Serge Lemoyne a encore une fois pris tout le monde par surprise. Ce coup-ci, il est mort. Un cancer foudroyant l’a emporté en quelques semaines, à l’âge de cinquante-sept ans. Peintre, sculpteur, animateur, performeur, héritier spirituel de Borduas et légendaire grande gueule devant l’Éternel, Serge Lemoyne laisse une trace profonde et ineffaçable dans notre histoire de l’art. Son ouvre fut débordante. «C’était un artiste très honnête et profondément généreux, qui ne s’est pas ménagé et qui n’a pas non plus ménagé les autres pour les stimuler et les réveiller. C’est une grande perte», de confier Claude Gosselin, directeur de la biennale de Montréal, à laquelle Lemoyne se préparait à participer. Il y sera quand même, notamment avec sa toute dernière pièce, sérigraphiée sur un t-shirt, Trou noir. Le décès de Serge Lemoyne vient appauvrir cruellement le milieu des arts visuels, déjà diminué, ces dernières années, par la perte de ces deux autres chefs de file qu’étaient Pierre Ayot et Pierre Granche. Le jeudi 23 juillet, à 17 heures, le Centre International d’Art Contemporain tiendra une soirée à la mémoire du disparu.