Un collègue journaliste que je ne nommerai pas et qui devait interviewer un artiste de Star Académie en après-midi a déjà écrit sur Facebook, quelques heures avant sa rencontre :
« M’en vais rencontrer Untel. Autant me faire arracher une dent! »
Inutile de vous dire que son statut assassin a valu au journaliste en question une solide réprimande lorsque Untel et son équipe de gérance ont décidé d’annuler l’entrevue. La fin de l’Ère du Far West a sonné pour Twitter et Facebook. Terminée l’époque où on pouvait y écrire ce qu’on voulait.
Il y a quelques jours, Le Monde questionnait ses lecteurs sur la position actuelle des journalistes dans l’univers des médias sociaux. « Les rédacteurs en chef sifflent la fin de la récréation sur Twitter », écrivait-on en référence aux grandes publications européennes qui ont décidé de resserrer leurs règles internes en lien avec Facebook et Twitter.
Le 11 juillet dernier, le rédacteur en chef du Nouvel Observateur envoyait par exemple un mémo à ses employés leur sommant de surveiller tout ce qu’ils écrivaient sur Twitter et Facebook. « On ne critique pas le journal; on ne critique pas la direction; on ne critique pas son service. » Le message a le mérite d’être clair. « Faites attention aux tweets humoristiques, même rédigés au deuxième ou troisième degré. Certains n'ont pas votre humour. » Quelques jours plus tôt, un journaliste de la boîte y était allé d’un tweet raillant ses confrères de laisser le bureau vide à 9h du matin… Une vanne qui est loin d’avoir fait l’unanimité!
La plupart des grands médias européens prévoient donc se munir au cours des prochains mois d’une charte régissant la présence de leurs employés sur Facebook et Twitter. Une initiative qui aurait probablement sa place au Québec, où le milieu médiatique est si petit que le moindre dérapage peut causer de graves dégâts. Il y a qu’à la base, les médias sociaux sont censés permettre aux journalistes d’établir une relation plus étroite avec leur lectorat. Seulement, il arrive que certains blogueurs plus compulsifs soient tellement actifs sur le cyberespace qu’ils en oublient qu’ils s’adressent souvent à des dizaines de milliers de personnes. Deux journalistes très connus et dont je tairai aussi le nom s’en sont par exemple donné à cœur joie la semaine dernière en s’envoyant mutuellement promener sur Twitter :
« Moi je rencontre plus de gens que toi dans une journée! »
« Oui mais moi au moins je suis au courant de ce qui se passe! »
Etc, etc, etc…
Une conversation d'enfants de 5 ans qui aurait dû demeurer privée mais dont la violence s’est étalée devant tout le monde. Même chose pour certains autres journalistes populaires qui se servent régulièrement de Twitter pour étaler leurs goûts personnels de façon hautaine, n'hésitant pas à tourner en ridicule certains artistes québécois qu'ils apprécient moins.
"Untel sort son album ce soir. Tous aux abris! Moi j'aime bien mieux écouter Untel!"
Très édifiant de la part de journalistes de leur réputation.
Je suis moi-même déjà tombé dans le piège, y allant de commentaires critiques à l'égard d'un artiste qui n'avaient pas leur place sur Twitter.
Le Web n’est plus le Far West qu’il était. Plutôt un petit village d’écornifleux et de grandes gueules qui devraient parfois tourner leur langue 7 fois avant de rédiger un tweet.
Je ne vais pratiquement jamais sur facebook et je ne suis pas
membre de tweeter,je crois qu’aujourd’hui la prudence est de mise plus que jamais et même sur un blog il faut faire attention à ce que l’on écrit.Pour moi la politesse un langage respectueux est toujours de mise,comme ça on ne se fait pas surprendre à écrire n’importe quelle niaiserie.