La fin du monde est à sept heures : Copie conforme?
Société

La fin du monde est à sept heures : Copie conforme?

L’émission débute. L’animateur est assis à un pupitre comme n’importe quel lecteur de nouvelles, et fait la revue humoristique des manchettes de la journée. C’est suivi d’un reportage; d’un segment de quelques minutes pendant lequel l’animateur parle de lui; d’un second reportage (le reporter vient en studio à la fin de son topo), et d’une entrevue avec un invité en studio.

Non, il ne s’agit pas de La fin du monde est à sept heures mais bien d’une émission quotidienne américaine intitulée The Daily Show, animée par Craig Kilborne, et présentée tous les soirs à Comedy Central, un canal spécialisé qu’on ne peut capter au Québec à moins d’avoir un satellite.
Pourquoi vous parler d’une émission qu’on ne peut pas voir ici? Simplement parce que dans le générique de La fin du monde est à sept heures (présentée chaque soir de la semaine, à 19 h, à TQS), on peut lire ceci: «Une idée originale de Stéphane Laporte.» Or, j’aimerais bien qu’on me dise ce qu’il y a d’original dans La fin du monde… puisqu’on retrouve pratiquement les mêmes segments (et dans le même ordre) dans The Daily Show.

Dans La fin du monde…, Marc Labrèche nous livre «Des nouvelles de moi». Kilborne fait la même chose avec sa chronique «A moment for us». Dans La fin du monde…, il arrive souvent que Marc Labrèche garde une minute de silence en tentant de rester sérieux, comme Craig Kilborne dans The Daily Show. Les gestuelles des deux animateurs se ressemblent tellement que c’en est troublant. Même chose pour le décor. On les croirait tous deux sortis du même atelier.
Coïncidence?

Il faut dire qu’au Québec on a souvent tendance à profiter du fait que les téléspectateurs ne connaissent pas la télé américaine, pour nous passer des copies. Et ça ne date pas d’hier. Qu’on pense au célèbre Cré Basile, qui n’était au fond qu’un remake de The Honeymooners; ou encore, à l’émisssion de Claude Blanchard, qui s’inspirait fortement du Dean Martin Show. C’est normal de regarder ce qui se fait ailleurs et de piger des idées à gauche et à droite, mais quand il s’agit d’un concept identique, comment peut-on encore prétendre qu’il s’agit d’une «idée originale»?

Brill’s Content
Newsjunkies et autres maniaques des médias, réjouissez-vous. Dans quelques jours, un nouveau magazine va faire son apparition dans les kiosques à journaux, un magazine qui risque de faire parler. Son nom: Brill’s Content, du nom de son fondateur, Steve Brill, l’homme qui a fait entrer les caméras de télé dans les cours de justice américaine, en créant Court TV, il y a six ans.

Personnage quelque peu narcissique, Brill croit que le temps est venu d’améliorer les standards du journalisme aux États-Unis. Avec son magazine, il compte devenir le chien de garde de la démocratie en traquant les fausses informations, les inexactitudes et les abus de pouvoir de l’empire médiatique américain. Au sommaire du premier numéro, on retrouvera, entre autres, un article sur les correspondants les plus paresseux de Washington. Prometteur.

Inutile de dire que la publication de Steve Brill est attendue de pied ferme par la classe journalistique. Comme pour se protéger d’éventuels détracteurs, l’éditeur a donc créé un poste d’ombudsman, une rareté dans le monde des magazines. C’est Bill Kovach, curateur de la Neiman Foundation of Journalism, à l’Université Harvard, qui occupera ce poste. Et pour prévenir toute possibilité de conflit d’intérêts, Kovach a signé un contrat de deux ans pour lequel il a déjà été payé. Dans une lettre aux lecteurs, l’éditeur spécifie que Kovach ne pourra pas être congédié durant ces deux années, à moins que le magazine ne ferme ses portes.
Le premier numéro devrait être en kiosque lundi aux États-Unis. Il faudra sans doute compter quelques jours avant de pouvoir se le procurer au Québec. En attendant, on peut consulter le site Internet: www.contentmagazine.com

William Boyd chez Bazzo
Récemment, on a pu voir et surtout entendre William Boyd s’exprimer dans un français quasi impeccable lors de son passage chez Pivot. Cette semaine, c’est au tour de Marie-France Bazzo de s’entretenir avec le romancier anglais. Boyd, un personnage éminemment sympathique, parle bien sûr de son dernier roman, Armadillo (Éditions du Seuil), mais aussi de ses thèmes fétiches et de son travail de création. Une entrevue qui vaut le détour, à Indicatif présent, vendredi 29 mai à 9 h 07. CBF 690 AM ou 95,1 FM.