«Baby-sitter», le féminisme en comédie
Scène

«Baby-sitter», le féminisme en comédie

Catherine Léger propose une histoire cynique et drôle qui aborde différemment la question du féminisme. Entretien.

Alors qu’elle écrit actuellement une télésérie et un long-métrage, l’auteure Catherine Léger (Prix Gratien-Gélinas 2006) présente sa pièce Baby-Sitter jusqu’au 10 mai au théâtre de La Licorne. Une production Théâtre Catfight avec la Manufacture qui met en scène David Boutin, Isabelle Brouillette, Victoria Diamond et Steve Laplante.

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VOIR: Comment en êtes-vous arrivée à écrire sur ce thème?

Catherine Léger: Les personnages féminins sont au cœur de ma démarche de travail depuis toujours. Et le féminisme aussi donc. Ces derniers temps, on a beaucoup parlé de féminisme dans les médias, surtout sur les médias sociaux, et il y a eu beaucoup de dérapages… Baby-sitter parle notamment de cela.

Quels genres de dérapages dénoncez-vous?

Souvent on défend les femmes en les victimisant, avec des discours tels que «il faut protéger les femmes car elles vivent avec la peur»… Pour défendre les femmes on les met en position vulnérable. Et moi, ça m’irrite. Cette position paternaliste m’agace.

Vos personnages masculins incarnent donc ces discours?

Je créé toujours des personnages que j’aime. Les deux hommes de Baby-sitter sont donc généreux et drôles! Il y en a un qui est peu plus confus, et qui se retrouvera pris dans une démarche narcissique, tandis que l’autre est plus condescendant.

Et les femmes?

Je ne pense pas que mes personnages féminins aient besoin d’être féministes. On n’est pas du tout dans le conflit hommes / femmes!

Pourquoi le choix du genre de la comédie pour parler du féminisme?

Ça ne m’aurait pas intéressée d’écrire un drame là-dessus… Dans ma démarche d’auteur, je peux aller beaucoup plus loin avec la comédie, et c’est une façon plus distrayante d’aborder ce sujet très sérieux. Même si toutes les questions autour du féminisme sont très complexes, il y a un potentiel de drôlerie là-dedans. On rit, on se libère, et c’est déroutant.

Comment s’est passé le travail de mise en scène?

J’ai créé ce texte créé dans le cadre d’une résidence au Théâtre de la Manufacture, puis il y a eu une première lecture au festival Jamais Lu. J’ai écrit la pièce en sachant déjà qui allait jouer – j’avais notamment travaillé avec Isabelle Brouillette sur J’ai perdu mon mari. Le reste s’est donc fait assez facilement et naturellement. Et Philippe Lambert, le metteur en scène, est un maître de l’humour…

Baby-Sitter
Théâtre Périsope (Québec)
Du 13 au 24 novembre 2018
theatreperiscope.qc.ca