Les cours de langues à l'étranger : Polyglottes-trotteurs
Société

Les cours de langues à l’étranger : Polyglottes-trotteurs

De nos jours, la seule maîtrise de la langue maternelle ne suffit plus, dans un monde où les échanges internationaux tendent à devenir la règle. Pour y remédier, rien de tel qu’un séjour en immersion.

Il y a quinze ans, quand je me suis pointé à l’Anglo-continental school de Bournemouth, en Angleterre, on me servait toujours la même rengaine: «Que diable fais-tu ici, avec un nom pareil?» Une fois déclinées mes origines, on me rétorquait alors: «So what, on ne parle pas anglais, chez vous?» Certes, plusieurs écoles ontariennes offrent des programmes d’immersion en anglais. Mais la perspective de franchir la grande flaque et de visiter le pays de Shakespeare, tout en peaufinant sa langue, m’avait beaucoup plus séduit que d’assister à la Fête du Canada à Kingston ou à Guelph, cet été-là.

Tous ceux qui s’y sont adonnés vous le confirmeront: on a beau passer des années à s’user le bas-dos sur les bancs d’école à Montréal, il n’y a rien comme de jouer les badauds touristiques pour apprendre rapidement une langue étrangère. Bien sûr, l’étude de quelques rudiments, avant de partir, est préférable. Mais c’est plus là-bas qu’ici-bas que la véritable maîtrise de la langue s’effectuera. En outre, pendant les temps libres, on est à même de visiter la région où l’on a atterri, en plus de pouvoir prolonger son périple linguistique par des escapades touristiques.

Pour glaner des bribes de parlure un peu partout sur la planète, deux choix s’imposent. D’abord, on peut prendre un vol simple pour le pays choisi, puis magasiner un bloc de cours, une fois sur place (ou même avant le départ). Si cette démarche s’avère plus modique, elle demeure cependant plus risquée, car la qualité des cours est difficilement quantifiable, et les bonnes adresses, délicatement repérables. Pour ne pas se casser la tête, on peut plutôt opter pour l’achat d’un forfait avec avion, cours, hébergement et repas, en famille ou en résidence universitaire. C’est peut-être plus coûteux (de 1500 à 2500 $, – avion en sus), mais c’est surtout plus rassurant, en plus de donner libre cours à des recours, en cas de non-satisfaction.

¿Habla español?
Pour les Québécois francophones, ce sont l’anglais et l’espagnol qui figurent en tête de liste des langues étudiées à l’étranger. «Nous proposons bien des forfaits en Asie, mais les Québécois et les Occidentaux n’ont pas encore saisi l’ampleur que prendra le monde asiatique, dans l’avenir, et ils ne réalisent pas que hormis le billet d’avion, il coûte moins cher d’étudier en Chine qu’à Vancouver», affirme Philippe Beaudaux, directeur des programmes de ClubTourSat, un voyagiste spécialisé en séjours d’immersion linguistique.

D’accord, la plupart des gens d’affaires asiatiques parlent anglais. Mais, de façon générale, rien n’est plus apprécié que la connaissance de quelques notions de base de la langue et des traditions locales, quand on débarque dans une contrée étrangère. D’où l’intérêt grandissant des Québécois pour l’espagnol, depuis l’ouverture croissante des marchés d’Amérique latine. «Il n’y a pas d’âge ni de statut pour apprendre une langue à l’étranger. Il est vrai qu’on voit beaucoup de jeunes participer à de tels voyages, pendant l’été, mais plusieurs autres partent à tout moment de l’année; gens d’affaires, particuliers ou avocats qui veulent ajouter une corde linguistique à leur arc de négociateur», ajoute Philippe Beaudaux.

Suivant la santé de l’économie canadienne et, cela va de soi, compte tenu de la langue choisie, les destinations varient. Ainsi, l’attrait de Vancouver est ne se dément pas, surtout par les temps qui courent, au détriment de la Californie, autre destination chouchou des Québécois lorsque le dollar ne sombre pas trop. Actuellement, il serait même plus avantageux d’étudier en Grande-Bretagne qu’aux États-Unis. Par ailleurs, lorsque la devise canadienne ne manque pas trop de vigueur, l’île de Malte compte également parmi les destinations préférées des Québécois, pour l’apprentissage de l’anglais.

Du côté du parler de Cervantès, l’Espagne s’avère grandement recherchée, quoique le prix des vols soit plus élevé que pour l’Amérique latine – autre région populaire, Mexique en tête, surtout depuis que le Costa Rica a gonflé ses prix. Mis à part ce dernier pays, l’Amérique centrale compte, du reste, plusieurs destinations fort abordables pour s’hispaniser, comme la splendide ville d’Antigua, au Guatemala, où trente-trois écoles d’espagnol accueillent chaque année des contingents d’étudiants étrangers.

Enfin, en ce qui a trait à l’hébergement, de nombreux campus universitaires ouvrent les portes de leurs résidences pour accueillir les étudiants en langues, ce que plusieurs recherchent pour jouir de plus de liberté hors classe. Mais, si on a le choix, on devrait privilégier l’hébergement en famille d’accueil, qui permet d’affiner les notions apprises en classe, de découvrir les us et coutumes du pays, et de voir naître des amitiés avec les membres de la famille ou les autres étudiants venus de partout dans le monde.

Pour vous procurer les renseignements concernant les forfaits, consultez un agent de voyages qui, s’il ne peut traiter votre demande, pourra vous référer à un collègue bien ferré en la matière. Pour les cours seuls, je vous suggère de surfer sur le Web, ou de contacter le consulat, l’ambassade ou l’office de tourisme du pays choisi.