Formation technique: arts de la scène et cinéma : Bêtes de scène
Société

Formation technique: arts de la scène et cinéma : Bêtes de scène

Du séminaire-éclair au programme complet de trois ans, les cours techniques dans le domaine des arts de la scène et du cinéma se multiplient comme des lapins. Où s’inscrire? Quelle formation choisir? Dans ce monde qui bouge plus vite que son ombre, un choix éclairé s’impose.

Au Québec comme ailleurs, la réalité du cinéma et de la production scénique est souvent à des années-lumièr de ce qui s’enseigne sur les bancs d’université. Ces industries exigent des connaissances ultra-spécifiques, et un renouvellement constant des acquis. Dans les productions contemporaines où le multimédia règne en maître, être à l’heure, c’est déjà être en retard; on privilégie donc l’embauche des candidats à l’affût des dernières trouvailles technologiques.

Les écoles vouées à l’enseignement des techniques cinématographiques ou théâtrales ont donc intérêt à «surfer» sur la vague des nouvelles technologies, si elles veulent éviter de couler à pic. A l’Institut Cyclone Arts et Technologies, par exemple, on s’efforce de suivre ce courant, avec pour résultat un taux de placement qui en dit long: «Dans un mois, nos douze derniers finissants auront tous un emploi dans leur domaine», affirme Line Boudrias, coordonnatrice de l’école d’animation 2D et 3D.

Autant en cinéma qu’en théâtre, les écoles d’enseignement ont proliféré à un rythme effréné au cours de la dernière décennie. La liste des écoles qui offrent aujourd’hui leur savoir est aussi vaste qu’elle est variée. Des cours allant de trois heures à trois ans vous permettront de vous spécialiser dans une multitude de branches: multimédia, production vidéo et cinématographique, maquillage, effets spéciaux, animation 2Det 3D, décors, costumes, réalisation, gérance d’artistes, sonorisation, montage, et cetera. Ce qui, tout compte fait, a du bon. «Il faut comprendre que les cours offerts par les universités – les baccalauréats, par exemple – ne sont pas la solution à tous les maux, explique Robert Boulos, ancien assistant metteur en scène, aujourd’hui coordonnateur de production cinématographique. Un futur technicien n’a pas à s’enfermer entre les murs d’une institution gouvernementale pendant des années pour apprendre et être apte à bien exercer son métier. Souvent, une brève formation dans une école spécialisée donne des résultats beaucoup plus concluants.»

Un bac ou un cours-flash?
Conscientes d’être un peu snobées par le milieu professionnel, les écoles dites traditionnelles – cégeps, universités et établissements offrant des formations à long terme – se sont aujourd’hui dotées d’une vocation particulière: elles cherchent à amener l’étudiant à explorer diverses pistes d’apprentissage, à lui offrir une réflexion critique sur le milieu des arts de la scène. «De façon générale, l’étudiant qui se présente à nous n’a pas de plan de carrière précis, explique Michel Nadeau, directeur du Conservatoire d’art dramatique de Québec. Son désir n’est pas orienté; il vient explorer les talents qui l’habitent. Chaque étudiant est porteur d’un théâtre qui n’existe pas encore. Nous voyons son passage parmi nous comme un travail d’exploration.»

Même son de cloche à l’Institut national de l’image et du son. L’INIS se veut un lieu d’explorations et de rencontres, qui «met en pratique les multiples formes d’expression» des étudiants. L’Institut n’impose aucun genre ni école de pensée. La formation se fait par ateliers, séminaires et productions en milieu de travail, et l’encadrement prend la forme de tutorat. On ne cherche qu’à «alimenter la démarche individuelle de l’étudiant».

Bref, les programmes de longue durée, qu’ils soient offerts au collégial, à l’université ou dans une institution de prestige, ne sont plus une fin en soi. Leur objectif premier n’est plus d’assurer un emploi à ces finissants, mais bien de les orienter et de leur présenter les multiples facettes du monde dans lequel ils ont choisi d’ouvrer.

Le but des petites boîtes d’enseignement, toutefois, est souvent autre: certains professionnels viennent y suivre les cours d’appoint qui leur permettront de garder le dessus sur l’étourdissante évolution de la technologie; d’autres y découvriront de nouveaux médiums, multipliant ainsi leurs aptitudes – et leurs chances de décrocher un emploi.

Parlimage, par exemple, offre des formations brèves, dispensées par des professionnels du milieu, le tout avec l’appui d’institutions telles la SODEC, Astral Technologie, Sonolab, Radio-Québec et beaucoup d’autres. Affirmant que «les contacts ne suffisent plus», Parlimage dispose également d’un programme de parrainage dans le but de faciliter l’accessibilité à l’emploi, afin de favoriser l’intégration des jeunes professionnels au sein de l’industrie.

Tâter le terrain
Pour plusieurs étudiants, les programmes de stages et de parrainage sont la clé: «La réalité quotidienne d’une entreprise et ce que l’on apprend à l’école sont deux choses bien distinctes, explique Alain Roy, directeur chez Cinar. En plus de présenter les étudiants à de futurs employeurs, les stages permettent aux jeunes de bien saisir le fonctionnement des industries au sein desquelles ils aspirent travailler.» Et de renchérir Robert Boulos: «C’est le genre d’industrie où tu passes trois jours ou toute ta vie. Tu aimes cela ou tu détestes. Il faut que les étudiants perdent rapidement les fausses illusions qu’ils ont entretenues sur ces métiers, et découvrent, en se retrouvant sur le terrain le plus rapidement possible, s’ils sont production material ou pas.»

Mais si une première expérience en entreprise vous a atterré, ne baissez pas les bras. Il faut souvent explorer plusieurs pistes avant de trouver sa voie en théâtre et en cinéma. «Le cliché semble gros, mais il est vrai: il n’y a pas de recette miracle, ni de formule magique pour décrocher un boulot. C’est triste, mais c’est cela, la réalité», explique Roxanna Macedo, qui a complété une majeure en études cinématographiques, et fait des tas de stages non rémunérés avant de croiser, par hasard, une connaissance qui allait lui offrir un premier véritable emploi pour une production à gros budget. «Lorsque l’on aspire à être un artisan d’arrière-scène et que l’on veut vivre de son art, il ne faut surtout pas abandonner à la première porte qui se ferme. Il faut persister, foncer, cogner à toutes les portes. Et puis un jour, comme cela, ces dernières s’ouvrent et on cueille le fruit de nos efforts.»

ENCADRE:

Tous les cours et les programmes

Théâtre
Au collégial
– Conservatoire Lasalle: Théâtre et Sciences de la parole, (514) 288-4140
– Lionel-Groulx: Gestion et techniques de scène, (450) 430-3120
– Saint-Hyacinthe: Exploration théâtrale, (450) 773-6800

A l’université
– Bishop’s: Baccalauréat en art dramatique, écriture et mise en scène, (819) 822-9600
– Concordia: Baccalauréat en Beaux-Arts: Design for the theatre (conception and réalisation); baccalauréat par crédits cumulatifs: Playwriting (English and theatre), (514) 848-2424.
UQAM: Baccalauréat en art dramatique, (514) 987-3000.
Sherbrooke: Majeure ou mineure en théâtre dans le cadre d’un baccalauréat en études françaises, (819) 670-4090.

Au privé
– Conservatoire d’art dramatique de Québec: Scénographie, décors et costumes, (418) 643-2139; à Montréal: (514) 873-4320.
– École nationale de théâtre: Scénographie et production, (514) 842-7954
– École du show-business: Ateliers de production, sonorisation et éclairage, gérance d’artistes, gréeur, (514) 271-2244
– Réseau d’ateliers de recherche et de diffusion de costumes: Stages non rémunérés, (514) 272-7422

Cinéma
Au collégial
– Bois-de-Boulogne: Cinéma, gestion d’entreprises culturelles, (514) 332-3000
– Drummondville: Technique de sonorisation, (819) 478-4671
– Saint-Hyacinthe: Cinéma, (450) 773-6800
– Dawson: Film Production, Film Electives, Foundation of Film, (514) 931-9731
– André-Grasset: Cinéma, (514) 381-4293
– Saint-Laurent: Études cinématographiques, (514) 747-6521
– Sainte-Foy: Multimédia interactif, (418) 659-6620
– Jean-de-Brébeuf: Communications (514) 342-1320

A l’université
– Université de Montréal: Majeure et mineure en études cinématographiques, (514) 343-6111
– Concordia: Baccalauréats spécialisés: Film Production et Film Studies; majeure et mineure en cinéma, (514)848-2424
– UQAM: Baccalauréat en communication, concentration cinéma; certificat en scénarisation cinématographique, (514) 987-3000
– Université Laval: Mineure et certificat en études cinématographiques, (418) 656-2131

Au privé
– 7e art: Techniques scéniques et scénographiques, (514) 597-6323
– Bureau de post-production: Techniques de montage AVID, (514) 849-1555
– Canadian Film Centre: Ateliers en réalisation, écriture, production et montage, (416) 445-1446
– Centre d’animation et de design: Infographie 3D et animation, (514) 288-5799
– Centre d’expertise et de service en application multimédia, (514) 840-1241
– Institut d’enregistrement du Canada: Conception sonore, (514) 224-8363
– Institut de film et télévision: Ateliers d’été, 1 800 742-6016
– Institut Teccart: Technique de production vidéo, (514) 526-2501
– Institut de création artistique et de recherche en infographie (ICARI): Animation 2D -3D, scénarisation multimédia. (514) 982-0922
– Hamilton Mike-Asif: Cours de maquillage, morpho-caractérologie, (514) 343-3766
– Cyclone Arts et Technologies: Cours d’animation 2D-3D, (514) 288-3731
– Institut national de l’image et du son (INIS): Cours en scénarisation, réalisation et production en cinéma et télévision, (514) 525-INIS
– INTER-DEC: Maquillage artistique, (514) 939-4444
– Main Film: Introduction au tournage 16 mm et tirage optique, (514) 845-7442
– Parlimage: Formation aux métiers du cinéma et de la vidéo, (514) 288-1400
– Repère Vidéo: Technologies audiovisuelles, (514) 842-7830
– Réseau d’ateliers cinématographiques canadiens: Scénarisation, production, réalisation et multimédia, (613) 789-4720
– Sono Vidéo: Formation multimédia, (514) 374-8774
– Summer Institute of Film & Television: Ateliers en direction photo, écriture et réalisation, (613) 789-4720