Rencontres chorégraphiques : David Raymond et Tiffany Tregarthen
Avant chaque spectacle de sa saison 2019-2020, La Rotonde met les projecteurs sur le travail des artistes qui construisent sa vibrante programmation. Place aux Rencontres chorégraphiques.
Les Britanno-Colombiens David Raymond et Tiffany Tregarthen sont de fidèles collaborateurs depuis 14 ans. Ils sont d’abord connus pour leurs carrières d’interprètes auprès de Kidd Pivot, de Company 605 et de Wen Wei Dance. En 2007, ils fondent la compagnie Out Innerspace Dance Theatre et le programme de formation postsecondaire Modus Operandi à Vancouver. Ensemble, David et Tiffany créent des œuvres de danse contemporaine innovantes et accessibles en plus d’offrir une expérience éducative aux jeunes danseurs en transition vers une carrière professionnelle.
Qu’est-ce qui vous inspire au quotidien?
Les gens présents dans nos vies et dans notre communauté, leurs actes de ténacité, de résilience, d’intégrité, d’espièglerie, d’absurdité, leur prise de risque, leur subtilité, leur sensibilité, leur transformation, leur vulnérabilité, leur volonté, leur débrouillardise et leur sens de l’engagement.
Quelles thématiques vous rejoignent particulièrement en ce moment?
Nous sommes particulièrement interpellés par le réflexe de vouloir rendre les choses meilleures; par les tentatives de recoller les morceaux, de recommencer, de résoudre ou simplement de persister. De nombreux changements s’opèrent actuellement, mais encore beaucoup de changements nécessaires ne se produisent pas. Ce réflexe nous apparaît crucial pour arriver à survivre et à provoquer le changement.
Nous avons constaté, en nous et autour de nous, que des tentatives héroïques, hilarantes, émouvantes, maladroites et étranges ont été lancées pour essayer de comprendre certaines choses qui restent inachevées. Et parfois, quand le résultat ne semblait ni clair ni imminent, ce réflexe et les tentatives qui en découlaient ont donné lieu aux danses les plus profondes que nous ayons vues.
Bygones est fortement influencée par ça et par le dicton « let bygones be bygones » qu’on pourrait traduire par « oublions le passé » et qui donne son titre à la pièce. Le spectacle est aussi un moyen pour nous, en plus de toutes nos autres tentatives, de célébrer l’idée de laisser aux choses la possibilité d’être, si terribles ou indésirables soient-elle.
Pouvez-vous nous parler d’un moment fort qui a marqué votre pratique de la danse?
En 2005, nous avons participé au stage International Dansstage à Anvers en Belgique et la directrice, Irma Swynen, nous a offert l’accès au studio avant les classes qui étaient données en soirée. Cette offre de résidence non officielle mais incroyablement généreuse nous a poussés à déménager à Anvers pendant deux ans afin de nous consacrer à un travail quotidien en studio!
Cette opportunité nous a permis de développer notre manière individuelle d’aborder la danse sans être influencés ou dérangés par toute considération ou responsabilité extérieure. Durant cette période, nous avons rencontré des personnes extraordinaires dont notre mentore Ann Van den Broek. Une grande partie de ce que nous faisons aujourd’hui trouve son origine dans cette période de développement. Cela a renforcé nos perspectives, notre diligence, notre autonomie et notre réserve de créativité. Nous avons surmonté beaucoup de peur et de doute, et être seuls dans cet espace de danse nous a permis de faire remonter ce qui se trouve en nous et de découvrir de multiples possibilités.
Bygones
Du 21 au 23 novembre au Théâtre Périscope
(Une présentation de La Rotonde)
Billets disponibles ici
En tournée au Québec:
Du 27 au 30 novembre à l’Agora de la danse à Montréal
Le 3 décembre au Théâtre Hector-Charland de L’Assomption
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