Amour et information : le monde en quelques scènes
«C’est une pièce très dure à décrire…» Amour et information, qui va se jouer sur les planches du Théâtre de la Licorne dès ce mardi, a une forme un peu particulière: la pièce est constituée de nombreuses scènes très courtes sans lien apparent, qui vont de 4 répliques à 6 pages… «C’est une pièce que j’avais depuis longtemps dans ma bibliothèque, poursuit Frédéric Blanchette, le metteur en scène. C’est une forme très moderne, qui mime le bombardement des infos.»
Pour autant, Blanchette (qui signait la mise en scène de Tribus et Being at Home With Claude) ne veut pas «faire une pièce sur Facebook». Si Amour et information fait un portrait de la société actuelle, «c’est une pièce autant biologique qu’informatique», qui scanne l’être humain et dresse un portrait de la société dans laquelle on vit. Bref, nous ne sommes que sentiments et informations, et on nous le dit avec beaucoup d’humour.
«Tout le monde décide un peu ensemble quel objet ça va devenir. Les thèmes qui traversent la pièce sont notre seul guide.» Tout le monde, ce sont les neuf comédiens que Frédéric Blanchette dirige: Amélie Bonenfant, Sébastien Dodge, Rose-Maïté Erkoreka, Mathieu Gosselin, Renaud Lacelle-Bourdon, Anne-Marie Levasseur, Lise Martin, Éric Paulhus et Simon Rousseau. Ensemble, ils jouent pas moins d’une centaine de personnages différents dans une cinquantaine de scènes. «Il y a beaucoup de monde, ça entre et ça sort sur scène…»
Jouer avec la force d’évocation
En plus de faire la mise en scène, Frédéric Blanchette signe également la traduction de cette pièce de l’auteure britannique Caryl Churchill (Top Girls, Far Away) – qui fut la première femme auteure résidente au Royal Court Theatre de Londres. Amour et information sera ainsi présenté pour la première fois en français au Québec, six ans après sa première présentation en Grande-Bretagne.
«J’étais très intrigué par le théâtre de Churchill. D’une pièce à l’autre, on ne la reconnaît pas vraiment. Dans la traduction, j’ai été très attentif dans la traduction pour ne pas faire trop de choix à cette étape, par exemple entre le masculin et le féminin», explique Frédéric Blanchette. Un texte finalement très libre qu’il a adapté avec les comédiens de la compagnie La Banquette arrière, une habituée de La Licorne.
«J’ai plus cherché une suite dans le sens que dans la narration. Il y a vraiment quelque chose qui traverse tout ça… Finalement, on s’est axés sur une forme théâtrale assez simple et épurée. On travaille avec la force d’évocation des choses.» Les saynètes sont des instants de vie, enrobés d’un environnement musical signé Philippe Noireaut. Une pièce dure à décrire donc, mais qui pique très certainement la curiosité…
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Amour et information
du 1er au 22 mai au Théâtre La Licorne