Le Québec vu par le Canada anglais : La haine
Société

Le Québec vu par le Canada anglais : La haine

La chasse aux vilains séparatistes est ouverte. Pour sauver le Canada, une partie de nos compatriotes ne reculera devant rien. Ni devant le mensonge, ni devant la haine, ni devant la calomnie. Et si tout le monde prenait un peu de Valium et respirait par le nez?

Qui ne se souvient pas de ces magnifiques manifestations d’amour de nos voisins canadiens, à la veille du dernier référendum? Portant de gigantesques banderoles à bout de bras, des citoyens d’un peu partout au pays étaient venus nous crier: «Le Canada vous aime!» Depuis, ils sont retournés à leurs occupations quotidiennes et, hormis la montée d’adrénaline provoquée par l’affaire Levine, les manifestations publiques de leurs sentiments se font bien rares. Désormais, la seule façon d’avoir des nouvelles du reste du Canada, c’est de jeter un oil à ce qu’ils publient à notre sujet, ce que nous nous sommes empressés de faire. Pour constater que, depuis le référendum, les plus ardents défenseurs de l’unité canadienne n’y vont pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit de bouffer du séparatiste. Florilège d’une malheureuse escalade.

Asile politique
«La liberté d’expression de David Levine n’est nullement en cause dans cette controverse. Ses détracteurs d’Ottawa n’essaient nullement de le réduire au silence. Ils disent seulement que si un homme veut briser ce pays, il ne devrait pas espérer décrocher un emploi à 300 000 dollars par année dans un hôpital d’Ottawa.»
– Rory Leishman, The London Free Press, juin 1998

«C’est une embauche [celle de David Levine] qui pave la voie à celle d’Ernst Zundel [néo-nazi notoire] comme président de la Commission des droits de l’Homme. (…) Les anglophones de la région d’Ottawa sont sur la ligne de front dans le combat pour la survie de ce pays. Jusqu’ici, ce fut une lutte bien solitaire. Trahis par des politiciens libéraux poules mouillées qui lacent leurs souliers de jogging et qui s’enfuient dès qu’un séparatiste se pointe le bout du nez, ces citoyens n’en peuvent plus de se battre seuls. Ce qu’ils ne sont pas habitués à tolérer et, je suppose, incapables d’accepter, c’est de se voir aussi stupidement provoqués par le système.»
– Michael Harris, The Toronto Sun, mai 1998

Les liaisons dangereuses
«Il y a un parallèle entre ce qui est arrivé en Europe et ce qui se produit ici. [Les Nazis] ont d’abord fondé un parti, puis ils ont infiltré les syndicats et les institutions avant de se trouver un leader charismatique.
Ce qui se produit aujourd’hui [au Québec] correspond à ce qui s’est produit en Allemagne avant la guerre. Maintenant, on est en train de passer à la purification ethnique. (…) Hitler, lui, était fou; je ne pense pas que Bouchard le soit.»
– Anna Terrana, députée libérale fédérale de Vancouver, juillet 1996

«Si les membres du PQ s’indignent quand je décris leur parti comme néo-fasciste, laissez-les faire. Tout parti qui supporte une loi pouvant condamner un citoyen à payer 7 ooo dollars d’amende pour avoir sorti un tableau avec l’inscription "Today’s special/Spécialité du jour", porte en lui un sale penchant totalitaire. Bien sûr, cette loi a été approuvée par les libéraux du Québec et constitue l’illustration d’un autre fait, à savoir que la culture francophone en elle-même n’est pas aussi intrinsèquement démocratique que les cultures basées sur les traditions britanniques. Si les séparatistes obtiennent leur État un jour, ce sera un pays désagréable, bureaucratique, étatiste et intolérant.»
– Barbara Amiel, Maclean’s, juin 1997

Tu m’aimes-tu?
«Le poison se répand graduellement dans le corps de la société québécoise: le poison de la méfiance, du malentendu, de la récrimination et de la dénonciation. Les deux mamelles du gouvernement au Québec, le tribalisme et le séparatisme, fleurissent et produisent leurs fruits empoisonnés. Chaque semaine, semble-t-il, un nouvel événement oppose le gouvernement à sa minorité anglophone.»
– William Johnson (nouveau président d’Alliance Québec), The Financial Post, février 1997

«Les élites québécoises véhiculent ce genre de valeurs [l’anglophobie] au moins depuis François-Xavier Garneau (1809-1866), et ça continue aujourd’hui dans la littérature, le théâtre et le cinéma où les anglophones sont souvent dépeints de façon routinière comme des vilains cherchant à débusquer des vierges francophones, où les politiciens fédéraux sont tournés en dérision et où les terroristes québécois sont considérés avec sympathie.»
– Trevor Lautens, The Vancouver Sun, novembre 1995

«Au Québec, où la haine a supplanté la "joie de vivre", on laisse libre cours au mépris pour tout ce qui est Anglais ou Canadien (…) et il semble qu’il se trouve fort peu de nationalistes pour dénoncer cet état de fait. L’intolérance ±[envers les anglophones] a été une constante historique au Québec, depuis la xénophobie de Lionel Groulx – en l’honneur de qui on a baptisé plusieurs rues, une station de métro de Montréal et même un cégep – jusqu’au discours de Jacques Parizeau sur "l’argent et le vote ethnique", chaudement applaudi par l’assistance. Voici la terrible vérité: les graffitis, les interventions coup de poing de [Raymond] Villeneuve, les voitures vandalisées et les vitrines souillées par l’urine ne sont pas des événements isolés et inhabituels.»
– Janice Kennedy, The Ottawa Citizen, octobre 1996

Sous la ceinture
«Peut-être est-ce la manière divine de forcer le bastion séparatiste du Saguenay de réaliser que, sans le reste du Canada dans le paysage, il ne bénéficiera d’aucun radeau de sauvetage la prochaine fois que les vannes s’ouvriront.»
– Éditorial, Ottawa Sun, sur le déluge du Saguenay, juillet 1996

«Peut-être que le Québec devrait se joindre aux pays du Tiers-Monde où la démocratie est fragile, et demander aux observateurs de l’ONU de surveiller les élections futures?»
– The Edmonton Journal, novembre 1997, après l’acquittement d’un scrutateur accusé d’avoir injustement fait annuler des bulletins de vote lors du référendum de 1995,

«Il importe peu que le profil peu flatteur de Bouchard ne soit pas scientifique et biaisé par le penchant fédéraliste de son auteur. Si ça marche comme un putois, parle comme un putois et sent comme un putois, alors les raies sont les bonnes. Ce n’est pas une nouvelle. C’est la réalité.»
– Mark Bonokoski, Ottawa Sun, septembre 1997

«Pour ceux qui ne le connaissent pas [Pierre Péladeau], précisons qu’il s’agit d’un ex-alcoolique, d’un séparatiste qui s’ignore et d’un antisémite. Il possède ses lettres de créances dans chacune de ces catégories. Qu’un tel petit vieux, dont les vues séparatistes ne sont plus un secret au Québec, possède et dirige des journaux prospères en Ontario ou en Alberta, voilà qui est inconcevable. Est-ce qu’un grand Canadien [Ted Rodgers] remettra cinq journaux entre les mains d’un Canadien (temporaire) qui flirte avec le rêve démentiel des séparatistes?»
– Allan Fotheringham, The Financial Post, juillet 1996

«Ces bâtards-là ne m’enlèveront pas mon pays. (…) A moins qu’ils ne m’aient tué avant.»
– Howard Galganov, cité dans le Journal de Québec, septembre 1996

Guère civil
«Les similitudes entre les États-Unis à l’aube de la guerre civile et le Canada d’aujourd’hui ne sont pas imputables à de simples coïncidences et deviennent un sujet de préoccupations. (…) Le Québécois aime se décrire comme étant "convivial" et il glorifie la "survivance" de la société francophone en tant que communauté "homogène et cohérente". Cela correspond exactement à la définition du nationalisme ethnique. Quand les anglophones s’en prennent aux caractères ethnocentriques des lois linguistiques du Québec, le ministre québécois de la Culture réplique d’une façon confuse que "toutes les nations sont basées sur le principe de l’ethnocentrisme". Par contraste, les Canadiens anglais adhèrent à des valeurs comme l’égalité des individus et glorifient les "libertés civiles ainsi que l’individualisme libéral classique des cultures anglo-saxonnes".»
– James McPherson, Saturday Night, mars 1998

«Pendant que les Canadiens dorment pacifiquement, les séparatistes se préparent au pire. Les auteurs d’un rapport de l’Institut Mackenzie sur les liens entre l’emploi de la force et une déclaration unilatérale d’indépendance ont déniché une étude du gouvernement du Québec publiée juste avant le référendum envisageant en toute sérénité l’usage de la force pour défendre la souveraineté du Québec.
L’étude séparatiste envisage de muter le personnel et de l’équipement des forces armées canadiennes stationnées au Québec dans une nouvelle armée qui pourrait compter jusqu’à 25 ooo soldats. Peu importe si le renforcement du déploiement militaire au Québec était en fait destiné à assurer la défense de l’est du pays (un autre splendide héritage de Brian Mulroney, réalisé avec enthousiasme par son ministre de la Défense de l’époque, Marcel Masse, maintenant devenu séparatiste). Tout ce qui est au Québec restera au Québec. Tel est du moins le principe que poursuit le gouvernement du Québec. La petite étude amicale des séparatistes envisage même les revenus que le gouvernement du Québec peut espérer tirer de la vente des CF-18 canadiens et des tanks Léopard.»
– Keith Anderson, The Financial Post, mars 1998

«Les deux principaux partis politiques [du Québec], et la majorité des médias francophones articulés veulent renverser la constitution, ignorer les décisions des cours de justice, fouler aux pieds les droits des Cris, des Inuits, des Mohawks et de l’ensemble des citoyens canadiens du Québec. C’est la recette du chaos, de la ruine économique, des conflits violents opposant les citoyens entre eux, de la partition du Québec et même de la guerre civile.»
– William Johnson, The Gazette, septembre 1996

«Est-ce que le mouvement prônant la sécession du Québec conduira le Canada au désordre civil, à la violence intestine et à l’activité terroriste avant l’an 2000? Il y a seulement un an, la question aurait eu l’air absurde. Mais les gestes récents du gouvernement séparatiste de Québec contraignent les gens à reconnaître que, dans sa quête pour la souveraineté, le Parti québécois souscrit à des visées de domination ethnique et linguistique responsables des violations en cours des principes démocratiques et des droits humains.
Les tensions augmentent de jour en jour à mesure que les séparatistes recourent de plus en plus à la confrontation. Si le Québec se sépare illégalement en faisant une déclaration unilatérale d’indépendance – le scénario le plus probable – il y aura une révolution et des régions entières du Canada deviendront ingouvernables.»
– Robert Lecker, Saturday Night, juillet/août 1996

Le bûcher des vanités
«Au Québec, l’élan nationaliste a donné naissance au plus puissant mouvement sécessionniste de l’Occident, tout en empêchant bon nombre de Québécois talentueux de contribuer au progrès économique, intellectuel, scientifique et technologique et d’inventer une façon de vivre qui se distingue du consumérisme à l’américaine. Les Québécois possèdent d’immenses richesses mais, génération après génération, ils n’ont pas su exploiter pleinement ces dons à cause de l’aspect rétrograde de leur personnalité culturelle collective. Il leur appartient de transcender cette passion nationaliste ainsi que le complexe de minorité qui la nourrit.»
– Christopher Neal, Cité libre, février-mars 98

«Les Canadiens doivent dire d’une même voix [aux Québécois]: "Non, vous ne partez pas." Si un petit groupe isolé d’entre vous souhaite retourner en France, nous allons vous trouver un bateau. Et si vous voulez avoir un petit bout de ce pays bien à vous, on vous découpera une part de 1 000 ou 10 000 milles carrés.»
– J.P. Bryan, président de Gulf Canada Resources Limited, juin 1996

La cavalière de l’apocalypse
«On entend dire que l’épouse américaine de Lucien Bouchard n’aime pas le Québec, qu’elle est choquée de voir qu’on fuit sa présence et que sa famille est traitée comme une bande de parias à cause des politiques de son mari. Nous pouvons seulement espérer que ces circonstances le convaincront de démissionner ou de profiter de la prochaine occasion qui se présentera.
Nous pouvons seulement espérer qu’il réalisera que la partition du Québec va tuer dans l’ouf et rendre invivable économiquement le nouvel État ethnocentrique francophone, privé des terres autochtones, de Montréal, des Cantons de l’Est et de la vallée de l’Outaouais. Ce sera une mince contrée en forme de saucisse, bondée de fermes laitières grassement subventionnées et peuplée d’artistes entretenus par les fonds publics dans la ville de Québec, une municipalité avec quelques jolies attractions touristiques mais où siège un gouvernement inefficace et surdimensionné.»
– Diane Francis, rédactrice en chef, The Financial Post, octobre 1996

«Le séparatisme québécois n’est pas la lutte légitime d’un peuple à disposer de lui-même. C’est une conspiration, alimentée par un courant raciste, qui méprise les droits de la personne, le franc-jeu, l’économie québécoise et la démocratie. Le noyau dur des séparatistes doit être traité pour ce qu’il est: une élite sans scrupules.
La majorité des Canadiens anglais sont encore dans l’ignorance de ce qui se trame, et ne se rendent pas compte de l’étendue des méfaits commis par les séparatistes. Les séparatistes trichent. Ils mentent. Ils dissimulent des faits. Ils pratiquent le révisionnisme historique. Ils retirent leurs droits à des milliers d’électeurs. Ils commettent des fraudes électorales, puis maquillent leurs forfaits. Ils infiltrent l’armée canadienne. Depuis plus de trois décennies, ils dépouillent les Québécois anglophones et allophones de leurs droits civils. Ils poussent délibérément des anglophones à quitter le Québec. Ils proclament des lois qui légalisent la discrimination dans l’emploi et dans l’éducation. Ils ruinent l’économie de Montréal. Ils transgressent des traités internationaux signés par le Canada et, ce faisant, nuisent à la réputation de notre pays à l’étranger. Tout cela a coûté très cher à chaque citoyen canadien, en faisant grimper les taux d’intérêt et en affectant les emprunts gouvernementaux.»
– Diane Francis, Maîtres chanteurs chez nous, Le Canada en otage, 1996