Rencontres chorégraphiques : Emmanuel Jouthe
Avant chaque spectacle de sa saison 2019-2020, La Rotonde met les projecteurs sur le travail des artistes qui construisent sa vibrante programmation. Place aux Rencontres chorégraphiques.
Basé à Montréal, Emmanuel Jouthe compte parmi les chorégraphes reconnus du paysage chorégraphique québécois. Il est cofondateur et directeur artistique de la compagnie Danse Carpe Diem/Emmanuel Jouthe. Son corpus chorégraphique compte une quinzaine de pièces créées dans les douze dernières années. Pour le chorégraphe, la danse doit être un échange humain et sensible pouvant se décliner avec autant de douce poésie que de fougue percussive. Avec SUITES PERMÉABLES, Emmanuel explore l’intimité et les relations de proximité entre le spectateur et la danse.
Être artiste en danse dans notre société actuelle, c’est quoi?
C’est être dans son quotidien. C’est par le corps et le kinesthésique, suggérer des sensations, proposer le rêve, la poésie. C’est peut-être aussi nourrir l’insouciance et provoquer la conscience. Je crois également que c’est saisir la beauté et la laideur humaine comme lieu de rencontre et de partage. Ça c’est ma version romantique. C’est aussi, pour beaucoup, une réalité nettement plus crue. Une lutte face au manque de moyens et de ressources. Aujourd’hui, être artiste en danse contemporaine c’est aussi entretenir sa passion, entraîner son corps et trouver l’équilibre vis-à-vis ce contraste entre la popularité heureuse de Révolution, par exemple, et la rareté des opportunités de projet de créations, faute de ressources.
Quelles thématiques vous rejoignent particulièrement en ce moment?
Présentement, j’ai beaucoup de plaisir à réfléchir sur les cycles de la vie, notamment ceux provoqués par les saisons. Dix ans après avoir abordé pour une première fois l’univers des Quatre Saisons de Vivaldi, j’ai du plaisir à questionner à nouveau cet incontournable. Qu’est-ce que l’été par le corps ? Par où passent, dans mon corps, mes souvenirs du dernier automne. Comment est-ce que j’appréhende physiquement le prochain hiver? Aie-je hâte ou non à la prochaine saison ?
J’aime également travailler le corps qui trace des « formes inachevées » et qui se meut à travers l’espace dans le but premier d’ouvrir chez le spectateur des portes de l’imaginaire.
Qu’est-ce qui vous a amené à la danse?
À mes 20 ans, une très belle fille qui me plaisait m’a demandé de danser avec elle sur une piste de danse. Je n’avais jamais dansé auparavant.
Que diriez-vous à un spectateur qui assiste à une œuvre d’art chorégraphique pour la première fois?
Bienvenue, ce ne sera pas la dernière fois !
Suites perméables
Les 23 et 24 janvier à la Maison pour la danse
(Une présentation de La Rotonde)
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