De Vian à Homère, nouvelle saison à Denise-Pelletier
Le théâtre de Hochelaga vient de dévoiler sa programmation pour 2017-2018, composée de 14 spectacles en tous genres…
Claude Poissant, directeur du Théâtre Denise-Pelletier, a concocté une 54e saison plutôt éclectique, avec quelques classiques (Homère, Shakespeare) mais aussi des pièces de jeunes créateurs.
La saison commence en force avec Les Bâtisseurs d’empire ou Le Schmürz (du 27 septembre au 21 octobre), du grand Boris Vian, présenté dans la grande salle du théâtre. Écrite en 1957, cette œuvre majeure de l’auteur français est en plein dans l’absurde, tout en questionnement l’homme et sa moralité. C’est Michel-Maxime Legault qui assure la mise en scène, avec une distribution composée d’Olivier Aubin, Josée Deschênes, Marie-Pier Labrecque, Gabriel Sabourin, Sasha Samar et Marie-Ève Trudel.
La célèbre Iliade d’Homère prendra ensuite l’affiche (du 8 novembre au 6 décembre). Marc Beaupré fait ici une adaptation libre – et très moderne – du texte de ce poète du VIIIe siècle avant J.-C. Sur un fond sonore créé par Stéfan Boucher, dix comédiens (Stéfan Boucher, Maya Kuroki, Olivier Landry-Gagnon, Justin Laramée, Catherine Larochelle, Louis-Olivier Mauffette, Jean-François Nadeau, Émile Schneider, Emmanuel Schwartz et Guillaume Tremblay) feront revivre cette épopée entre vie, mort, guerre et rêves.
Sans transition, c’est Hurlevents (du 31 janvier au 24 février 2018) qui succèdera à Homère : une comédie dramatique de Fanny Britt, d’après Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë. Avec ce spectacle, la dramaturge, romancière et essayiste veut « construire un pont entre la jeunesse de l’ère victorienne et les milléniaux ». On pourra voir en scène Alex Bergeron, Kim Despatis, Benoît Drouin-Germain, Florence Longpré, Emmanuelle Lussier-Martinez et Catherine Trudeau, dans cette troisième collaboration entre Fanny Britt et Claude Poissant.
Les 28 février, 1er et 2 mars, le spectacle L’Orangeraie reviendra sur les planches, avant de se lancer dans une tournée à travers douze villes du Québec. Cette pièce de Larry Tremblay, qui aborde l’enfance et la guerre, fut un véritable succès è l’international et a ainsi été traduite dans plusieurs langues en plus de recevoir des prix. Une dernière occasion de revoir ce spectacle à Montréal…
Shakespeare clôturera cette saison de spectacles dans la grande salle, avec Le Songe d’une nuit d’été (du 21 mars au 18 avril 2018). C’est le duo Steve Gagnon et Frédéric Bélanger qui a adapté la célèbre comédie shakespearienne, en coproduction avec le Théâtre Advienne que pourra. Entre surnaturel, mystère et amour, cette pièce de 1605 porte une grosse distribution : Adrien Bletton, Dany Boudreault, Steve Gagnon, Karine Gonthier-Hyndman, Maude Guérin, Hubert Lemire, Jean-Philippe Perras, Étienne Pilon, Olivia Palacci et Claudiane Ruelland.
À la salle Fred Barry
Écrite et mise en scène par Olivier Arteau, Doggy dans Gravel prendra l’affiche du 29 août au 16 septembre 2017. La pièce dresse le portrait de personnages de la génération Y, dans un ton plein d’humour. Marie-Josée Bastien, Ariel Charest, Gabriel Cloutier Tremblay, Jean-Philippe Côté, Étienne d’Anjou, Angélique Patterson, Steven Lee Potvin, Pascale Renaud-Hébert, Vincent Roy, Nathalie Séguin et Dayne Simard donnent vie à cette fable.
Ni biopic, ni récital, La Femme la plus dangereuse du Québec (du 10 au 28 octobre) plonge dans la vie et l’œuvre anarchique de Josée Yvon. La dramaturgie est signée de Sophie Cadieux et Dany Boudreault, avec une mise en scène de Maxime Carbonneau. Ce sera une occasion d’entendre les mots puissants de cette poète engagée, atteinte du sida, qui meurt quasiment aveugle en 1994. Un beau texte porté par Chantal Baril, Philippe Cousineau et Ève Pressault.
Du 7 au 25 novembre, le Théâtre Bluff nous offre Antioche de Sarah Berthiaume, l’histoire de trois filles emmurées vivantes qui décident de fuir vers l’avant ; et surtout la fable d’une rencontre improbable dans la ville d’Antioche en Turquie, là où tout pourrait encore changer. Le metteur en scène Martin Faucher retrouve ici l’auteure de Yukonstyle, qui, avec son humour, rappelle au temps présent la mythologie et crée un dialogue autour de la radicalisation et de l’immigration. Avec Sharon Ibgui, Sarah Laurendeau et Mounia Zahzam.
Juste avant les Fêtes, Frédéric Bélanger nous promet, tout comme pour son D’Artagnan et les trois mousquetaires, de l’action, du mystère, du drame et de l’humour avec cette reprise des Aventures de Lagardère, inspirée du roman Le Bossu de Paul Féval, un contemporain d’Alexandre Dumas. Présenté du 5 au 20 décembre, ce spectacle réjouissant est une production du Théâtre Advienne que pourra, jouée par Alex Bergeron, Véronique Chaumont, Patrick Dupuis, Milva Ménard et Félix Monette-Dubeau.
Les Productions Menuentakuan nous proposent du 16 janvier au 3 février Là où le sang se mêle de l’auteur et acteur Kevin Loring, dans une mise en scène de Charles Bender. Prix du Gouverneur général du Canada en 2009, cette pièce expose au grand jour la mémoire des pensionnats, tapie au plus profond de l’âme de ceux qui y ont passé leur jeunesse, et pénètre sans complaisance dans l’intimité quotidienne de ces gens qui n’ont que leur humanité comme ressource pour trouver la résilience. Avec Marco Collin, Soleil Launière, Jacques Newashish.
Marie-Hélène Larose-Truchon a écrit Minuit en pensant à sa grand-mère, dont la langue inspirante et envoûtante charrie toute l’histoire de sa famille. Grand-Maman, Minuit et La Petite résistent en secret aux lois qui interdisent de parler avec des expressions anciennes et exigent la disparition des vieillards. C’est Lilie Bergeron qui met en scène cette coproduction du Petit Théâtre de Sherbrooke et du Théâtre du Double signe, à l’affiche du 6 au 24 février, avec Aurélie Brochu Deschênes, Sarianne Cormier, Jasmine Dubé, Jean-Moïse Martin et Guillaume Rodrigue.
Jonathan Caron, coauteur de Starshit, signe et met en scène Philadelphia High School, à l’affiche du 13 au 31 mars. Dans une société influencée par une culture populaire américaine qui carbure aux super-héros, l’auteur s’interroge sur le fanatisme et sur cette idée de vivre par procuration, version 2.0. Une production de la compagnie naissante Rouge arrête vert passe, avec David Bourgeois, Yannick Coderre, Katrine Duhaime, Marie-Ève Groulx, Marina Harvey, Alexandre Lagueux, Simon Landry-Désy, Julie Renault, Magali Saint-Vincent et Kevin Tremblay.
Présenté du 4 au 14 avril, Hroses : outrage à la raison de l’auteure et metteure en scène Jill Connell, de Toronto, est à la fois une histoire d’amour tragique et une fable d’espérance. Pour exprimer la beauté de cet amour et notre incapacité à le perpétuer, Jill Connell a choisi ce qu’elle nomme le heightened world, un monde plus grand, situé aux confins de la parabole et du réalisme magique. Ce spectacle bilingue du collectif It Could Still Happen a été créé en 2017 à Montréal et Toronto, et interprété par Sascha Cole et Frédéric Lemay.
Après les Zurbains, une formidable aventure qui aura duré vingt ans, le Théâtre Le Clou initie Le Scriptarium, une toute nouvelle forme de laboratoire d’écriture théâtrale qui donne la parole aux adolescents. Le Clou invite maintenant une personnalité inspirante à participer à l’idéation du spectacle. Ce commissaire propose un univers, un thème, une forme d’écriture que les jeunes de secondaires 3 à 5 exploreront. Pour le Scriptarium 2018, le Clou a choisi Stéphane Crête. Le spectacle qui résultera de ce travail collectif sera présenté du 19 avril au 4 mai.
Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est – Montréal
514 253-8974
www.denise-pelletier.qc.ca