Scène

Kink: Veux-tu jouer avec moi?

Laboratoire de création fascinant et sensuel, Kink – présenté vendredi dernier à ZH Festival – est une expérience originale et audacieuse, tant pour les initiés que les novices en la matière. Pour public espiègle seulement.

Avant de passer à l’action, une série de règles sont énumérées sur ce qui est possible ou non de faire pendant la soirée, tant pour les artistes que les spectateurs. Car si nos limites sont atteintes ou dépassées, ce n’est plus un jeu profitable pour les deux partis. Et comme dans tout bon jeu, il faut définir comment les choses se dérouleront et établir des limites pour le bénéfice de tous. Destinés aux adultes seulement, Kink encourage fortement la participation des spectateurs dans les différents jeux proposés. Bien entendu, le spectateur est dans son droit de refuser…

Pascale St-Onge et Frédéric Sasseville-Painchaud, créateurs de Kink, nous invitent dans leur intimité en partageant les détails de leur initiation dans le monde du BDSM. Limites, préférences, bonnes ou mauvaises expériences: les comédiens se dévoilent sans gêne par de courts monologues ou par certains jeux coquins. Franches et sans détour, leurs révélations explorent les origines de leur désir envers ces jeux de pouvoir et s’intéressent aux rôles du dominant et dominé. À qui appartient réellement le pouvoir?

Les jeux de lumières, simples mais efficaces, permettent à la petite foule d’être cachée, voyeuse, ou d’être complètement exposée, comme s’il n’y avait pas de différence entre elle et les artistes, telle une partenaire de jeu à part entière. L’ambiance sonore, impeccable, est assurée par Christophe Godon et mise sur l’augmentation en intensité lors des moments de jeux. Cette trame est à la fois frénétique et séduisante, ce qui accompagne parfaitement l’action.

Le texte tient compte de ceux et celles n’étant pas familiers à l’univers du BDSM en les initiant au jargon et aux différentes pratiques. Parmi la foule, les comédiens abordent les spectateurs avec légèreté, prêts à s’amuser. Après tout, il ne faudrait pas faire peur à d’éventuels complices…

À l’étape de laboratoire de création, Kink est une belle surprise audacieuse et amusante du ZH Festival (anciennement Zone Homa). La formule du spectacle est intéressante et les comédiens se dévoilent généreusement et sans pudeur. Le texte, qui passe parfois rapidement du sérieux aux moments un peu fleur bleue, apparaît parfois inégal. Il sera davantage délicieux de voir ce spectacle dans sa version finale, suite aux commentaires des spectateurs, qui étaient à nouveau sollicités afin de faire part de leurs impressions après la représentation. Êtes-vous prêt à jouer?

ZH Festival se poursuit jusqu’au 12 août : zhfestival.com