Le Décentralisateur
Parti: Nouveau Montréal
Candidat à la mairie: Jacques Duchesneau
Il y a moins de six mois, Jacques Duchesneau et son parti étaient de loin les favoris dans la course. Depuis, une chose aura été prouvée: en politique municipale, ne suffit pas de connaître sa ville poteau par poteau: à plusieurs reprises, Jacques Duchesneau a étalé une ignorance étonnante des dossiers municipaux pour un aspirant maire. Par exemple, il n’arrivait pas à faire la différence entre tarification fiscale et non fiscale des services municipaux; ou en avait appelé à la création d’une police des terrains vagues alors qu’elle existe déjà!
Le programme
L’implantation des mairies de quartier, version municipale du même traitement administré à la police de la CUM: responsabilité des services locaux livrés par les élus locaux, avec une réduction des unités de services et des paliers hiérarchiques au vrai hôtel de ville. Économe. Appui à une aide financière pour la construction du stade des Expos. Dépensier. Prie Québec pour obtenir un pacte fiscal.
L’estimé de Voir
Un programme ambitieux, un candidat à la mairie profane en politique. Les candidatures de Serge Lareault (ancien éditeur de l’Itinéraire) et de Louise Roy (Le Tour de l’Ile).
Un programme ambitieux, un candidat à la mairie profane en politique. La candidature dans Darlington de Jack Chadirdjian, ancien lèche-cul de Pierre Bourque.
Le Sphinx II
Parti: Équipe Montréal
Candidat à la mairie: Jean Doré
Le Joe Clark (ou le Robert Bourassa, c’est selon) de la politique montréalaise, Jean Doré, a, contrairement à ses deux modèles de renaissance d’hommes politiques brûlés, perdu un peu la touche. Sa malheureuse tentative de se rallier la démission de ses adversaires au profit de sa candidature nous a montré un visage moins connu de Doré, celui d’un politicien bêtement manouvrier. Est-ce ça le Doré nouveau?
Le programme
Là aussi, un système de mairie de quartier; une réduction de 15 % des taxes, qui se réalisera en partie par une baisse des dépenses via une productivité accrue des cols bleus, mais surtout via un pacte fiscal, c’est-à-dire le transfert de l’argent des banlieusards vers les coffres de la Ville de Montréal. Tour de force. Plus de partenariat avec le privé, ce qui exclut (c’est écrit en caractère gras) la privatisation de l’eau.
L’estimé de Voir
La meilleure équipe sur le terrain, avec notamment les candidatures d’Helen Fotopoulos, Jean Lamarre, Yolande Cohen, Gail Campbell et Pierre Lizotte.
Deux pouces en bas: un programme totalement dépendant du peu probable pacte fiscal. Convocation à une répétition du miracle de la mer Rouge.
Honneur d’occasion
Parti: Rassemblement des citoyens de Montréal (RCM)
Candidat à la mairie: Michel Prescott
Printemps dernier: Le chef du RCM, Thérèse Daviau, essaie de vendre en catimini l’âme de son parti à Jacques Duchesneau. La guerre civile éclate, Thérèse Daviau part et le perdant au dernier congrès à la chefferie, Michel Prescott, a dorénavant l’honneur de diriger le parti décimé. Six mois plus tard, le petit parti de Prescott n’a rien à envier aux grands. Pas mal pour une organisation qualifiée de cadavre politique en mai dernier, et dont le chef d’occasion était inconnu par onze Montréalais sur dix. Méritoire.
Le Programme
Remettre sur ses rails le RCM du bon vieux temps, avec des mises à jour: plus de transparence (obliger le Comité exécutif à faire rapport de ses actions et décisions au Conseil municipal), favoriser un regroupement régional de services, comme les pompiers, la promotion économique, industrielle et touristique. Sans mégalomanie. Ici aussi, on décentralise vers les quartiers, en utilisant les outils déjà existants comme les Conseils d’arrondissement. Gros bon sens.
L’estimé de Voir
Le programme le plus mûrement réfléchi; le candidat à la mairie le plus au fait des dossiers municipaux.
Une mince équipe de candidats, dont les plus beaux éléments ont quitté le navire au moment du naufrage de Mme Daviau. Comment appelle-t-on la femelle du rat?
Elephant manne
Parti: Montréal 2000
Candidat à la mairie: Michel Bédard
Aux élections de 94, il était le candidat à la mairie pour le parti Éléphant blanc, dont la devise était «Faut y voir». Trois calembours plus tard, Bédard s’est recyclé dans la politique sérieuse avec comme programme l’augmentation en quantité et en qualité des services aux Montréalais, la baisse des taxes, et une panoplie de réformes: au conseil municipal, à la Charte, aux codes d’habitation… la manne quoi!
Le programme
Transformer le conseiller municipal en «animateur municipal», pour conseiller les citoyens afin que ceux-ci prennent eux-mêmes les décisions concernant leur quartier. Les élus devront défendre les choix de priorités des citoyens de chacun de leur quartier (y va en avoir de l’asphalte neuve!).
L’estimé de Voir
Preuve qu’il y a de l’avenir pour les clowns à la retraite. On se réjouit au Cirque du Soleil.
Après l’an 2000, son parti sera périmmé. A surir.
Apocalypse rare
Parti: Équipe Bourque/Vision Montréal
Candidat à la mairie: Pierre Bourque
Sous Pierre Bourque, la Ville de Montréal a perdu des centaines de millions de dollars en liquidant l’immobilier et les réserves financières pour payer l’épicerie. Les taxes n’ont pas augmenté? Remerciez Québec et son chèquier. Un Conseil constamment paralysé par les crises internes provoquées par Bourque. Par perte de crédibilité, Montréal n’a plus un mot à dire sur le développement du transport en commun, des aéroports, des stratégies industrielles, des universités, des autoroutes, des politiques régionales et doit demander «pardon mononcle!» à Québec tous les trois mois.
Tragédie annoncée: son candidat dans Peter-McGill, Gerry Weiner, est l’un des principaux artisans qui a semé le bordel dans les hôtels de ville du West Island avec ses motions pour la partition et une solution nord-irlandaise pour Montréal en cas de victoire souverainiste. Le conseil municipal livré aux chiens par Pierre Bourque. Etes-vous maso?
Le programme
Un engagement à ne pas augmenter les taxes municipales, tout en réduisant l’écart entre les taxes de la banlieue et de Montréal de 20 %. Incohérant et contradictoire. Enseigner le français aux «anglophones de souche» ??? Pour le reste, même poutine des quatre dernières années. Rien sur la transparence dans la gestion. Cachotier.
L’estimé de Voir
La possible faiblesse de son équipe quand viendra le temps de faire sortir son vote le jour de l’élection.
La possible faiblesse de ses adversaires quand viendra le temps de faire sortir son vote le jour de l’élection.