Je poursuis aujourd'hui mon palmarès quotidien des 10 révolutions qui ont changé le visage de la culture depuis 10 ans.
3-La mort du livre et du journal? Foutaise!
Un livre en papier? Ha! Ha! Avec des pages et une couverture? Impossible! Ce devait être quand la vie était en noir et blanc…
Nos petits-enfants riront bien de nous tant qu'ils le voudront, personne ne m'enlevera jamais mon bon vieux livre au profit d'un livre électronique. Un eBook, comme ils disent. Lire « La métamorphose » de Kafka sur un écran de 3 pouces et quart dans l'autobus et me taper « À la recherche du temps perdu » de Proust en cliquant sur une application d'iPhone, trop peu pour moi. Même chose pour le journal. On a beau prétendre que les jeunes ne lisent plus que sur le web depuis 10 ans et que les éditeurs doivent adapter leurs moyens de diffusion à la nouvelle génération, il y aura toujours de bons vieux nostalgiques de l'encre qui tache les doigts.
Seulement, force est d'admettre que le format électronique a fait reculer les fervents du papier de plusieurs pas au cours de la dernière décennie. Et il y a eu du bon dans tout ça. De nos jours, que l'on soit à Montréal, Paris ou Oslo, on a accès à nos nouvelles et aux blogues de nos artistes et chroniqueurs préférés du bout des doigts. Et même s'il n'est pas encore aussi répandu que le iPod, le eBook pourrait bientôt favoriser la diffusion des grandes œuvres littéraires et donner accès aux lecteurs de partout à une sorte de grande bibliothèque mondiale. Déjà, en 1970, on lançait le Projet Guttenberg, la première bibliothèque numérique qui existe toujours aujourd'hui avec ses plus de 30 000 titres disponibles. Et depuis 10 ans, la commercialisation de masse des eBooks est devenue chose plus commune, entre grâce à des sites comme amazon.com qui ont rendu la vente des livres électroniques plus accessible.
Le problème dans tout ça, c'est le temps qu'il faudra mettre pour numériser tous les chefs-d'œuvre de la littérature mondiale. Le ministre de la culture français Frédéric Mitterand déclarait ainsi début décembre qu'il faisait une de ses priorités la numérisation des grandes œuvres historiques et des vestiges littéraires du passé européen. Mais, la tache demeure colossale.
À l'heure où les ventes de livres « à l'ancienne » sont en baisse, les grandes maisons d'édition se posent donc des questions. Rendre accessible numériquement leurs œuvres ou pas? Des auteurs comme Stephen King sont à la page depuis longtemps, ayant publié de façon numérique dès le début des années 2000. Cependant, plusieurs romanciers préférent encore le charme d'un livre physique au côté plus impersonnel du eBook. C'est le cas de J.K Rowlings, qui jure par tous les dieux que jamais Ô grand jamais la série Harry Potter ne sera disponible virtuellement.
Les vinyles ont laissé place aux cassettes de plastique, puis aux CD, puis aux MP3. Prions que le livre ne connaisse pas le même sort et que les grands classiques de la littérature ne finissent pas entassés sur un disque dur. Un cimetière virtuel de plus où laisser s'empoussiérer des œuvres pour toujours…
Mon palmarès des 10 révolutions culturelles des années ‘2000 se poursuit demain.
Je suis d’accord avec toi qu’il ne faudrait pas que le livre traditionnel disparaisse, mais je ne m’inquiète pas…Prends exemple sur le disque vinyle, de retour en force. Aucun format numérique ne lui arrive à la cheville au niveau du son et il redevient très populaire chez les mélomanes!
Foutaise en effet! Je prends les transports en commun plusieurs fois par jour et je suis toujours étonné du nombre de citoyens qui lisent. Dans les autobus, ça se comprend. Les vitres sont si sales en hiver qu’on y voit rien dehors. Aussi bien alors regarder ailleurs. Et comme les passagers( je les comprends!) affichent souvent d’impénétrables faces de beu, on fait ce qu’on peut : on lit. On lit des romans, chose étonnante mais compréhensible chez les jeunes gens qui n’ont pas beaucoup vécu, qui aiment se faire raconter des histoires. Les plus âgés lisent les hebdos gratis. Beaucoup d’immigrants entre autres, ce qui voudrait dire que les autobus et le métro la STM sont des lieux d’apprentissage de la langue et d’intégration extraordinaires!
On peut aussi mesurer la popularité de la lecture par le nombre de journaux jetés par terre un peu partout dans le métro. Ça n’a jamais été aussi fort. Signe que les gens lisent de plus en plus d’imprimés.Et non l’inverse. À mettre en comparaison bien sûr avec tous ceux qui sont rivés sur leur cellulaire, un phénomène d’évacuation de la communication par la langue très inquiétant.
Disparition des grands quotidiens? Ça, c’est déjà commencé. Je pense que la décennie qui vient verra la fin de ce monopole de l’information sur la place publique. Je le déplore pour les vrais journalistes, qui travaillent souvent dans l’ombre d’une pléthore de chroniqueurs tonitruants, plus occupés souvent à nous faire avaler l’agenda caché de leurs idées plutôt que les faits bruts.L’Internet n’est pas la seule cause de la crise vécue par les grands journaux. L’arrogance des patrons de presse et de leurs plumitifs mercenaires fait fuir vers d’autres sources des centaines de milliers de lecteurs potentiels.
En contrepartie, nous verrons apparaître de nombreux journaux locaux, avec de faibles moyens financiers, mais qui s’attireront la fidélité du lecteur par la proximité de leur travail dans l’information.Cette manie des médias de Montréal et de Québec à vouloir dire ce qui est bon pour TOUT le Québec, voilà ce qui fait aussi du tort aux grands journaux. En Gaspésie, par exemple, « Le Soleil » n’est plus la référence des abonnés de cette région. Et c’est tant mieux pour les journaux locaux!
Chez moi, j’ai une belle table tournante, et un beau système de son. J’achète encore des CD, mais le retour sur le marché du vinyle va changer ça du tout au tout. J’attends que le marché soit assez étendu pour me refaire une collection de disques, des québécois surtout. Et je vais peut-être faire restaurer près de deux cents disques vinyle( certains 78 tours!) abimés il y a quelques années par un dégât d’eau.
Le livre imprimé, le disque en vinyle, deux beaux objets d’art irremplençables, encore plus à notre époque très individualiste où chaque citoyen cherche à se démarquer de son voisin, et de la rumeur médiatique payante. Poètes, musiciens, chanteurs….à vos papiers! L’avenir vous appartient!