Société

Akira Kurosawa (1910-1998)

Avec la mort de Kurosawa, décédé dimanche dernier à l’âge de 88 ans, c’est tout un pan du cinéma mondial qui disparaît. De fait, ce septième enfant d’une famille issue d’une vraie lignée de samouraïs a su fondre les cultures de l’Est et de l’Ouest mieux qu’aucun autre cinéaste; que ce soit par ses adaptations d’auteurs aussi divers que Dostoïevski (L’Idiot), Shakespeare (Le Trône de sang), Gorki (Les Bas-fonds) et Ed McBain (Entre le ciel et l’enfer); ou encore par l’influence avouée qu’eurent des ouvres comme Les Sept Samouraïs (photo ci-dessus), Yojimbo ou La Forteresse cachée sur des films tels Les Sept Mercenaires, Une poignée de dollars et La Guerre des étoiles. Bien qu’idolâtré par les dieux d’Hollywood (Lucas et Coppola s’associèrent pour produire Kagemusha), l’auteur de Rashomon et de Ran demeura longtemps incompris dans son pays natal (il tenta même de se suicider en 1971, faute de pouvoir financer ses films au Japon). Il est donc ironique que l’on se souvienne aujourd’hui de lui, non seulement comme d’un prodigieux créateur d’images et d’un grand humaniste, mais comme du cinéaste emblématique d’un pays qui ne s’identifia jamais vraiment à lui.