Si vous synthonisez l’émission Voir de ce soir, vous risquez de tomber sur un artiste qu’on avait pas vu et surtout entendu depuis un moment. Notre Dylan, notre Springsteen québécois a encore des choses à dire et à chanter. Le porte-parole de la classe ouvrière, du peuple qui se tient debout. Richard Séguin lance son 17e album.
Rencontré par l’équipe de Voir TV au Théâtre Granada de Sherbrooke pour la session photo de la Une du Voir Estrie, Séguin semblait plus en forme et en verve que jamais. Du haut de ses 60 ans (il en paraît 45), armé de sa guitare Boucher (« fabriquée au Québec », comme il le précise dans la pochette de son nouvel album Appalaches) et d'un support à harmonica rappelant le Dylan de Freewheelin, le musicien a décortiqué son nouvel opus en toute simplicité et avec la générosité qu’on lui connaît. « Ce n’est pas un album déprimant », répond-il à ceux qui voit de la noirceur dans ses textes sur la fermeture des usines, la peur de vieillir et la corruption de nos gouvernements. « Parfois, j’ai peur qu’on soit un peuple éteint. Mais pour reprendre la parole de Gaston Miron, j’espère me faire un peu porteur d’espoir! »
En l’entendant chanter « Lettre au PM » accoudé au balon du Granada, on croirait presque revoir le maître du folk américain Woody Guthrie qui, durant les années ’50, avait apposé sur sa guitare l’inscription « This Machine Kills Fascists ». Chez Séguin, c’est l’apparente simplicité des mots qui les rendent assassins et si puissants. « Moi, ce que je veux, c’est souffler sur les braises », explique-t-il au sujet de son désir toujours bien vivant de dénoncer en chanson. « Je ne suis plus naïf. Je sais bien qu’une chanson ne change pas le monde. Mais moi, ça m’apaise en tout cas! »
Une belle rencontre toute en humanité à ne pas manquer ce soir à l’émission. Au menu, vous aurez également droit à une petite leçon de cinéma de la part de l’immortel et colossal cinéaste français Bertrand Tavernier (cinéaste fétiche de Philippe Noiret avec qui il a tourné ses plus grands films), une prestation du groupe Galaxie (invités à installer leur batterie et leurs amplis dans un petit appartement du Plateau Mont-Royal, ils ont joué le volume dans le tapis pour déranger les passants de l’Avenue Mont-Royal, un peu à la manière des Beatles sur le toit des bureaux d’Apple!) et à une virée au Saguenay pour y voir le meilleur du court métrage québécois.
Tout cela en attendant le dernier épisode de Voir de la saison qui sera diffusé la semaine prochaine et au cours duquel vous aurez droit à notre grand Spécial New York!
Voir, ce soir 21h à Télé-Québec.