Le revanche des nerds
Vous le voudriez comme ami ce garçon? Il semble que 500 millions de terriens aient répondu "Oui".
Nerd, roux, un peu moche… et multimilliardaire. Y’a de quoi être jaloux.
Vous la connaissiez vous, l’histoire de Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook? Ce fils de dentistes d’une banlieue new yorkaise qui n’a jamais eu de succès avec les filles et qu’on a osé rejeter des clubs scolaires mais que le magazine Forbes a désigné cette année comme le plus jeune milliardaire de la planète avec sa fortune de 6,9 milliards de dollars. Pas mal pour un plouc de 26 ans qui n’a même pas son diplôme universitaire parce qu'il a quitté avant la fin. La revanche des tronches full contact que le réalisateur David Fincher transpose au grand écran ce vendredi dans The Social Network, le film-événement de l’automne.
Il fut un temps où, pour attirer les filles, on s’inscrivait à des cours de guitare. Antisocial dans le tapis, Zuckerberg, lui, s’est réfugié derrière l’écran de son ordinateur pour refaire le monde depuis la chambre de son dortoir à Harvard. Même pas encore âgé de 20 ans, il avait déjà inventé Synapse durant ses temps libres. Un lecteur de disques s’adaptant aux goûts de son utilisateur. Tout ça bien avant le Genius d’iTunes. Et un soir, victime d’insomnie, il infiltre le système informatique de l’école, télécharge les photos des petits nouveaux et crée « Facemash », un site humoristique à partir des clichés volés. Son exploit lui vaut un hommage dans le journal du campus et lui inspire une nouvelle idée. Empruntant de l’argent à son meilleur ami (qui le traînera plus tard devant les tribunaux pour recevoir son dû), il lance en 2005 « TheFacebook », réseau social permettant aux étudiants de l’université de communiquer entre eux. On connaît la suite. « TheFacebook » est rapidement adopté par les universités voisines, puis par le reste des internautes. Aujourd’hui, Facebook est fréquenté par 500 millions d’utilisateurs et demeure le 2e site web le plus visité au monde après le moteur de recherche Google.
Inventer Facebook, ça change pas le monde, sauf que…
Sauf que rien. Zucherberg a beau être aujourd’hui la 52e personnalité la plus influente au monde selon le Time Magazine, n’en demeure pas moins que rien ne semble avoir changé pour lui. Entre ses incessants voyages à travers le monde pour rencontrer les plus grands hommes d’état et faire rouler son empire, il est toujours seul. Notre homme ne fait toujours pas tomber les filles, et les vrais amis ne sont pas nombreux à venir cogner à sa porte. Dans ses rares temps libres, on dit que Zuckerberg s’enferme seul chez lui, grattant la guitare étendu sur son canapé. Quand on dit qu’on est souvent bien seul au sommet…
The Social Network
C’est ce conte de fée moderne étalé sur fond d’écran de PC et carburant au doux ronronnement d’un modem qu’on nous promet dans The Social Network et que les internautes attendent visiblement depuis 6 mois. Déjà au printemps dernier, j’avais l’impression d’attendre le film de l’année tellement la rumeur entourant le film était forte. Sur Facebook, Twitter, dans les journaux, les magazines spécialisés, à la télévision… Rarement aura-t-on vu pareil buzz médiatique autour d’un long métrage que certains critiques comparent déjà à Citizen Kane en le sacrant « film le plus influent de la décennie ». Pour ça, il faudra voir.
Reste que sa sortie est un des événements culturels et sociologiques majeurs de l’année. La petite grande histoire d’une tronche qui a créé un monstre et boulversé notre façon d’agir en société en tentant de nous rapprocher.