L’Australie enflamme Montréal Complètement Cirque
Parmi la programmation chargée du festival circassien, qui propose des spectacles jusqu’au 21 juillet, voici un top 4 des soirées qu’on a préférées. Spoiler: c’est l’Australie qui a envoyé les meilleures troupes cette année.
Scotch & Soda
Pour la première fois, Montréal Complètement Cirque investit le Théâtre Saint-Denis avec un spectacle, présenté par Company 2. Scotch & Soda est la quatrième création de la troupe, qui compte notamment des anciens membres de la géniale compagnie Circa (qu’on avait pu voir au festival en 2011) – bref, ça augurait bien. Portant plutôt bien son nom, le spectacle nous plonge dans une ambiance cabaret, voire saloon western quand la bagarre prend le dessus.
Les numéros mêlent main à main, équilibre, corde lisse ou encore balancier, dans un rythme effréné qui donne envie de marquer la cadence et accroche le public du début à la fin. On aime le fond musical assuré sur scène par The Uncanny Carnival Band, dont les membres se mêlent parfois joyeusement au show. On assiste notamment à de beaux intermèdes musicaux de contrebasse ou de saxophone. Ça swing fort! Une ovation debout méritée.
Au Théâtre Saint-Denis jusqu’au 21 juillet
Backbone
Gravity & Other Myths, autre troupe venue d’Australie, nous parle de colonne vertébrale dans ce show éponyme. La colonne des acrobates d’abord, qui parfois ne semble pas exister tant leurs prouesses défient l’anatomie. Celle de la troupe aussi, alors qu’on sent la complicité entre les dix membres et l’importance de la confiance en soi et en les autres pour mener à bien ces numéros de haute voltige.
Les acrobates se spécialisent notamment dans les colonnes humaines (à défaut d’être vertébrales), yeux ouverts ou fermés. Des montages impressionnants! Là où le spectacle se perd un peu, c’est dans sa mise en scène. L’enrobage entre les numéros s’éparpille parfois dans des détails dispensables et sans signification, rendant de fait le spectacle un peu long.
À la TOHU jusqu’au 14 juillet
SisterS
Les sœurs de Sela proposent un mélange de cirque, théâtre, musique et chant. Un beau cocktail qui n’a pas plu à tous les spectateurs (dont celui qui a hué les artistes le soir de leur première, un monsieur qu’on huerait bien en retour), s’attendant sans doute à un enchaînement de haute voltige façon cirque contemporain. William Underwood, des 7 Doigts, est bien venu amener quelques acrobaties, mais peut-être un peu trop tard pour relancer le rythme.
Ici, Ayin et Miriam de Sela se rapprochent plutôt du cirque dans sa définition historique. Et c’est un changement bienvenu. Un bravo pour la superbe scénographie, qui nous transporte tout de suite dans un autre monde féérique et irréel. On se souvient de plusieurs tableaux très poétiques, comme celui de la naissance joué tandis qu’était diffusée la lecture d’un poème de Lhasa de Sela. Ou le très beau moment de chant à trois voix, quand la musicienne Sarah Pagé a rejoint les deux sœurs. Bienvenue chez les fées…
Au Théâtre Outremont jusqu’au 21 juillet
Phénix
On adore voir le public si vaste et varié se rassembler chaque année aux Jardins Gamelin pour voir ce spectacle extérieur. Des jeunes, des vieux, des habitués, des curieux… Le parterre est plein. La musique classique emplit la place et le spectacle joue des effets de lumières, notamment lors de la performance dans la nuit. Les acrobates – souvent des étudiants de l’École Nationale de Cirque – sont nombreux et leur déploiement est impressionnant.
On regrette cependant que ce spectacle gratuit perde en qualité au fil des ans. Il se limitait cette année à une estrade centrale, alors qu’on se souvient de performances qui utilisaient tout l’espace de la place pour ses numéros interprétés sur plusieurs podiums de toutes tailles. Cette année, Phénix comptait surtout des chorégraphies avec un peu d’acrobaties et de main à main. Il aurait pu toucher à beaucoup plus de disciplines circassiennes.
Aux Jardins Gamelin jusqu’au 15 juillet