BloguesLe Club Échangiste

Orange Orange face à la Justice

Survivre à la rude Industrie du disque est un combat quotidien où tous les coups sont permis.  La formation Orange Orange en sait quelque chose et prépare une grande offensive.  Une contre-attaque après avoir été mise K.O. par la Machine.

Orange Orange est un groupe de talent.  Avec des petites bombes comme “Et je pleure”, “Sors-moi” et une reprise de “Je danse dans ma tête” de Céliiiiiine, leur premier album éponyme lancé à l’été 2009 par les Disques Star contenait suffisament de petits bijoux dansants pour leur permettre une carrière prometteuse.  Et pourtant, presque 2 ans plus tard, Dom Hamel et Sabrina Sabotage restent sur leur faim.  “Depuis le tout début, notre relation avec la maison de disque est tendue parce que la plupart des promesses qu’on nous a faites sont passées dans le beurre!”, explique le groupe.  “On a perdu suffisamment de temps et d’efforts en essayant de tout faire nous-mêmes, alors on a décidé de rompre notre contrat qui, selon nous, n’a pas été respecté.”

Comme quoi la dure réalité des affaires s’apprend souvent sur le tas.  Possédant pourtant déjà une solide feuille de route (Dom Hamel a développé l’art du bidouillage électronique chez Motus 3F et a longtemps été le 2e hémisphère créatif du collectif hip-hop Gatineau), Orange Orange est un peu tombé dans le panneau au début de son existence.  Comme plusieurs jeunes groupes motivés par le désir de créer et de partager leur musique, la formation a ainsi peut-être fait confiance trop rapidement à une équipe menée majoritairement par des vieux de la vieille plus habitués aux anciennes réalités de l’Industrie qu’aux nouvelles façons de faire instaurées par la nouvelle génération de musiciens québécois.  Dom Hamel et Sabrina Sabotage : “L’équipe est primordiale quand tu veux créer un projet artistique, mais ce n’est pas tout le monde qui semble comprendre le concept.  Y’a des hasbeen qui essaient de garder leur job alors qu’ils devraient plutôt laisser place à la relève déjà expérimentée et pleine de nouvelles idées.  En fait, il faut faire attention à notre propre enthousiasme dans le métier.  Un enthousiasme qui peut teinter nos choix quand on se fait promettre plein de belles choses.  Quand on débute comme musicien et qu’on veut diffuser notre musique à tout prix, cet enthousiasme-là peut nous mener vers la gloire interplanétaire, mais il peut aussi nous faire perdre beaucoup d’énergie.”

Résultat? Sabrina Sabotage et Dom Hamel doivent maintenant faire face à la Justice s’ils veulent reprendre les rennes de leur projet musical et s'approprier les droits de leurs futures chansons puisque, selon leur contrat, celles qu’ils ont déjà composées jusqu'à maintenant appartiennent à l'heure actuelle aux Disques Star.  Une entreprise coûteuse vu l’entrée en scène d’un avocat spécialisé en droit d’auteur.

Bonjour la douche froide et le dur retour à la réalité.

ORANGE ORANGE FIGHTS BACK
Habitués à tout faire eux-mêmes (leur compagnie de disque n’étant pas des plus actives côté promotion de ses propres artistes), les membres d’Orange Orange ont donc imaginé la soirée Orange Orange Fights Back, une façon originale de financer leur bataille.  “Nous faisons appel aux fans et aux amateurs de musique novatrice pour venir contribuer à une levée de fonds.  Et le plus beau dans tout ça, c’est qu’on lui a donné la forme d’un show où nos nouvelles chansons seront mises de l’avant!”, promettent-ils.  “Il faut voir ça comme un gros party organisé pour une bonne cause.  On va en profiter pour tester notre nouveau matériel.”

Si les choses se passent comme ils le veulent, Sabrina Sabotage et Dom Hamel pourraient bien offrir très prochainement un nouvel album au public québécois.  “On a déjà une dizaine de chansons d’enregistrées, et si ça tarde un peu, c’est qu’on prend notre temps avant de signer cette fois-ci!”, rigolent les bêtes de scène tombées dans l'orange pétant quand ils étaient petits.  “On peut déjà promettre aux gens un son plus disco et surtout plus rock que sur notre premier opus.  Quant à Sabrina Sabotage, après avoir matraqué son vieux Casio sur le premier disque, on la retrouvera davantage derrière la batterie!”  Un disque qui sera assurément teinté de la période sombre que vient de traverser le duo avec des textes pointant vers la dépression, le suicide, la perte d’êtres chers et le “wannabeisme”.  Mais attention!  On nous promet que la fête sera toujours au rendez-vous.  “On retrouvera tout de même la touche de party qui a fait notre réputation et beaucoup d’espoir.  En bout de ligne, l’essentiel demeure : c’est la musique qui nous a sauvés.  C’est ce à quoi on s’accroche pour survivre!”

Orange Orange Fights back, le 1er mars prochain au Quai des Brumes (avec invités!).  10$.

http://www.orangeorange.tv/
http://www.myspace.com/orangeorangeduo