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Le Diable possède d’abord sur Twitter – La Révolution de la semaine

Le Diable possède d'abord sur Twitter – La Révolution de la
semaine

(ou comment une jeune équipe faisant dans le cinéma d'horreur indépendant a peut-être révolutionné notre façon de faire la promotion d'un long métrage)

De jeunes adolescents croyant tomber sur une nymphette prête à leur
offrir un striptease sur webcam depuis sa chambre.  Puis, d’un seul
spasme musculaire, l’horreur et l’effroi.  Le cou brisé, les yeux
roulant dans leurs orbites…  Leur interlocutrice est visiblement possédée.  Au final, ce logo : « The Last Exorcism
In theaters Friday. »  Surprise surprise!  Vous vous êtes fait prendre, sale petit voyeur. 

Cette semaine, grâce à cette vidéo
promotionnelle qui a fait le tour de la planète
, le Diable en
personne était sur ChatRoulette, un réseau social permettant à ses
usagers de communiquer par caméra avec d’autres internautes choisis
aléatoirement par le réseau.  Une pub toute simple misant sur le côté
cochon de tout homme surfant sur le Web à la recherche de filles à poil
visionnée par des milliers d'utilisateurs de ChatRoulette et de You Tube
et un joli coup de promotion pour le film d’horreur The Last
Exorcism
.  Résultat?  Le petit film de Daniel Stammavec détrône les
gros bras de The Expendables au rang des longs métrages les plus
rentables du dernier week-end (21,3 millions de dollars).

Ils
ont dû être nombreux les producteurs et distributeurs de cinéma à
prendre des notes cette semaine en voyant l’impact qu’ont eu les
différents médias sociaux comme ChatRoulette et Twitter sur le succès au
box office de ce film d’horreur indépendant destiné à un marché très
précis.  Une stratégie rappelant le coup d’éclat de Blair Witch
Project
, une autre toute petite production tournée en vidéo que la
publicité virale sur le net avait permis de transformer en blockbuster
instantané.

 

On est jamais si bien servis que par soi-même

Il fut un temps où chacun faisait son boulot.  Les
réalisateurs réalisaient.  Les producteurs produisaient.  Les
distributeurs distribuaient.  En cet ère d’échanges en ligne, de
Facebook et de partage de l’information, les choses ont changé.  Le
producteur Eli Roth, star du cinéma d’horreur nouveau genre et
réalisateur des déjà-classiques Cabin Fever et Hostel,
compte ainsi beaucoup dans l’équation ayant mené au succès du film et au
bouche à oreille qui a fait de l’œuvre un incontournable du Web. 
Fervent utilisateur de Twitter, il a ainsi passé la dernière semaine à
jouer les promoteurs en trouvant toutes sortes d’astuces pour créer
lui-même un buzz autour de son poulain. 

En l’espace de 5 jours, il a
donc invité les usagers du réseau à mettre en ligne des photos des
emplacements les plus cocasses de l’affiche du film (un poster de la
démone de The Last Exorcism placé par erreur sur le mur d’une
Église du Sud des États-Unis.  Vous voyez le genre?), convié les gens à
chatter avec lui en direct sur Twitter au sujet de leurs croyances en la
possession et même lancé un concours pour devenir le premier « Twitic »
de l’histoire et retrouver sa critique du film publiée sur le site
officiel du film. « Qui va voir The Last Exorcism après la messe
dimanche?  Est-ce que le prêtre a parlé du film durant son sermon? »,
écrivait-il également le week-end dernier, avant de conclure,
triomphant, « The Last Exorcism a connu un meilleur premier
week-end que mon propre film Hostel.  C’est grâce à vous!  Merci
de supporter le cinéma d’horreur indépendant et original! »  Des coups
de promotion tout à fait gratuits qui ont fait boule de neige.

Pourquoi
se payer une affiche géante en plein Hollywood pour 40 000$ quand on
peut rejoindre sans aucun frais la moitié de la planète depuis son
Blackberry à coup de 140 caractères?  On est jamais si bien servis que
par soi-même.