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Les vedettes, ça pue

Cette semaine, en guise de revue de l’actualité sur les réseaux sociaux, un petit retour sur un nouveau phénomène québécois : le "Veuuudettes Bashing" et sur un blogue qui a fait monumentalement patate.

Une vedette, ça pue
Christian Bégin pue.
Anne-Marie Cadieux a engraissé parce qu’on l’a vu prendre 2 cornets l’autre soir à la crèmerie.
Pierre Lapointe ne sait même pas jouer de piano : ses doigts font du lipsync.

Je songe très sérieusement me partir un blogue moi aussi.  Un espace virtuel pour cracher sur les “veuuuuuudettes”, partir de fausses rumeurs à leur sujet et les mépriser en gang.  Tout ça parce qu’au fond de moi, très secrètement, je les envie.  Je les envie d’être sous les projecteurs alors que ma méchante petite page web n’attire pas plus de monde qu’il ne le faut.  Je les envie de les voir retrouver leur visage imprimé sur papier glacé dans les Écho Vedettes et 7 Jours de ce monde alors que mon compte Twitter n’apparaît même pas lorsqu’on cherche mon nom sur Google.  

Parce qu’au fond, c’est ce que j’aurais aimé être moi aussi.  Une veuudette.  Et à défaut de pouvoir en être une, je fais comme dans la cour d’école. J’envie ceux qui ont réussi là où j’ai échoué.

La Clique ne m’aime pas
Diaz a une voix de Donald Duck à la radio.
Diaz a l’air fif.
Diaz et sa copine sont deux idiots qui jouent les stars sur les tapis rouges.
Écouter une seconde de Diaz à la radio, c’est perdre une seconde de sa vie.

C’est le genre de commentaires auxquels j’ai toujours eu droit de la part des charmants cerveaux de La Clique du Plateau.  Jamais été dans les grâces du blogeur à tête de clown qui travaille comme serveur à Québec pour payer son loyer et qui a fait un fou de lui en se rendant à l’émission de Christiane Charette l’an dernier pour tenter d’expliquer le pourquoi du comment de son site de bitchage.  Résultat?  Un malaise radiophonique provoqué par un gars qui se dit meilleur que tous les artisans de notre milieu télévisuel mais qui est à peine capable d’enligner deux phrases cohérentes lorsqu’il se retrouve devant un micro.

Christiane Charette : Racontez-moi le genre de potins qu’on retrouve sur La Clique du Plateau.

Le Clown : Ben…  Genre…  Y’a Mahée Paiement qui vient de lancer un parfum…  Tsé…  Mahée Paiement…  Un parfum…  Tsé…  Genre…  Pour qui elle se prend?!…  Une vedette qui lance un parfum…  C'est cave…  Tsé…  Genre…

Édifiant.  Si j’avais moi aussi fait partie de la Clique, je l’aurais traité de pas bon dans mon pseudo-palmarès des losers de la semaine et j’aurais traité sa mère de pas bonne elle aussi rien que pour avoir accouché d’un enfant si peu talentueux.  

Après tout, au Québec, on peut maintenant dire tout ce qu’on veut de nos “veuuuudettes” sur les réseaux sociaux et les blogues.  On le fait sur La Clique du Plateau (Perez Hilton des pauvres et mode de 2009 passée date comme les Têtes à Claque), on le fait chez P45 (sorte de version hipster et pseudo-intellectuelle des mottés de La Clique qui crache sur tout ce qui se fait de populaire culturellement parlant.  Vive les partys branchés dans un loft du Mile End!), on le fait chez Feeling Nouveau, et on a tenté de le faire encore plus la semaine dernière avec Apparence Que.  

Apparence Que
Apparence Que, c’est La Clique et P45 sur stéroïdes.  Un compte Twitter où on n’élabore plus sur les “veuuuudettes”.  Plutôt, on tire dessus à bout portant à coups de 140 caractères.  

“Apparence qu’un tel a été vu en train de se coker avec un autre tel”.
“Apparence que tel réalisateur demande aux filles qui le regardent sur webcam de lui dire à quel point elles aiment ses films parce que ça l’excite.”

C’est bien ça qu’on appelle de la diffamation, non?!  Évidemment, vu la petitesse du milieu artistique québécois, les menaces n’ont pas tardé à pleuvoir de la part des “veuuuudettes” massacrés sur Twitter et Apparence que a dû cesser ses activités.  À quoi tout cela aura servi me demanderez-vous.  À rien.  À potiner et répandre des ragots sans fondements.  À déplacer les “ouï dire” de la machine à café du bureau à un espace virtuel à aire ouverte.

Depuis l’avènement des blogues et des micro réseaux sociaux, n’importe quel taré qui a une crotte sur le coeur et qui sait utiliser une souris et un clavier peut s’improviser journaliste ou éditorialiste.  “Oui mais il faut bien qu’on leur dise aux veuuudettes quand elles sont pas bonnes!  C’est pour ça qu’on est là!  Notre travail est un service essentiel!  C’est ça la liberté d’expression!  Je suis maintenant journaliste moi Môssieur!”  De quoi sérieusement entacher la profession et donner une tribune à tous les frustrés et les laissés pour contre de ce monde.  La revanche des losers de la petite école qui, cachés derrière leur écran d’ordinateur et leur masque de clown, semblent enfin avoir un peu d’attention.  

Le timide et insupportable Clark Kent transformé en valeureux Superman.