Passage plutôt étrange ce matin à l'émission de Christiane Charrette, où j'étais invité pour présenter VOIR format télé.
Il y a tout d'abord eu ce texte de Sophie Durocher en début de journée dans le quotidien 24 heures, où elle réagissait dans sa section « Radar » à des propos que j'ai tenus dans le Voir la semaine dernière. Annonçant le début de la saison télé du journal, je me réjouissais de l'arrivée d'une nouvelle émission culturelle à l'image des gens de notre génération (les 20-30 ans), en parlant du paysage
télévisuel culturel des dernières années et de « ses shows de plogues, son éternel même bassin d'artistes populaires et son peu de place laissée à la découverte. »
La réplique de Durocher? Il s'est quand même fait du bon en télé culturelle et il ne faut pas cracher sur ce qui s'est fait. Soit. Impossible de nier l'influence des Septième art, Mange ta ville et Choix de Sophie, d'excellentes émissions qui ont laissé leur marque en n'étant absolument pas des « shows de plogue ». On s'entend là-dessus.
Reste qu'il manque résolument de contenu fait par et pour les jeunes. Qu'on se le dise : non, les jeunes ne sont pas tous scotchés à leur téléviseur à regarder le freak show de la chaîne V. Et non, les jeunes ne sont pas nécessairement bien représentés côté culturel sur nos ondes. Il y a bien Mange ta ville, qui dure depuis 5 ans, mais sinon, c'est le quasi-désert. Pas étonnant que la majorité des trentenaires aient délaissé le petit écran pour se rabattre sur la web télé et le contenu virtuel.
Le passage à Christiane Charrette donc, qui n'a pas manqué de me cuisiner à propos du papier de Sophie Durocher et de garder à table ses copains de Radio-Canada Nathalie Petrowski et Franco Nuovo, venus eux-mêmes causer de leur émission Six dans la cité (un dérivé de l'émission de critique La Bande des Six diffusée alors que la génération des 20-30 ans avait encore la couche aux fesses).
Me regardant d'un drôle d'air, ils ont littéralement prouvé qu'il semble n'y avoir encore de place en télévision culturelle que pour la vieille génération. Peut-être ont-ils senti qu'on venait jouer dans leurs plates-bandes en proposant une nouvelle émission intelligente, où la critique serait faite par de nouveaux visages, avec une fraîcheur dans le propos à laquelle vont peut-être enfin adhérer les jeunes. Toujours est-il qu'ils ont finalement pris tout le plancher, profitant ainsi de leur présence pendant mon entrevue pour « ploguer » (c'était le cas!) leur nouvelle émission à n'innombrables reprises.
Oui, les critiques culturels sont les mêmes depuis 20 ans. Non, ils n'aiment visiblement pas voir des jeunes s'amener pour prendre leur place. Mais la relève de la garde aura lieu qu'ils le veuillent ou non.
« Mais la relève de la garde aura lieu qu’ils le veuillent ou non. » Et c’est tant mieux! Bravo pour la nouvelle émission. Et puis, si je peux me permettre, Sophie Durocher devrait cesser de s’acharner à taper sur la tête des 20-30 ans… C’est un phénomène assez récurrent dans les articles qu’elle écrit… Nous sommes « des enfants gâtés »… « On nous a tout donné »… » Nous nous plaignons le ventre plein »… Après elle, le déluge? Ça ressemble à de la peur… Et c’est triste à lire. Le réalisateur français Christophe Honoré, en entrevue dans les Inrockuptibles, la semaine dernière, disait: » J’ai l’impression d’appartenir à une génération dont on s’est dit qu’on ne pouvait pas compter sur elle, qu’il allait falloir attendre la prochaine. » On a beau être au Québec, et j’ai beau être plus jeune que lui, certaines personnes, certains propos et situations, me font partager son sentiment…
Encore une autre illustration du choc des plaques tectoniques des intérêts ou des visions différents, sinon divergents. Des vieux versus des jeunes ou des « ils ont tout pris » versus « ils ont tout cuit dans la bouche ». Dans ce monde de la convergence, devrait-on s’attendre à une autre réaction d’un soldat de l’empire. Surtout il ne pas faire de quartier et ne pas avoir de pitié. Réaction exagérée, selon moi, mais avec une base de fondement que ce texte « Voir rouge ».
Effectivement, les plus jeunes doivent prendre leur place mais avant eux ce n’était pas le néant. En science, nous avons l’habitude de dire qu’une nouvelle technique, aussi innovatrice et prometteuse soit-elle, ne remplacera jamais complètement celles qui existent déjà. Sagement, nous disons qu’elle est complémentaire et que celle-ci s’accroîtra avec le temps et sa valeur.
C’est ainsi que je considère la nouvelle émission culturelle de mon hebdo culturel favori malgré mon âge un peu plus grand que celui du public visé. Je la découvrirai donc en plus de quelques autres.
La guère, la guère, ce n’est pas une raison pour se faire du mal. Mr Diaz j’ai écouté votre émission avec intérêt, ce fut un plaisir de voir les Olivier Robitaille Laveux, Manon Dumais, Tristan Malavoy et autres à la télé. Cependant, j’ai du mal à comprendre votre réaction somme toute exagéré face à une critique qui n’a rien d’assassin. Oui elle souligne certaines de vos omissions, et non vous ne réinventez pas grand chose.
D’autre émission culturellement intéressante existait et existe encore. Je ne comprend pas pourquoi on devrait introduire cet éternelle controverse jeune vs vieux dans ce dialogue, la culture n’est pas une question d’âge mais de sensibilité. Un magasine culturel de plus à la télé ? C’est bien ! 2 magasines culturels de plus ? tant mieux !
Ce n’est pas parce que j’ai 25 ans que je n’écouterais pas le nouveau magasine de la bande des baby-boomers. De plus comme vous le dite, les jeunes sont de plus en plus sur le net, ce n’est pas parce que le contenu télévisuelle ne leur ressemble pas, c’est plutôt le médium auquel il ne s’identifie plus. Donc oui j’ai écouté votre émission, mais non je n’ai pas attendu votre diffusion à téléquébec pour le faire, je l’ai plutôt écouté tard sur mon ordi, en faisant pose à souhait et en faisant 100 et 1 autres tâches en mêmes temps. Pour conclure je pense que quand on anime une émission dite critique, il faudrait apprendre aussi à mieux l’encaisser, sinon, quel exemple donne-t-on aux artistes qui se font critiquer toutes les semaines ?
Réagir à chaud n’est pas forcement la meilleure des solutions surtout dans ce monde ou la prise de parole est tellement plus simple, on a tendance à oublier que le silence peut être l’une des plus grande marque de sagesse. J’ai moi mêmes oublié ma sagesse, ça doit être générationnel …
P.S : à moins que ce ne soit un coup de plug sous couvert de controverse, si c’est le cas, vous devriez être reconnaissant envers le choix de Sophie …
Salut ! J’ai 47 ans (je me situe donc entre les « boomers » et les jeunes de votre génération). De 1986 à 94, j’ai lu avec beaucoup d’intérêt le journal Voir. J’étais fier de m’identifier à ce journal branché et ouvert. J’ai même collaboré aux premiers numéros en tant que photographe. J’ai commencé à décrocher quand je suis allé vivre en banlieue, trop occupé à couper mon bois de chauffage et à regarder pousser mes tomates qu’à vouloir savoir qui fait quoi à Montréal.
Mais, je tiens quand même à vous féliciter pour votre première émission de Voir à la TV. J’ai aimé le ton direct, spontané, franc, professionnel, sensible, différent, allumé, curieux, éclectique et détendu. Si vous respecté cette tendance, vous avez de bonnes chances de durer. En tout cas, bravo pour la première ! Et, en passant, ne vous laissez pas trop assombrir par ces vieux intellos blasés qui monopolisent les ondes depuis 25 ans.
Je viens d’aller visionner votre première émission à Télé-Québec. J’ai aimé ça. Le band « Patère Rose », surtout, que je connaissais pas, c’est très bon, c’est dans la rue, beaucoup de talent, une joie évidente, sans apprêt, aux antipodes des manifestes…
Je vois de l’avenir la-dedans, beaucoup d’avenir.
Ils vous ont cuisinés à Radio-Can. Ben voyons. La Cloche, ça pense pas, ça sonne, ça déconne, ça résonne…. ça achève. Comme l’autre avant, l’Adverbe… On les aura. Lâchez pas, monsieur Diaz. Vous êtes bien meilleurs, le soir…
J’aime bien quand la caméra se promène dans la salle de rédaction. Ça ressemble à la « Factory » de Warhol. Émouvant, vos visages si allumés!
Monsieur Diaz,
Il y a de la place pour tout le monde intelligent, s’intéressant à la culture, dans le merveilleux monde de la culture. Ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on est con, et qu’on ne sait pas ce qui se passe au niveau culturel. Au contraire être branché aujourd’hui est une questions d’attitude, pas d’âge.
Si vous voulez un conseil, ne tombez pas dans le piège des gourous autoproclamés… Faites votre travail comme vous savez si bien le faire!