Société

Tour de force

Il suffit parfois de peu de chose pour attirer l’attention des médias. Dans un article publié le 28 mai dernier le journal de Québec ne tarissait pas d’éloges sur la nouveauté du jour: «A l’instar des grandes villes, Québec possède, depuis hier, son observatoire juché à 221 mètres d’altitude, au 31e étage de la plus haute construction du centre-ville, l’édifice Marie-Guyart.» Un peu plus loin, on ajoute même que c’est grâce à l’investissement de 300 000 dollars de la Commission de la capitale nationale que les 90 pour cent de Québécois qui n’y avaient jamais mis les pieds pourront enfin visiter cette nouvelle merveille.Si on était un peu pointilleux, on préciserait que l’observatoire existe depuis aussi longtemps que l’infâme édifice qu’il coiffe. Que pour arriver à la hauteur impressionnante de 221 mètres, on doit additionner la hauteur du cap: peut-on dire d’une cabane à chien située au sommet du Mont Sainte-Anne qu’il s’agit d’un observatoire juché à 626 mètres d’altitude?En fait, ce qu’il y a de réellement nouveau, c’est qu’on doit désormais payer pour mettre les pieds à l’Observatoire, alors qu’il n’en coûtait pas un rond avant. Et devinez quoi? On y attend plus que le double de visiteurs.