Le grand compositeur new yorkais Bernard Herrman a peut-être composé la trame sonore officielle de tous les cauchemars du 20e siècle. Des notes de violons semblabes à des coups de poignards. Un motif musical saccadé et instantanément reconnaissable devenu pour la belle Janet Leigh le refrain de sa propre mort. C’était durant la douche la plus mémorable de l’Histoire du cinéma. Le Psycho d’Hitchcock. La musique de films n’allait plus jamais être la même.
Billet fort intéressant que celui paru sur le toujours pertinent Sinistre Magazine, un des seuls sites web québécois consacrés au cinéma fantastique. Rendant hommage à Herrman à l'occasion du centenaire de son anniversaire, on y aborde ses grandes collaborations : celle avec Orson Welles sur Citizen Kane (1941), Robert Wise sur The Day the Earth Stood Still (1951), et surtout le grand Alfred qui collabora avec le compositeur sur 2 de ses plus grands films (Vertigo en 1958 et Psycho en 1960). Le thème de Psycho a d’ailleurs à ce point influencé les générations à venir (d’Harry Manfredini sur l’ensemble de la série Friday the 13th au plus petit navet horrifique se réclâmant descendant des grands classiques) qu’il est difficile d’imaginer une séquence de suspense sans être tenté d’y ajouter la recette Herrman. Même Tarantino lui a rendu hommage en utilisant une de ses inquiétantes et lanscinantes ritournelles sifflées dans le premier épisode de Kill Bill (2003), après que Scorsese ait opté pour un pastiche du style Herrman lorsqu’il tourna son propre remake de Cape Fear en 1991.
C’est donc la musique de Bernard Herrman qui sert de trame sonore à cet été 2011, plusieurs grands orchestres du monde lui rendant hommage en réinterprétant ses grands classiques, du premier thème de la série The Twilight Zone à la musique du Taxi Driver de Scorsese, qu’il composa en 1976 juste avant de s’éteindre.