Je poursuis aujourd'hui mon palmarès quotidien des 10 révolutions qui ont changé le visage de la culture depuis 10 ans.
4-« T'es vert ou pas? »
Le syndrome de la fin du monde
Il y a 25 ans, si on se retrouvait backstage avec des musiciens, suffisait de demander « T'as du bon stock?! » pour être « in ». De nos jours, les choses ont changé. « Are you green or not man?! » Être vert ou ne pas être. Être écolo et cool ou ramener sa guitare et son ampli à la maison. La fin du monde est proche man! Sois tu t'impliques ou tu retournes chez vous!
Si le cinéma des années '50 carburait à la psychose atomique et au communisme, celui du début des années ‘2000 aura définitivement été celui de la Terre qui en prend plein la gueule. 2012 l'aura faite voler en éclat, The Day after Tomorrow l'aura carbonisée sous la glace, The Road (adapté d'un roman de Cormac McCarthy) l'aura vidée de ses habitants… Après tant de catastrophes, d'irruptions volcaniques, de fontes monstrueuses de glaciers et de ruptures de la croûte terrestre, la planète est en bien piteux état. Comme Rocky après 12 rounds.
Même nos bonnes vieilles rockstars ont dû revoir leur façon de faire et adapter leur rythme de vie de débaûche au nouveau souci d'être écolo. Les « Green Music Tours », qu'ils appellent ça. Terminées ces décennies de gaspillage, de tournées rock à fumer des cigares en pesant sur l'accélérateur et de soirées à souiller des sites naturels en attirant des milliers de fans y laissant leurs déchets. Désormais, Jack Johnson fait installer des bacs de recyclage dans les salles qu'il visite, les participants du Vans Warped Tour se produisent sur une scène alimentée à l'énergie solaire et Radiohead s'assure du transport de son équipement de tournée par bateau. Même les produits vendus à la table de marchandise de plusieurs gros concerts offrent maintenant des produits équitables, et un vieux routier du country comme Willie Nelson voyage à bord d'un eco-bus carburant à son propre biodiesel : le BioWillie.
C'est donc la façon d'organiser une tournée rock en entier qu'on a dû revoir. En 2007, le monde entier pointa du doigt les organisateurs du Live Earth pour la pollution qu'ils ont engendrée et leur manque de conscience écolo. Le Live Earth : un méga fiasco voulant rappeler le Live Aid des années '80 avec 150 prestations musicales données simultanément partout à travers le monde, et qui ne fût finalement qu'un gros pétard mouillé, produisant plus de monoxyde de carbone que de bons moments de scène et représentant une dépense monstre d'énergie et d'argent.
Que l'on soit un cinéaste blasé d'Hollywood ou une rockstar démolissant ses guitares sur scène en buvant un Jack Daniels à même la bouteille, impossible désormais de pratiquer son art sans avoir une petite pensée pour cette bonne vieille planète Terre.
Les 5 commandements du Rock Façon ‘2000 :
- Ne pas dépenser d'énergie.
- Émettre le moins de monoxyde de carbone possible.
- Tout recycler en coulisses.
- Voyager de façon écolo.
- Inciter les spectateurs à acheter équitable entre 2 chansons.
Alors man, t'es vert ou pas?
Mon palmarès des révolutions culturelles des 10 dernières années se poursuit demain.
Et si toute cette conscience écolo et cet altermondialisme n’étaient que le fruits de méchants conspirationnistes anti-monopoles de distributions de CD?
Allons donc! Le rock’n roll est la plus grande source de contestation que la terre a connu et ce qui se passait backstage ne ressemblait en rien à de la récupération. Steven Guilbeault porte une cravate quand il rencontre les hauts placés et il s’est aussi coupé la couette pour pouvoir franchir plus aisément les guérites de sécurité.
Croyez-vous vraiment que le Rock, qui est plutôt agonisant à mon avis, autait pu être récupéré par les écolos? Au « profit » des écolos? Un genre de « Midnight Oil » nostalgie?