Une cohorte de sept comiques de la relève : Yannick De Martino, Matthieu Pepper, Alex Bisaillon, Mehdi Bousaidan, David Beaucage et les deux moineaux préalablement nommés.
Une bande de joyeux lurons qui se meuvent dans un décor en phase avec l’époque, une scénographie qui recrée l’ambiance d’un party arrosé de Poppers à la framboise bleue avec des posters de Space Jam, de Blink 182, plein de VHS qui traînent et une console de Super Nintendo un peu poussiéreuse. Bref, la totale. « On a habillé la scène comme un sous-sol de la fin des années 90, début 2000. C’est nous qui arrivons avec les autres accessoires, que ce soit les crottes de fromage ou le type d’alcool qu’on pouvait boire dans ce temps-là », nous explique Jay.
Rire de sa puberté
Pour beaucoup, les chansons de N*SYNC, de Britney Spears et de la comédie musicale Roméo et Juliette réfèrent à une période trouble marquée par l’apparition des premiers poils.
Très générationnel, à l’instar de 1981 de Trogi, Le Show 2000 articule ses numéros autours des enjeux qui turlupinent les garçons de 11, 12 ou 13 ans. « C’est un peu comme dans n’importe quel teen movie, sauf que là c’est live. Dans tous ces films-là, le but des personnes c’est d’écouter de la porn ou de se pogner des filles ou de sortir de l’alcool. C’est vraiment juste ça que tu veux en début d’adolescence et, quand tu vieillis, tu réalises que tout ça était un peu vide. »
Et dis-nous donc ça, Jay, à quoi ressemblait ton été de l’an 2000 ? « Ça se résumait au roller blade. Du roller blade et du peroxyde parce que j’avais les genoux éraflés. Je choisissais mes amis en fonction de si leur mère avait du peroxyde, parce que l’alcool à friction ça brûle vraiment plus les plaies ! […] Quand on était au chalet, mes activités c’était plus de chasser les grenouilles, de courir dans le bois et d’aller au Superclub Vidéotron. Y’avait le spécial « 3 films, 3 jours, 3 piastres. » C’est dans le temps où tu pouvais t’acheter quelque chose pour trois dollars ! »
Le Show 2000
Du 8 au 10 juin à 22h30 au Parc de l’Esplanade
(Dans le cadre du ComédiHa !)