Scène

Hypo : Mourir pour mieux s’ouvrir

Devenue un lieu touristique prisé, l’Islande est une terre fascinante, un bout du monde unique, à la fois fantastique et aride, explosif et calme. Le théâtre parfait pour l’histoire d’Hypo, de Nicola-Frank Vachon.

Inspiré par le décès d’un ami comédien mort jeune d’un cancer, Nicola-Frank Vachon s’est demandé ce qu’il ferait, lui, si ça lui arrivait. Dans Hypo, un homme apprenant sa mort imminente abandonne tout et se pousse en Islande, le lieu parfait pour mourir. Ou pour se redécouvrir. Muter. Se reconnecter en se déconnectant du reste du monde. Malgré la prémisse sombre, le trio au cœur d’Hypo assure que la pièce n’est pas lourde, mais bien tendre et drôle.

Dès le début de l’écriture, Nicola-Frank Vachon a écrit le second rôle en pensant à Mary-Lee Picknell, tandis que Maryse Lapierre a rapidement voulu faire la mise en scène. Les deux amies auront même insisté auprès de l’auteur et comédien pour qu’il se pousse un peu afin de poursuivre le projet, devenant ainsi une création commune.

«Il part mourir à sa façon», raconte Nicola-Frank à propos du personnage masculin dont on n’apprend pas le nom, ni celui de la femme qu’il croisera sur son chemin et qui décide de le suivre sur sa route vers la mort.

Elle, elle est bouillante, attirée par le chaos, par le gouffre, par la fin du monde qu’il représente. Lui, il a un détachement intellectuel, utopiste, désire se déconnecter du monde. «Ça clique super vite entre les deux personnages, mais ils se disent dès le départ qu’ils ne s’attacheront pas, que c’est temporaire», ajoute Mary-Lee.

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photo : Nicola-Frank Vachon / Philip Larouche

On n’en apprend pas tant sur le passé des personnages, une volonté plutôt qu’un oubli. Qu’est-ce qui se passe vraiment? Nicola-Frank a semé ici et là quelques doutes. «On a tous une vision et une interprétation différente de ce qui arrive», ajoute la metteure en scène.

Malgré la trame de fond qui interroge notre connectivité, en ligne comme avec le monde, le trio a voulu donner une touche folk à ce roadtrip aux airs philosophiques. «C’est un huis clos dans un grand dehors», résume l’auteur. Maryse Lapierre assure que la pièce est aussi bien rythmée, malgré une focalisation sur le quotidien des deux héros. «Ils visitent plusieurs lieux. Parfois, c’est au bord de la mer, d’un volcan ou sur une terre. C’est une pièce très cinématographique», précise la metteure en scène.

Plus encore, le folk sera présent par la musique. Nicola-Frank Vachon et Mary-Lee Picknell chanteront plusieurs chansons, «tout seul, mais ensemble». Des chansons de répertoire, plus ou moins connues, grâce au musicien Philippe Larouche qui sera aussi sur scène.

Hypo, c’est donc un voyage dans l’immensité, mais aussi dans l’intimité de la vie. Et ça tombe bien, Premier Acte permet cette intimité.

Du 10 au 28 octobre
à Premier Acte