Depuis des lunes, les chiropraticiens sont en quête d’une reconnaissance qui permettrait à leurs patients, entre autres, d’être couverts par le régime de l’assurance-maladie, comme c’est le cas pour la médecine traditionnelle. Or pour toutes sortes de raisons, cette reconnaissance n’a jamais eu lieu. Qu’à cela ne tienne, l’Ordre des chiropraticiens du Québec vient d’adopter une toute nouvelle stratégie. Dans une publicité diffusée récemment, l’organisme réclame ni plus ni moins que l’abolition pure et simple de l’assurance-maladie, «la grande responsable du marasme actuel dans le monde de la santé». Il propose plutôt de revenir au système qui prévalait au début des années 60, au temps de l’assurance-hospitalisation, alors que les gens devaient se débrouiller avec les honoraires du médecin. «[Le gouvernement] deviendrait capable de baisser les impôts, et ainsi de permettre à l’ensemble des citoyens d’assumer les honoraires du professionnel de la santé de son choix.»En d’autres termes, les mieux nantis pourraient dépenser l’argent ainsi économisé chez le chiro et les autres, comme dans le bon vieux temps, pourraient se ruiner quand la grand-mère se fait opérer ou lorsque le petit dernier chope un virus.Avec une telle conception de la santé publique, c’est quand même rassurant de savoir qu’on les garde un peu à l’écart.