FTA: retour vers le futur
Avec une sélection de spectacles éclatée, le Festival TransAmériques revient à Montréal pour une 12e édition du 23 mai au 7 juin. Au programme: diversité, ouverture d’esprit et prise de risque.
«On est actuellement à un tournant décisif pour l’humanité. Il faut agir rapidement.» Après l’édition du 375e anniversaire de Montréal caractérisée par son regard rétrospectif, le FTA veut cette année se tourner vers l’avenir. «Je suis assez critique par rapport à la société et à son futur», explique Martin Faucher, le directeur artistique. «Je veux avoir un discours qui va dans ce sens et assumer ce discours. Le FTA est critique, mais en étant aussi dans la joie.» Cette programmation riche de 25 spectacles veut aussi aborder «les nouvelles façons d’être ensemble, et d’être, simplement» et «représenter la nature humaine sur scène».
Une nature humaine qui passe en outre par des créatures, qu’on verra dans deux pièces sans paroles: Titans (un spectacle venu de Grèce entre théâtre et danse) et Les taupes (du Français Philippe Quesne). «Dans cette programmation, il y a aussi une prise de risque, poursuit Martin Faucher. C’est une invitation au public, une invitation peut-être à être déçu.» Mais aller au FTA demande d’abord une ouverture d’esprit, que le premier spectacle de la programmation, 6 & 9, illustre bien, selon le directeur artistique. C’est «un spectacle de danse très abstrait », qui représente bien le festival.
Voir la résonance à Montréal
Difficile cependant de qualifier cette programmation, tant ses spectacles sont divers et variés, avec des contrastes dans les provenances géographiques, des différences générationnelles, ou encore des écarts de budgets pour les productions – le spectacle de grande forme Kings of War versus Tijuana, fait avec peu de moyens. Si les metteurs en scène Ivo van Hove ou Philippe Quesne sont des habitués du FTA, on verra aussi plusieurs petits nouveaux dans cette programmation de neuf premières nord-américaines, neuf créations et neuf coproductions. «Un festival, c’est de la continuité et de la rupture, indique Martin Faucher. Je ne veux pas faire de catégories ni de distinctions. Au FTA, Ivo van Hove côtoie les filles de Système Kangourou.»
Le directeur artistique a vu à l’étranger certaines des productions, qui proviennent d’une dizaine de pays différents. Martin Faucher tient maintenant à mettre le festival et sa programmation au cœur de la vie montréalaise. «Je suis pressé de voir la résonance de ces spectacles à Montréal. Par exemple celle de la production brésilienne Tom na fazenda, d’après Tom à la ferme de Michel Marc Bouchard… J’ai hâte de voir le public réagir à cette pièce-là.»
Un public montréalais qui est de plus en plus nombreux; au lancement de la programmation, près de 500 personnes étaient présentes. Une vraie communauté de festival s’est créée, pense Martin Faucher. Les artistes lui parlent aussi beaucoup de la diversité des publics dans la salle, de tous âges et de tous styles. «Quand une personne de 70 ans vient me voir après un spectacle pour me dire qu’elle est déçue du manque d’audace dans le show, je suis content!»
Festival TransAmériques
du 23 mai au 7 juin