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9- Montréal : Centre du Monde

Je poursuis aujourd'hui mon palmarès quotidien des 10 révolutions qui ont changé le visage de la culture depuis 10 ans.

9- Montréal : Centre du Monde

La scène musicale montréalaise

En 2005, la meilleure musique du monde ne provenait pas d'Angleterre, de Brooklyn ou des bars de Berlin.  Plutôt d'un petit quartier d'artistes de Montréal sentant le bagel et les pâtisseries juives.  En l'espace de quelques mois, le Mile End est devenu le centre du monde musical.  La « Montreal Scene » était le talk of the town.

En fait, c'est peut-être en 2005 que le Québec a cessé d'être une terre de bûcherons et de traqueurs d'ours pour bien du monde.  Le magazine Spin, le Rolling Stone, le réputé site web Pitchfork, le New York Times : tout le monde n'en avait que pour une bande d'anglos un peu marginaux et leur album Funeral qu'on qualifiait de chef d'œuvre.  Arcade Fire qu'ils s'appelaient.  Aidée par le web, la rumeurs s'est répandue comme une traînée de poudre, David Bowie et Bruce Springsteen sont devenus fans finis, et le monde entier à tendu l'oreille : le Montréal avait quelque chose à dire.  Ou plutôt quelque chose à chanter.



Arcade Fire et David Bowie chantant la bombe « Wake Up »

Il faut d'ailleurs remercier nos amis anglophones du Mile End d'avoir pavé la voie durant les mois qui ont suivi.  Rassemblés dans les grands locaux industriels de ce quartier autrefois occupé par des entreprises toutes relocalisées à Toronto, c'est en musique qu'ils ont exprimé leur aliénation et le fait d'être perdus au beau milieu d'une ville occupée à 60% par des Francophones.  Résultat?  Des albums géniaux d'expérimentation musicale, un nouveau son qu'on qualifie rapidement du « son de Montréal », et la naissance d'un nombre incalculable de groupes qui jouent maintenant dans la cours des grands.  Wolf Parade, The Dears, Islands, Handsome Furs…  Toutes des formations qui ont déjà déambulé sur l'Avenue du Parc, pris le métro sur la ligne bleue et passé un dimanche après-midi à fumer sur le Mont-Royal.  Des gens comme vous et moi qui ont fait de Montréal le nouveau Seattle des années ‘2000 et donné de la crédibilité aux groupes francophones qui allaient suivre.



"Can't get started" par les Handsome Furs



"Modern World" par Wolf Parade

D'ailleurs, c'est au cours de la dernière décennie que les Européens ont enfin pu arrêter de nous accuser de toujours leur envoyer nos putains de chanteurs à voix.  Oui, on a autre chose à offrir que des ballades sirupeuses chantées par des beaux mecs aux oreilles décollées.  Avec les Cowboys Fringants, Malajube, Karkwa, Champion, Cœur de Pirate ou Pierre Lapointe, la musique québécoise s'exporte maintenant chez nos cousins sans complexes.


"Échapper au sort" de Karkwa

On a beau dire que la fameuse « scène montréalaise » n'était l'affaire que d'un été, que le New York de MGMT et de Vampire Week-end est bien plus audacieux et que Detroit a quand même donné naissance à la révolution des White Stripes, on s'en fout.  Montréal est maintenant sur la map.

La conclusion de mon palmarès des révolutions qui ont changé la culture des années 2000-2010 demain.