Scène

Mâts et cordages : Grands voiliers circassiens

Geneviève Kerouac et Vincent Dubé prennent le port d’assaut avec leurs troupes de matelots-acrobates venus des quatre coins du globe. 

Deux faux navires en cale sèche, autant de metteurs en scène, dix fois plus d’artistes. La vieille Basse-Ville s’anime grâce à l’École de cirque de Québec et ses amuseurs publics triés sur le volet, des artistes fraîchement diplômés promis à un échange culturel de rêve.

« Avant tout, c’est un laboratoire de recherche pour mettre en lien des étudiants du Québec, mais de partout dans le monde aussi, nous explique leur mentore Geneviève Kerouac. C’est des élèves ou de très jeunes artistes professionnels qui proviennent des écoles de cinq pays différents. […] C’est une occasion unique, ils ne se reverront pas! Moi j’en ai un dans ma gang qui est Australien, une qui est Finlandaise, un Chilien, un Espagnol… »

Ensemble, les membres de la cohorte aux allures onusienne bricolent une courte prestation (une demi-heure au total) sur mesure pour RDV2017, la nouvelle appellation pour Les Grands Voiliers, cet événement qui avait connu un flop tristement cuisant en 1984. N’empêche : le thème imposé par une telle association est inspirant pour les créateurs. Le spectacle qu’ils concoctent sera en phase avec cette idée du voyage, des belles rencontres qui s’en suivent. Un sujet riche!

(Crédit: E Burriel, Courtoisie École de cirque de Québec)
(Crédit: E Burriel, Courtoisie École de cirque de Québec)

Musicalement, Kerouac avoue miser sur les différences au sein de son groupe. « Je leur ai demandé de m’envoyer des chansons ou des chants traditionnels de leurs pays, soit en lien avec la marine, soit avec la pêche. J’ai le goût que ça reflète bien toutes les cultures qui sont mélangées dans le projet. »

 

Balade entre deux quais

Mâts et cordages se divise en deux lieux pour autant de propositions distinctes : la (nouvelle) Place des Canotiers et la Pointe-à-Carcy. C’est Vincent Dubé, directeur artistique de Machine de cirque, qui est responsable d’animer le second endroit. Un défi en soi pour le producteur de renom qui, cette fois-ci, doit faire preuve d’un laisser-aller certain. « C’est la même façon de créer [qu’avec ma compagnie], mais je pense qu’on va arriver à un résultat complètement différent. J’implique beaucoup les artistes avec qui je travaille, il faut vraiment qu’on trouve les mots-clés qui nous dirigent ensemble. »

Les deux capitaines pigent allégrement dans les symboles navals, une esthétique imposée par le titre, mais Dubé promet que les pièces seront teintées de leurs griffes respectives. Des visions différentes quoi que complémentaires de cet art plus que jamais florissant à Québec, cette expertise et ces talents qui étendent bien au-delà de l’église reconvertie de Limoilou.

 

Du 18 au 30 juillet
Place des Canotiers et Pointe-à-Carcy
(Dans le cadre de RDV2017)