Thérèse «Rides again»
29 mars 1998, 16 h 43: Thérèse Daviau est élue facilement chef du RCM, en remplacement du démissionnaire André Lavallée, contre Michel Prescott. **=*«J’ai été élue chef du RCM. Je serai la candidate à la mairie. Je serai la porte-parole du parti.»
29 mars 1998, 16 h 51: Thérèse Daviau promet, comme Taupe Flamboyante avec l’index et le majeur collés au front, qu’elle refusera toute alliance avec un futur parti Duchesneau. «Il n’est pas question de quelque alliance que ce soit.»
26 avril avril 1998, 14 h 01: Thérèse Daviau annonce sa démission comme chef du RCM et s’accorde une semaine de réflexion.
29 avril 1998, 10 h 29: Jacques Duchesneau lance sa campagne, dans l’espoir que la «grande dame» Daviau joigne son parti.
15 mai 1998, 17 h 25: Thérèse Daviau annonce son départ de la vie politique pour des raisons personnelles. Elle donne son appui à Duchesneau.
15 mai 1998, 17 h 26: Daviau invite les membres du RCM à joindre les rangs de Nouveau Montréal. Sauf Michel Prescott, et Abe Limonchik, grand chum de Prescott.
23 juin 1998, 7 h 12: Nouveau Montréal confirme au Devoir que Thérèse Daviau fait toujours partie des plans. Thérèse Daviau elle-même confirme que la retraite n’est plus aussi définitive. «Mes électeurs aimeraient bien que je reste.»
Thérèse «rides again» (bis)
Pourquoi diable Jacques Duchesneau tient-il tant à compter madame Daviau dans ses rangs? Pourquoi cherche-t-il tant la compagnie de «cette grande dame», comme il l’a déjà qualifiée, qui pourrait se révéler un boulet à sa campagne? Comment justifierait-il la loyauté de madame Daviau?
Des questions, des questions; c’est ça, le problème à ce stade-ci de la course à la mairie. Il n’y a que des questions, et aucune réponse.
La réponse vient peut-être du haut niveau de tostestérone qui prévalait sur la scène du cégep Maisonneuve, dimanche dernier, au congrès de fondation de Nouveau Montréal. Beaucoup de grands messieurs, peu de grandes dames. Neuf sur trente-six, des inconnues pour la plupart.
Quant à ce congrès, on y a vu une organisation efficace, qui s’est servie de l’occasion pour se bomber le torse et découvrir les muscles, histoire de prouver sa force aux adversaires. Une semaine plus tôt, c’était à Équipe Montréal d’en faire autant. Que le combat de coqs commence!
En ce qui a trait aux idées débattues, j’y reviendrai plus tard. Car, face aux critiques qu’ils ont essuyées quant au vacuum d’idées que représentaient leurs candidatures, les deux nouveaux partis (Équipe Montréal, de Jean Doré, et Nouveau Montréal, de Jacques Duchesneau) ont répliqué en une petite semaine par une salve de pistes de solutions, qui devraient mener vers des programmes politiques en très peu de temps.
Or, les idées, c’est comme un pot-au-feu: plus ça mijote, meilleur c’est. Plus vite c’est servi, plus ça risque de laisser un goût amer aux invités.
Saisie chez Pierre Bourque
La semaine dernière, j’accordais deux morceaux de robots à Pierre Bourque pour avoir répliqué avec justesse aux commerçants du Marché Bonsecours qui s’opposaient à la venue temporaire dans leur univers des naufragés de l’Accueil Bonneau.
Cette semaine, je les lui retire. Deux huissiers ont d’ailleurs confisqué les deux objets hérités de feu le capitaine Cosmos, le 27 juin dernier, à son bureau de l’hôtel de ville.
La raison d’une telle intransigeance? Des hauteurs de son autorité magistrale, le maire Bourque n’a même pas attendu la fin de la mini-émeute de la Saint-Jean pour acclamer le travail des policiers dans cette maheureuse déconvenue post-Fête nationale.
Quand une opération policière, dont l’objectif était d’éteindre un feu de joie inapproprié, où les casqués avaient un avantage numérique de deux contre un, se termine dans le fracas de dizaines de vitrines de commerces pillés par la suite, il est prérérable de poser des questions plutôt que d’applaudir. Si les réponses sont satisfaisantes, on frappera des mains le cas échéant.
La police avait affaire à une bande de morons saouls. Les morons, une fois en boisson, ont l’intelligence légèrement inférieure à celle d’un géranium. Leur demander d’être raisonnables, c’est comme d’exiger des géraniums de fleurir à -45. Briser leur party commandait donc doigté et subtilité. Question: la police croyait-elle qu’en les dispersant vers la ville et les rues marchandes à coups de gaz lacrymogènes et de matraque – plutôt que de les contenir dans le parc -, les fêtards seraient rentrés gentiment chez eux comme une petite famille après les feux d’artifice? Autre question: un feu de joie, somme toute inoffensif, quoique illégal, est-il plus intolérable qu’une campagne de pillage en règle? Les réponses appartiennent aux commerçants et résidants du Plateau.