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Malajube reprend la scène!

C’est maintenant devenu une tradition pour Malajube.  À chaque nouvel album, pas de lancements anonymes où l’on sert de petites sandwiches, des coupons pour 2 consommations et 3 extraits « radio » du nouveau produit.  Plutôt, un spectacle en bonne et due forme au cours duquel les gars mordent à pleine dent dans l’intégral de leur nouveau matériel, interprétant les nouvelles chansons dans l’ordre.  Qui a dit que le concept d’Album était mort?

Hier soir, les gars encore timides et visiblement mal à l’aise qui lançait Labyrinthes en 2009 semblaient bien loin.  Sur la scène de La Tulipe, devant une salle bourrée à ras-bord et enthousiaste de retrouvé les boys, le quatuor s’en est donné à cœur joie, heureux d’être là et se donnant à fond en passant en revue les 10 pièces de La Caverne, leur nouvel album lancé cette semaine.  Tous sourire en empoignant leurs instruments, ils ont balancé une « Synesthésie » bien sentie avant d’enchaîner, dans l’ordre, « Cro-Magnon », « La caverne », « Sangsues » et le reste des pièces du nouveau disque comme s’ils les jouaient déjà depuis des mois (au passage, j’en profite pour saluer le travail toujours constant du batteur Francis Mineau qu’on passe trop souvent sous silence.  Un musicien précis, intense et au style maintenant instantanément reconnaissable).  « On est très heureux d’être là et de vous jouer nos nouvelles pièces! », de lancer un Julien Mineau sans capuchon, sans perruque, sans lunettes fumées.  Que le chanteur maintenant trentenaire qui s’assume et n’a plus besoin de se cacher derrière un arsenal clownesque pour livrer sa marchandise.

En rappel, les gars ont redoublé de générosité en y allant d’une bonne demie-heure de vieux succès tirés du Compte-complet (« Jus de citron », « Les dents ») et de Trompe-l’œil (« Montréal –40 », « Le crabe »).  Poussant quelques pièces plus rares au passage (dont « Jus de tomate », face B du simple « Synesthésie »), le groupe y est même allé de la colossale « Ursulines » qui ouvrait Labyrinthes, le dernier album duquel tant de critiques prétendent s’éloigner en écoutant le récent album.  « Moins opaque, plus accrocheur!  Le groupe a laissé de côté ce qu'on aimait moins de Labyrinthes! ».  Pas d’accord.  Pour moi, La Caverne est la face B de Labyrinthes, un album qui s’appréciait très rapidement et qui comptait son lot de grandes chansons (« Porté disparu » ou « Dragon de glace », pour ne nommer que celles-là).  Sur La Caverne, Malajube ne fait que poursuivre son exploration d’ambiances denses et de thèmes plus grands que nature (les dieux personnels, l’amour qui devient maladif, les pièges de la célébrité).  Une simple évolution naturelle et une nouvelle preuve que le groupe est toujours un des plus créatifs et solides de notre paysage musical.

Soirée et grand retour fort réussis donc.  Prochain arrêt après le 2e spectacle prévu ce mercredi soir à La Tulipe de Montréal, le Théâtre du Petit Champlain de Québec les 22 et 23 avril.

http://www.malajube.com/