Oui
Société

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Malgré ce que certains veulent bien nous faire croire, le projet de souveraineté du Québec a été, est, et sera toujours souhaitable et même nécessaire, non seulement pour les Québécois mais aussi pour le reste du Canada.

Comment est-il possible qu’un projet de pays puisse devenir, en l’espace de quelques années seulement, une utopie, un projet passéiste? A entendre certains, celles et ceux qui se battent pour un projet aussi légitime que de se doter d’un pays seraient devenus des dinosaures, des mal adaptés au nouvel environnement national et même mondial. Bien souvent, ceux qui affirment que l’aspiration d’un peuple à se donner un pays est devenue caduque sont les mêmes qui nous disent que les idéologies gauche-droite, l’État providence, l’accessibilité universelle aux biens sociaux premiers, les sociétés d’État, la sécurité d’emploi, etc., relèvent d’une autre époque; et que seuls les inadaptés nostalgiques s’y raccrochent encore.
Certains poussent même le ridicule jusqu’à nous dire que le Québec a atteint la maturité économique voulue pour se passer de la nécessité de se donner un pays. Qu’est-ce que la maturité économique a à voir avec la souveraineté? Comme si le fait de se bâtir un pays était avant tout un projet économique! Il s’agit d’un projet de société qui englobe des dimensions tout autant, et peut-être même plus , ociales et culturelles qu’économiques. Et puis, il est totalement faux de prétendre que nous avons atteint «la maturité économique» au Québec. D’autres économistes et intellos nous ont également présenté cet argument pour justifier les privatisations de nos instruments économiques.

On le voit bien, le monde de la finance a réussi, grâce à ses immenses moyens de persuasion, à se doter de nouveaux disciples qui viendront – après nous avoir servi des arguments apocalyptiques, nous avoir menacés et avoir exercé un chantage éhonté – nous dire que, de toute façon, le projet de souveraineté ne tient plus, que c’est un concept qui relève d’une autre époque. Pour le patronat et ses meneuses de claques attitrées, la notion même de «pays» ou de «société» n’existe pas dans les faits. Ce n’est qu’une conception de l’esprit. Pour eux, ce qui existe vraiment, ce sont les individus. D’ailleurs, le milieu des affaires rêve et fantasme d’un monde sans États. Pour eux, le monde n’est qu’un vaste marché.
Qui sont les principaux antagonistes, et de loin, du projet de souveraineté du Québec? Le monde des affaires avec leurs porte-queues qu’il entretient: politiciens, médias et intellos. Depuis quand le patronat a-t-il à cour le bien commun? Lorsque le patronat feint de s’occuper de notre bien commun, un salutaire doute est de mise. On n’a qu’à observer son comportement face à nos acquis sociaux, culturels et économiques mis en place de haute lutte au cours des quarante dernières années et qu’il a contribué à démanteler et à s’approprier afin de satisfaire ses propres personnels.

Il faut bien admettre tout de même que le gouvernement du Parti québécois nuit considérablement à la cause depuis qu’il est au pouvoir, en pratiquant ses politiques néolibérales qui ont anéanti à plusieurs égards nos acquis sociaux et nos biens communs. Le projet de se donner un pays est intimement lié à un projet de société digne de ce nom. En effet, à quoi bon se doter d’un pays si c’est pour singer l’Ontario et les États-Unis et être gouverné par des pantins de la finance? Aussi bien demeurer une colonie! Le Parti québécois doit être tenu responsable du désengagement et du désenchantement de plusieurs en s’obstinant à démanteler l’État et en étant en parfaite symbiose avec le monde des affaires.

Nous sommes orphelins politiquement et il faut travailler à l’émergence de nouvelles forces vives qui pourront nous conduire à la souveraineté tout en respectant les principes élémentaires de ce que doit représenter une société juste. A cet effet, il faut applaudir la venue du Rassemblement pour une Alternative Politique, communément appelé le RAP. La meilleure façon d’annihiler pour toujours cette fameuse «incertitude» décriée de façon tonitruante par les ténors que l’on connaît est de voter pour la souveraineté du Québec. Opposons à la démagogie des uns et à la tyrannie des autres la démocratie pour tous.
«Vive le Québec libre!», comme l’a si bien dit un certain général. Finissons-en avec nos bonshommes sept heures.