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2010 : Mon Top 10 Musique

Mon Top 10 Musique 2010
Parce que tout le monde se prête au jeu par les temps qui courent et que j’ai horreur de ne pas faire partie de la bande, voici le palmarès des 10 albums qui ont bercé mon année 2010.  Une liste élaborée sans prétention de ce qu’aura été la trame sonore de mes douze derniers mois.

1.  Brothers – The Black Keys
Selon des amis de Musique Plus, les deux gars de l’Ohio ont été les plus désagréables à interviewer lors du Festival Osheaga de l’été dernier.  Deux têtes enflées qui se foutaient carrément de leurs gueules.  Et puis après?  Avouez qu’on s’en fout un peu quand on écoute leur 6e album lancé au printemps.  Plus peaufiné et propre que leurs autres parutions, moins garage côté rock mais encore plus sentie côté blues, la galette aura eu le mérite de nous envoyer en pleine gueule certains des morceaux les plus addictifs de l’année.  Les White Stripes ont maintenant une vraie compétition.

2.  The Suburbs – Arcade Fire
Que dire de plus au sujet de l’album qui aura confirmé la place des Montréalais sur le grand échiquier mondial de l’industrie musicale?  Nommé dans 3 catégorie aux prochains Grammy Awards (février 2011), numéro un dès sa sortie sur plusieurs palmarès prestigieux (dont le U.S.  Billboard 200) et encensé (le terme semble plutôt faible!) par l’ensemble de la critique, le 3e album d’Arcade Fire est un concentré de rock sophistiqué, d’émotion grandiloquente qui vous prend aux tripes et de talent brut.  Un très, très grand disque et un incontournable pour le gars en moi qui a grandi à l’ombre du Boulevard Taschereau…  Vive la banlieue!

3.  Les chemins de verre – Karkwa
Si j’avais un album québécois à envoyer dans l’espace pour montrer aux autres civilisations de quoi le Québec est maintenant capable en musique, j’aurais probablement jeté mon dévolu sur celui de Karkwa.  Bourré d’inventivité musicale et de géniales petites trouvailles (un riff assassin ici, une montée au piano là, un rythme qui tue sur cette pièce-ci, une harmonie de voix céleste sur cette chanson-là…), le successeur du Volume du vent place Karkwa dans la grand ligue des super groupes de ce monde.  Le genre de disque que je ne serais pas gêné d’offrir à un Thom Yorke ou un Damon Albarn dans un échange de cadeau…

4.  My Beautiful Dark Twisted Fantasy – Kanye West
Il sort bien souvent des insanités terribles et des aberrations de la bouche de celui qui se prend pour le Christ, grand Sauveur de la Musique.  « Dieu m’a envoyé sur cette Terre pour que je vous montre comment on fait de l’art! »  Et le pire dans tout ça, c’est qu’il a parfois raison!  Armé de beats meurtriers, de son flow puissant et de la palette musicale multicolore qui a fait sa marque de commerce, Kanye West semble avoir mélangé dans un grand bol tout ce qui s’est fait de mieux en musique au cours des dernières années pour en ressortir avec un disque du futur aux mille et unes facettes.  Échantillonnages de King Crimson et de Bon Iver, une vraie bonne et utile utilisation de l’Auto-Tune, Elton John comme invité…  De quoi tenir l’auditeur occupé pendant des mois à venir.  Moins d’accord par contre avec ceux qui parlent de son come back après quelques tentatives moins réussies.  Je suis de ceux qui ont adoré son précédent 808s & Heartbreak.  Un chef-d’œuvre minimaliste et ultra-émotif boudé à sa sortie mais qu’on ressortira des boulamites dans plusieurs années en se disant qu’on avait entre les mains un fichu de bon disque.

5.  Broken Bells – Broken Bells
Ma découverte de l’année.  Danger Mouse et James Mercer (chanteur des Shins) qui sont descendus dans le sous-sol comme deux petits gars pour s’amuser ensemble et qui en sont remontés avec un petit diamant brut mais éclatant.  Rappelant le son et l’éclectisme de Gorillaz par moment, Broken Bells tire dans toutes les directions au cours de cette partie de chasse musicale : rock, électro, folk…  Le grand terrain de jeu de deux passionnés érudits.  La chanson « The High Road » est de celles qui ont le plus joué dans mon iPod cette année.

6.  Phrazes for the Young – Julian Casablancas
Mais pourquoi diable n’a-t-on pas davantage parlé de ce petit bijou d’album en 2010?  Trop sucré et chargé pour certains, carrément raté pour d’autres, le premier album solo de Julian Casablancas -leader des Strokes- m’est plutôt apparu comme un véritable ovni.  Un opus rétro-futuriste aux couleurs fluo et aux sonorités volontairement désuètes qui donne l’impression d’être directement branché sur la radio d’une navette spatiale extra-terrestre.  Si je continue à douter de la sortie prochaine d’un nouvel album des Strokes (dont on vient encore de repousser la date de parution), je me console au moins en me remémorant le passage de Casablancas au National plus tôt cette année.  Au lieu de l’arrogant jeune homme qui accompagnait les Strokes lors de leur dernier passage au CEPSUM il y a quelques années, on a eu droit à un reborn Julian Casablancas, emballé par ses nouvelles chansons et heureux de débarquer avec un projet aussi solide.  « 11th Dimension » demeure sans doute ma chanson de l’année.  Irrésistible.

7.  Plastic Beach – Gorillaz
Le premier spectacle de leur toute première tournée à vie fut donné cette année à Montréal.  Une soirée magique et historique qui donna enfin vie au foisonnant 3e album du groupe virtuel de Damon Albarn, étonnamment éloquent et chaleureux devant la foule en délire du Centre Bell.  Rappelant le party qu’était Demon Days en rassemblant une impressionnante galerie d’invités disparates (Lou Reed, Snoog Dogg, Mos Def, De La Soul…), Plastic Beach continue de me surprendre des mois après sa sortie par sa richesse et le côté inattendu de l’entreprise.  Une expédition dans un monde animé à vivre le son dans le tapis.

8.  Golden Bombay – Misteur Valaire
Je préférais de loin les spectacles haletants et effrénés des Valaire à leur premier et trop sage album Friterday Night lancé gratuitement sur internet.  Un disque qui, selon moi, ne leur rendait pas justice.  Heureusement, les gars de Sherbrooke Beach m’ont finalement converti avec Golden Bombay, une bombe dansante et originale dont toutes les facettes portent le sceau unique de la formation : grande dextérité musicale, beats irrésistibles et, surtout, la notion de plaisir essentielle à tout party qui se respecte.  Ils iront loin les p’tits gars.

 

9.  Sea of Cowards – The Dead Weather
Le premier album de l’autre autre groupe de Jack White m’avait laissé un peu froid.  Sea of Cowards, lui, m’est passé dessus comme un bulldozer.  Sombre comme de l'encre, lourd et d’une efficacité déconcertante, cet obus rock prouve une fois de plus que White est l’une des meilleures choses qui soient arrivées à la musique depuis 15 ans.  Et que dire de la voix d’Alison Mosshart qui teinte chacune des secondes de Sea of Cowards d’une charge sexuelle à en péter ses cordes de guitare…  Mon disque rock de 2010.

 

10.  Skulltaste – Mux Mool
Je dois remercier le collègue Olivier Lalande pour cette découverte instrumentale lancée en douce par Brian Lindgren, artiste électro de Brooklyn.  Mêlant rythmes hip hop à du classique, de la pop, des sonorités 8 bits et des motifs musicaux drôlement accrocheurs, Skulltaste se laisse doucement découvrir au fil des écoutes et s’avère très payant au final.