

Voyages à petit budget : La guilde du routard
A moins d’être maire de Montréal ou chroniqueur touristique, voyager à prix modique peut s’avérer un tantinet difficile. Sauf si on connaît quelques tuyaux!
Gary Lawrence
Voyager coûte souvent moins cher qu’on ne serait porté à le croire. Parce que chaque pays, si coûteux soit-il, comporte son lot d’aubaines. En France, le litre de vin, la baguette et le camembert constituent des carburants à peine plus coûteux que le Kraft Dinner. En Israël, quiconque pointe du doigt la route ne croupira pas longtemps au soleil, puisque l’auto-stop fait partie des mours locales. En Italie, s’installer au camping s’avère souvent plus judicieux que de pieuter à l’auberge de jeunesse. Et dans la plupart des îles grecques, la plage tient lieu de point de chute gratos où l’on peut demeurer des semaines sans coût ni coup férir.
Avec un peu de recherche, de planification, de disponibilité, et la soumission à certaines contraintes, on peut toujours s’en tirer à bon compte, peu importe le pays où l’on a choisi de trimarder. Mais dans tous les cas, un minimum d’étapes doivent être franchies.
Les intermédiaires
Malgré l’intrusion des voyagistes et des compagnies aériennes sur la Grande Toile, et en dépit de l’apparition d’agences de voyages virtuelles sur le Web, l’agent de voyages traditionnel demeure un conseiller et un intermédiaire de choix pour repérer les aubaines. Car ce n’est pas toujours sur Internet – même si cela arrive – qu’on déniche les meilleures affaires. De fait, les agences de voyages disposent d’un accès direct aux inventaires de tous les grossistes et de toutes les lignes aériennes, lesquels leur versent, plus souvent qu’autrement, une commission que le consommateur n’a pas à payer.
Si certaines agences se spécialisent dans la clientèle des jeunes et des étudiants (Voyages Campus, par exemple), d’autres organismes, comme Tourisme Jeunesse, promeuvent le voyage chez les jeunes en leur offrant des services de consultation gratuite – pour bourlinguer ou travailler à l’étranger – et en organisant des escapades de groupe pour les 18-35 ans. Par ailleurs, les étudiants doivent impérativement se procurer la carte ISIC (International Student Identity Card), tandis que les moins de 25 ans qui n’étudient pas auront tout avantage à se prévaloir d’une carte GO-25. Ces deux pièces d’identité, reconnues internationalement, donnent droit à des rabais plus qu’intéressants (parfois 50 %) sur une foule de services reliés au tourisme mondial. Mais, en définitive, c’est souvent en disposant d’un horaire flexible et en demeurant aux aguets, à certaines périodes de l’année, qu’on risque de frapper le gros lot.
L’occasion fait le larron
De façon générale, les prix montent en fonction des destinations prisées par les touristes québécois, suivant les saisons où ils voyagent le plus: l’Europe, l’été; le Sud, l’hiver. Dès qu’il y a des vacances dans l’air (les fêtes de Noël, les semaines de relâche, etc.), les prix fluctuent également à la hausse. A la fin de chaque saison – mais aussi de chaque semaine -, les grossistes, qui ont négocié et acheté en bloc des forfaits ou des sièges sur les transporteurs aériens, désirent ardemment écouler leurs stocks invendus, et les prix baissent donc en conséquence.
A titre d’exemple, l’an dernier, le plus gros voyagiste canadien avait misé fort sur Sainte-Lucie, dans les Caraïbes. Mais comme la demande était faible, on pouvait se procurer, à certaines périodes de l’année, un billet aller-retour pour 250 $… Cette année, le huard s’étant fait passablement plumer, on peut s’attendre à voir apparaître des aubaines de dernière minute pour la Floride, destination très prisée par les Québécois et… par les grossistes.
Enfin, soulignons que quelques agences (comme le Club D-7 ou Vacances Tourbec) se font une spécialité d’écouler ces aubaines, mais uniquement sur les destinations du Sud, et à condition de réserver sept jours à l’avance.
Coûts-de-jatte
Pour économiser sur le billet d’avion, il faut donc suivre l’indicateur des saisons. Vers la mi-septembre, l’Europe et l’Ouest canadien deviennent plus abordables, tandis que, grosso modo, de la mi-janvier à la mi-février, le Sud connaît une période creuse dont peut tirer profit le touriste à petit budget. Quant à l’Amérique latine, elle figure toujours au palmarès des destinations chouchoutes des Québécois au gousset malingre.
Du reste, pour gagner l’Asie, l’Afrique ou le Moyen-Orient, il demeure parfois plus avantageux de passer par Londres, Paris ou Vancouver. Souvent accessibles à peu de frais de Montréal, ces immenses plaques tournantes comptent une multitude d’agences qui sabordent régulièrement les prix, compte tenu du volume de passagers qu’elles traitent.
Enfin, les services de courrier permettent également de voyager à prix plus que modique, si ce n’est gratuitement. Ainsi, certaines entreprises préfèrent payer un billet d’avion à un voyageur pour livrer un colis, plutôt que de l’envoyer par cargo, ce qui leur coûterait plus cher. Régulièrement réédité, le recueil The Courier Air Travel Handbook (par Mark I. Field, Thunderbird Press, Arizona) explique le tout de long en large.
Une fois sur place
Dès qu’on a rejoint le pays recherché, il faut savoir se déplacer sans donner de l’urticaire à son banquier. Pour ce faire, les guides de voyages s’avèrent d’incontournables partenaires. Outre la série des Guides du routard rédigés dans un style franchouillard (dont le Manuel du Routard, pour des trucs pratico-pratiques), les guides Let’s Go demeurent d’excellents outils. Certes, ces derniers sont beaucoup moins étoffés que les excellents Lonely Planet et Rough Guide, par exemple. Mais ils présentent l’avantage de permettre de planifier toutes les dépenses, du billet d’autobus jusqu’au coût du papier cul en Azerbaïdjan.
En terminant, les règles varient, en ce qui a trait aux déplacements internes. Les voyages en Europe commandent presque automatiquement l’achat d’une passe de train, surtout dans le Nord. Mais, en Amérique centrale, mieux vaut s’en remettre aux transports locaux, à la pièce. Du côté de l’hébergement, il faut savoir séparer le bon grain de la réalité de l’ivraie des apparences. Dans nombre de pays, un établissement hôtelier qui frise la cambuse mais qui demeure propret peut revenir moins cher qu’une auberge de jeunesse. En Afrique du Nord, par exemple, un couple peut manger à satiété et dégoter un petit hôtel respectable pour 10 $ par jour, par personne. Comme dit l’autre, pensez-y…
Le Web du voyageur fauché
Pour les agences de voyages virtuelles, essayez Travelocity http://www.travelocity.com ou Microsoft Expedia http://expedia.msn.com, qui proposent d’envoyer par e-mail, sur demande, les meilleurs tarifs hebdomadaires sur des régions sélectionnées. Pour «voyager budget», essayez le Web du Routard http://www.club-internet.fr/routard, Budget Travel http://www.budgettravel.com, Traveler Saving Site http://home.sprynet.com/sprynet/inetmktg/main.htm, Shoestring Travel http://www.stratpub.com et le site de Voyages Campus http://www.voyagescampus.com, qui comptent tous leur lot d’aubaines, d’hyperliens et de trucs pratiques pour ne pas demeurer en reste à l’autre bout de la planète. Quant au site de Tourisme Jeunesse http://www.TourismeJ.qc.ca, il recèle lui aussi une foule d’informations pertinentes.