À voir au FTA
Notre collaborateur Jérémy Laniel sera présent au FTA cette année. Voici quelques-unes de ses suggestions de spectacles à ne pas manquer.
Wycinka Holzfällen – Des arbres à abattre, de Krystian Lupa
Pour sa première visite en Amérique du Nord, le metteur en scène polonais de renommée internationale Krystian Lupa prend d’assaut le FTA avec une pièce tirée de l’œuvre de Thomas Bernhard: Wycinka Holzfällen – Des arbres à abattre. Lui qui fréquente l’auteur autrichien depuis maintenant plus de 25 ans dit s’être retrouvé entièrement au travers des écrits de ce dernier. Dans ce roman, l’auteur livre une charge féroce et truculente contre la société intellectuelle viennoise comme lui seul a le secret. Cette rencontre au sommet entre Lupa et Bernhard est assurément l’un des incontournables du festival. (2 et 3 juin, Théâtre Jean-Duceppe)
Antoine et Cléopâtre, de Tiago Rodrigues
Après avoir présenté By Heart au FTA en 2015, le metteur en scène portugais Tiago Rodrigues revient cette fois-ci avec Antoine et Cléopâtre, relecture shakespearienne d’une des plus mythiques histoires d’amour. En dégraissant tout le clinquant et le grandiose que les personnages et le dramaturge commandaient, Rodrigues tente le pari d’écrire à travers ses interprètes, soit Sofia Dias et Vítor Roriz. Celui qui avec sa pièce Bovary avait adapté le texte de Flaubert avec liberté et modernisme reprend cette fois-ci la même démarche avec Shakespeare, en se centrant d’abord sur l’adresse et la parole pour en tirer sa propre proposition par l’entremise de l’omission et du radical. (27, 28 et 29 mai, Cinquième Salle)
Monument 0: Hanté par la guerre (1913-2013), d’Eszter Salamon
Monument 0 inaugure une série de spectacles où la chorégraphe et danseuse hongroise Eszter Salomon s’intéresse à la notion de monument. Sous-titrée Hanté par la guerre (1913-2013), cette chorégraphie de groupe créée en 2014 s’inscrit dans un mouvement guerrier tant tribal que folklorique puisé sur quatre continents, désirant ainsi réécrire l’Histoire par le biais de la danse en errant dans les angles morts de cette dernière. La principale question ayant dicté le travail de Salomon est la suivante: «Comment je me laisse pénétrer par le monde?» La chorégraphe désire ici transformer ses danseurs en réelles «archives poétiques». (30 et 31 mai, Usine C)
La posibilidad que desaparece frente al paisaje – La possibilité qui disparaît face au paysage, de la compagnie El Conde de Torrefiel
Avec La possibilité qui disparaît face au paysage, la compagnie barcelonaise El Conde de Torrefiel formée de la Suisse Tanya Beyeler et de l’Espagnol Pablo Gisbert convie les spectateurs à une visite contemplative des affres urbaines européennes. Madrid, Berlin, Marseille, Lisbonne, Kiev, Bruxelles, Thessalonique, Varsovie, Lanzarote et Florence deviennent autant de tableaux dans lesquels le théâtre vit par l’évocation de clairs-obscurs violents portés par un angle politique qui déjoue toutes visées moralisatrices. (5 et 6 juin, Théâtre Jean-Duceppe)