On prépare le Spécial Emplois et Formations, et je voudrais avoir vos meilleures/pires aventures professionelles, des détails croustillants et des souvenirs marquants. Que ce soit une augmentation de salaire inattendue (comment? pourquoi?) ou un renvoi injuste, racontez-nous tout.
On vous attend!
Entrant assez jeune pour le Gouvernement du Québec, avec un baccalauréat universitaire et des quatre ans d’expérience en relations publiques, mes espoirs pour revenir dans le domaine se voulaient grands. Mais le patronnage étant plus fort que dans le secteur privé, puisque les finances nécessitent l’emploi de gens compétents afin d’arriver avec le budget à rencontrer, on peut donc constater la promotion de secrétaires et de détenteurs de secondaire 5 à des postes professionnels, ayant de meilleures affinités avec les gestionnaires.
La fonction publique peut représenter un rêve pour la stabilité, mais aussi un cauchemar pour la réussite. Lorsque les affinités dominent les compétences, un milieu peut devenir incompétent et très démotivant.
À chacun ses rêves, mais les miens se sont envolés avec ce choix, devenu un boulet et une espérance de retraite hâtive, afin de revenir en force dans le domaine des communications. Heureusement que des activités parallèles et alternatives, comme la rédaction possible sur Voir, offrent une réalisation de soi agréable et valorisante, car se limiter à un travail peu stimulant peut devenir de bien mauvais augure pour l’épanouissement personnel.
Mademoiselle Saad, je sais que mon anecdote n’est pas très en lien avec votre numéro spécial mais je veux vous raconter l’anecdote suivante. Elle s’est passée dans une maison de sondages, justement. Et elle s’intitule:
LE JOUR OÙ J’AI VU UN VAGIN FUMER LA CIGARETTE AU TRAVAIL
Avant que je vous raconte, il faut que je précise une chose: le domaine des sondages – en particulier – et des centre d’appels – en général – est un domaine où la folie douce est un prérequis afin de pouvoir évoluer et surivivre sans devenir dingue dans ces lieux du cervotariat post-moderne.
Alors, un jour, S., une bonne amie (d’origine algérienne et musulmane) travaillant sous ma supervision vient me voir après avoir fait du super boulot dans un projet exigeant.
Comme toujours, lorsqu’elle voulait obtenir ce qu’elle voulait, S. savait qu’elle devait simplement donner le meilleur d’elle-même afin de produire d’excellents résultats… et obtenir un traitement « de faveur » en retour.
Ce jour-là, donc, elle veut pouvoir consulter sa boîte de courriel pendant sa pause afin de prendre des nouvelles d’une collègue d’université qui a besoin d’elle après le travail pour terminer une recherche, si ma mémoire est bonne.
Alors, j’accepte. Je l’accompagne (après tout je suis payé pour superviser tout, non? 😉 et nous pénétrons dans une pièce où cinq employés travaillent déjà.
Je me dirige avec elle vers le PC resté libre et j’allume le truc en question et paf! dans ma face et sous les yeux de l’employée de sexe féminin et d’origine musulmane, je le rappelle, apparaît en gros plan un vagin qui fume une smoke!
Je panique un peu en cherchant la souris. Mon amie, un peu surprise, elle, sourit. Les employés présents dans la pièce se demande ce que je suis en train de « montrer » à une employée durant sa pause, bien entendu. Et moi je clique comme un damné dans le coin droit de l’écran pour faire disparaître la page d’acceuil mais rien n’y fait! Il s’agit de la page d’accueil d’un…
… site XXX!
Et vous savez comment ça se passe, dans ce temps-là, plus je m’énerve et plus je m’impatiente… et plus les fenêtres intempestives se succèdent l’une après l’autre!!
Je capote ben raide! Je viens à peine d’être nommé superviseur et je prend la chance de faire une faveur à une employée durant mon quart de travail en utilisant le matériel du bureau pour lui offrir une petite récompense… et je me retrouve tout d’un coup dans la peau d’un homme qui a la brillante idée de montrer à une employée performante, que tout le monde sait être chanceuse de ne pas porter le voile au travail, un site pornographique devant d’autres employés (dont l’un d’eux est la plus grande machine à rumeurs du building)!!!
Tout se passe très vite, mais dans ma tête il n’y a qu’une chose qui flashe: le directeur ou un coordonateur va passer et tu vas passer un mauvais quart d’heure à essayer d’expliquer ça, mon Steve!
Finalement, je réussis à récupérer la page d’acceuil normale de notre compagnie.
Ouf!
Mais là, j’explique à S. de s’asseoir dans la pièce et consulter au plus vite sa boîte de courriels. Et, moi, je ne fais ni une ni deux, je m’éjecte et je vais directement au coordonateur le plus près.
– F., il faut que je te parle!
Et je lui explique ce qui vient d’arriver…
Au début, il éclate de rire parce que ma manière de narrer mon problème est certainement hilarante. Je gesticule. J’ai l’air flabergasté pas à peu près et je n’en reviens toujours pas d’avoir vu ce truc-là!
Finalement, F. me calme. On redevient sérieux et la rumeur se répand. Qui a été assez con pour aller sur un site XXX sur la job?!
Moi, grande gueule impénitente qui n’en peut plus de trouver ma mésaventure sidérante, j’en parle à tout le monde… et même à l’auteur du « gag » en question.
Mais à ce moment-là, on ne sait pas que c’est lui.
C’est un autre collègue superviseur qui découvrira le pot-aux-roses, finalement.
Et ce, après qu’on ait faussement…
… accusé un employé vraiment très difficile à gérer sur un plancher rempli de jeunes filles et de jeunes femmes, on finit par coincer par hasard la personne en question.
Et lorsque j’apprend l’identité de la personne, les bras m’en tombent, j’en reviens toujours pas! Il s’agit ni plus ni moins d’un superviseur (!) qui a été nommé en même temps que moi à ce poste (!!), à qui j’avais raconté l’anecdote et qui m’avait candidement répondu en souriant: j’aurais voulu voir ta face quand tu as vu ça… (!!!)
Encore aujourd’hui, je n’en reviens toujours pas…
Tout ça s’est terminé de la manière la plus évidente: le superviseur en question a été remercié de ses très courts et pas très loyaux services.
On a appris qu’il souffrait d’alcoolisme, qu’il était en plus accroc aux sites pornos… et le reste, je le garde pour moi parce que c’est juste trop débile, croyez-moi!
Bref, c’est un peu ça, travailler dans un centre d’appels!
mdr
Si jamais vous en voulez d’autres, j’en ai des dizaines d’histoire hilarantes comme celle-là!
Par exemple, le jour où un pétomane ayant le syndrome de tourette s’est mis à faire le vide autour de lui, durant un quart de travail…
Ou bien, la (seule) fois où j’ai menacé quelqu’un de se faire congédier s’il continuait à utiliser un langage ordurier devant une jeune femme.
Ou cette fois où une intervieweure est venue me voir pour me dire qu’il y avait un répondant qui se masturbait en lui parlant pendant qu’elle faisait avec lui un sondage sur les pneus au téléphone…
Et ainsi de suite, lol, vous voyez le genre? 🙂