J’t’aime encore : Assumer la beauté

Dans ce «monologue amoureux» de Roxanne Bouchard, Marie-Joanne Bouchard incarne une femme qui, aux yeux de la société moderne, a su se bâtir une existence qui devrait la combler: une famille, un amoureux depuis de nombreuses années, une belle maison et… un permajardin. 

J’t’aime encore scrute les doutes et les questionnements de la comédienne suite à la visite d’une consoeur pour qui la carrière va particulièrement bien. Resurgissent alors les souvenirs de soirées mondaines, de projets artistiques, de processus d’auditions et de rencontres… a-t-elle fait les bons choix de vie et de carrière? Ultimement, doit-on privilégier la nouveauté et les nombreux désirs à la stabilité et l’engagement? 

Marie-Joanne Bouchard défend avec conviction, humour et justesse ce texte écrit à sa demande. Son aisance avec le public, qu’elle vient solliciter à quelques moments, engage réellement le spectateur à suivre ses questionnements et ses anecdotes d’une crise de la quarantaine annoncée. Le texte s’essouffle néanmoins à aborder en boucle les mêmes questions et sujets sans jamais réellement les approfondir au-delà de l’expérience personnelle. Il n’aborde que très timidement, ou du moins, simplement  de façon plutôt anecdotique, certains sujets qui auraient pu gagner en importance au sein du spectacle, tels que la maternité et sa charge mentale ou encore la réelle réalisation de soi. Ils sont certes abordés, mais de manière si intime et légère qu’il est difficile de s’y rallier, malgré leur universalité.

Malgré qu’il soit un sympathique et attachant spectacle, intégrant des moments touchants à propos de l’amour véritable, de la quête de sens dans une mer de possibilités et de tentations, J’t’aime encore aura peut-être de la difficulté à aller chercher un public qui ne se sentirait pas concerné par ces enjeux intimes spécifiques.

J’t’aime encore
à la Petite Licorne
jusqu’au 11 octobre 2019