Gabriel Cloutier Tremblay : La fièvre des planches
On l’a vu récemment en (très) petite tenue dans Deux hommes tout nus, après de fougueuses prestations dans une constellation de projets. En 2019-2020, Gabriel Cloutier Tremblay revêt ses habits de créateur et de comédien pour une effervescente tournée théâtrale.
C’est un temps d’abondance, de mouvement. De la pièce Le miel est plus doux que le sang au Périscope jusqu’à Made in Beautiful (La belle province) à La Bordée, Gabriel Cloutier Tremblay n’a pas une seconde de répit, multipliant les apparitions dans une myriade de productions.
Et pourtant. Il a tergiversé longtemps avant d’intégrer, à la mi-vingtaine, le Conservatoire d’art dramatique de Québec. Un milieu qu’il croyait intouchable, inaccessible. «Ça n’a pas été une mauvaise décision de repousser ça, explique l’artiste originaire de Magog, en Estrie. J’ai voyagé, j’ai fait mes trips, j’ai appris à me connaître différemment. Et j’ai construit plus de confiance en moi. »
L’appel du jeu s’est pointé dès la petite enfance. Plus grand, il a tenté de l’occulter, de cavaler sur d’autres sentiers. L’architecture le passionnait, mais uniquement le côté créatif de la discipline. «Je suis nul en maths, je suis nul en sciences, ça a rapidement fait: ça ne sera pas possible.» Cette fascination pour la mise en espace s’est transformée en un foudroyant désir de brûler les planches. Une décision salvatrice pour ce trentenaire d’une touchante sensibilité, porté par le besoin vital de se (dé)livrer. «Au secondaire, j’avais de la misère à trouver ma place, et c’est le théâtre qui m’a vraiment ramené sur la track. C’était naturel, je m’exprimais.»
Né pour jouer…
Sa feuille de route impressionne déjà. Depuis sa sortie du Conservatoire en 2015, le comédien a tenu une pléthore de rôles, dont celui d’Amed dans L’orangeraie de Larry Tremblay, dirigé par Claude Poissant. Il a donné la réplique à Erika Soucy dans Les murailles, campé le narrateur dans Stallone et joué dans Doggy dans Gravel et autres créations du Théâtre KATA, avec qui il collabore régulièrement. Artiste pluridisciplinaire, il a tâté le cinéma en 2018 avec Ailleurs de Samuel Matteau, puis dansé à Québec et en France dans L’éveil de Marie-Josée Bastien et Harold Rhéaume, avant d’intégrer Vice&Vertu des 7 doigts.
Outre sa présence au Périscope et à La Bordée en cette saison 2019-2020, nous verrons son joli minois sous les traits du personnage principal de Roméo et Juliette, classique shakespearien réécrit par Rébecca Deraspe, qui embrasera la scène du Trident en mars prochain.
… et pour créer
En parallèle, le jeune prodige mène avec sa complice Léa Aubin KILL TA PEUR, plateforme de projets artistiques qui a produit en 2018 La fille qui s’promène avec une hache. Cette année, il signe le texte, la mise en scène et la scénographie d’AMOUR AMOUR, une pièce portant sur la quête identitaire et collective qui sera présentée à Premier Acte du 22 octobre au 2 novembre.
C’est un temps d’abondance, de mouvement. Mais aussi, une succession d’incroyables opportunités, qui hissent Gabriel Cloutier Tremblay sur le piédestal de la consécration. «Je suis tellement privilégié!», s’exclame avec ferveur l’étoile montante, l’œil scintillant. Et le talent, dans tout ça? «Dans ce milieu-là, ce n’est pas juste une affaire de talent. C’est une série de facteurs… une suite de circonstances.»
Modeste, vous dites?
Le miel est plus doux que le sang
Théâtre Périscope
Jusqu’au 5 octobre
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Amour Amour
Premier Acte
Du 22 octobre au 2 novembre
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Roméo et Juliette
Le Trident
Du 3 au 28 mars 2020
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Made in Beautiful (La belle province)
La Bordée
Du 14 avril au 9 mai
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