Cinéma : le Twitter Effect
Les attaques répétées contre "Filière 13" sur Twitter = succès en salles.
Le fait que "Scott Pilgrim VS The World" ait été un des sujets les plus discutés en ligne de l’été = échec en salles.
Ce qu’on dit au sujet des films sur Twitter = du vent.
C’est une étude récente de l’institut Ipsos North America qui le prouve. Les studios hollywoodiens peuvent maintenant respirer. Après avoir tremblé durant des mois en ouvrant leur Twitter chaque matin, voilà qu’on vient de démolir la théorie du « Twitter-Effect », qui prétendait que les rumeurs au sujet d’un film pouvaient ou non détruire sa carrière en salles lors de sa sortie.
Un texte paru aujourd’hui sur lesinrock.com montre même que tout le mal (ou le bien) qu’on peut dire d’un film en 140 caractères sur Twitter a autant d’impact sur son succès que l’importance de conserver son amour propre peut en avoir sur un participant de téléréalité. Autrement dit, pas le moindre.
L’an dernier, Hewlett Packard Labs avait pourtant fait circuler une formule mathématique efficace à 97% permettant de prédire ce à quoi ressembleraient les premiers jours de sortie d’un nouveau film selon les tweets publiés à son sujet. Si on se fie à Vincent Bruzzese de chez Ipsos North America, tout cela ne serait que foutaise. « Il ne s’agit pas d’affirmer que Twitter n’est pas un réseau social populaire ou efficace. Mais ses effets sur le box-office sont pure inventions », aurait-il déclaré.
*Selon cette étude, voici ce qui influence le choix d’un film pour le spectateur moyen :
-La famille et les amis (48%)
-Les collègues de travail (16%)
-Facebook (11%)
-Et en dernier lieu, Twitter (1% des spectateurs)
Le cas Eli Roth
J’ai du mal à croire tout ça. Il y a quelques semaines, je saluais sur ce blogue le tour du chapeau du cinéaste Eli Roth qui a su créer un véritable buzz sur Twitter avant la sortie du film The Last Exorcism, dont il est producteur. Grâce à des discussions et des concours en ligne, Roth a su attirer les fans d’horreur en salle et faire jaser de son poulain. Tout ça gratuitement et en sortant des circuits promotionnels traditionnels. La nouvelle génération de public est branchée sur Twitter aux intraveineuses et vit le quart de sa propre vie sur les réseaux sociaux. Il est donc logique qu’on aille la chercher sur son propre territoire.
Filière 13 de Patrick Huard a connu un été plus qu’acceptable en salles. Mais imaginez le succès si les Cassivi et autres twitteux n’avaient pas déclenché une pareille guerre de salissage en ligne avant la sortie du film. Même chose du côté d’Inception, qui continue des mois après sa sortie de faire jaser sur Twitter. Un succès au box office clairement alimenté par tout le bien qu’on en aura dit sur les réseaux sociaux.
Mais l’étude a parlé. Désormais, inutile de perdre son temps sur son Blackberry ou son iPhone pour planifier sa sortie du vendredi soir. Pourquoi se fier à l’avis de millions d’internautes quand la bonne vieille conversation autour de la machine à café demeure LA référence culturelle absolue?