Arte : La ruée vers l'Arte
Société

Arte : La ruée vers l’Arte

Décidément, la Cinémathèque québécoise a le sens du timing. Un peu plus tôt cette année, alors que la section française de Télé-Ontario parlait de diffuser sa programmation au Québec (ce qui avait créé un léger froid avec sa cousine Télé-Québec), la Cinémathèque nous présentait une rétrospective de sa programmation.

Aujourd’hui, alors que Radio-Canada négocie avec Arte pour mettre sur pied son fameux Réseau des arts, voilà que la Cinémathèque nous propose un échantillon de la programmation de la chaîne culturelle franco-allemande. Ça tombe bien.

A Radio-Canada, quand on parle d’Arte, on roule les «r» (on dit Arrrrrrte) et on a les yeux qui brillent. Il faut dire qu’Arte, c’est la caution culturelle par excellence. Avec Arte, notre télévision d’État rêve sans doute de retrouver les lettres de noblesse qu’elle a perdues au fil des ans en nous présentant, semaine après semaine, l’intégrale du Festival Juste pour rire.
Arte a été créée en 1992. Sa programmation: un mélange de Télé-Québec, de PBS et de Bravo! mais avec un petit quelque chose en plus. Un esprit.

On peut y voir des films de répertoire, des portraits d’artistes plus ou moins connus ainsi que d’excellents documentaires (la plupart coproduits par cette chaîne entièrement subventionnée par l’État). Régulièrement, on y présente des soirées thématiques autour d’un sujet (le cinéma muet, par exemple) ou d’un personnage.

Avec une part de marché fort enviable pour une télé spécialisée, Arte est un modèle pour bien du monde. Surtout qu’elle jouit du respect de la plupart des médias européens, ce qui est plutôt rare pour une télé. Son secret: innovation, risque et originalité, trois mots qui ne semblent plus faire partie du vocabulaire de nos télédiffuseurs québécois.

Jugez-en par vous-même. Jusqu’au 30 juin, vous pourrez y voir Ingmar Bergman: Life and Work, une entrevue avec le célèbre cinéaste à l’occasion de ses 80 ans (4 juin, 20 h); Beautiful Losers, un documentaire allemand dans lequel Leonard Cohen, Marianne Faithfull et Willy de Ville font un retour sur leur carrière (samedi 20 juin, 20 h); ainsi que des films de Benoît Jacquot, Pascale Ferran et Arnaud Desplechin. A la Cinémathèque québécoise, 355, boul. Maisonneuve st. Voir calendrier Cinéma répertoire.

L’aromarketing
L’aromarketing, vous connaissez? Il s’agit d’un nouvel outil utilisé pour modifier les perceptions des consommateurs. Comment? En aromatisant l’environnement des aires de magasinage. Utilisé en Asie, en Europe et aux États-Unis, cette nouvelle approche fait tranquillement son apparition au Québec. Le principe est le suivant: à l’aide d’un savant dosage d’huiles essentielles conçu par un aromatologue en fonction des besoins de votre entreprise, on pourra modifier les comportements des consommateurs. Et on ne parle pas seulement de leur accrocher un sourire aux lèvres. L’aromarketing irait jusqu’à élever le niveau de consommation de la clientèle.

Selon Jean-Jacques Desjardins, vice-président marketing chez Esprit, l’aromathérapie peut améliorer le bien-être des gens. Jusque-là, pas de surprise. Or, des études scientifiques auraient démontré que l’utilisation d’arômes dans une boutique pourrait influencer à la baisse la perception des prix, et accroître l’intention d’acheter. Et dire qu’on croyait la lavande inoffensive!

Récemment, Esprit a réalisé un contrat pour une succursale de Téléboutique Bell. La boutique voulait diminuer la perception du temps d’attente de ses clients sans embaucher de personnel supplémentaire. La solution? Un petit «pouche-pouche» bien envoyé et hop! le tour est joué. Esprit a mené un mini-sondage maison auprès de la clientèle de Téléboutique Bell: huit femmes sur dix et neuf hommes sur dix auraient eu l’impression de ne pas avoir attendu trop longtemps.
Ceci dit, M. Desjardins se fait rassurant: «Des études scientifiques ont bien démontré qu’on ne peut pas faire consommer des gens contre leur gré, précise-t-il. On ne peut donc pas parler d’influence subliminale.»

Pour ma part, je ne prends plus de risque. La prochaine fois que je vais magasiner, j’apporte mon pince-nez.

C’est le temps des vacances…
Cette chronique est la dernière de la saison. Elle vous reviendra à la fin de l’été, alors que les principaux télédiffuseurs présenteront leur nouvelle programmation. On sait déjà que Télé-Québec recommence à neuf avec une programmation renouvelée à 90 %. Il faudra attendre septembre pour savoir de quel bois on se chauffe vraiment rue Fullum.
En attendant, vous avez le choix: vous pouvez vous faire bronzer sur le bord d’une piscine, planter des fleurs, cuisiner sur le barbecue et courir les festivals.
Ou, si vous préférez, vous pouvez regarder des émissions de télé où on vous dira comment bronzer, quelles fleurs planter, quoi cuisiner et quels festivals fréquenter.
Quant aux fans de Seinfeld qui ne sont pas câblés, ils ont jusqu’au 9 août prochain pour se faire un ami abonné au Movie Network qui diffusera le one-man-show de Jerry Seinfeld produit pour le canal américain HBO. Bon été!