La campagne électorale tire à sa fin (snif!). Plus que jamais cette année, les médias se sont davantage intéressés aux dessous de la politique (les faiseurs d’images, les rédacteurs de discours, les stratèges, les sondages, la publicité électorale, le rôle des épouses pendant la campagne, etc.) qu’aux véritables enjeux. La vérité, c’est que c’est bien plus sexy de parler de stratégie avec un bonze de la firme de relations publiques National ou un conseiller spécial de Lucien Bouchard que de décortiquer les réalisations du gouvernement péquiste en matière de justice sociale. That’s life!
Parlant d’image. Plus que jamais cette année, les candidats ont eu l’occasion de dévoiler un autre aspect de leur personnalité dans des émissions dites légères comme Le Poing J ou La Fin du monde. Ils ont appris que l’exercice était risqué mais qu’il pouvait aussi être diablement payant. En fait, il suffit de savoir maîtriser les codes.
Le pauvre Jean Charest ne le savait visiblement pas quand il s’est présenté dans le studio survolté de Julie Snyder. Sa piètre performance et son absence de chaleur humaine lui ont sans aucun doute fait perdre des points auprès du monde «ordinaire». Quelques jours plus tard, dans le même fauteuil, Lucien Bouchard nous jouait la totale (mouchoirs et yeux rougis par l’émotion) en permettant à son meilleur ami (le cinéaste Claude Fournier) de nous parler de sa maladie, ainsi que du courage de son épouse pendant l’épreuve qui s’est terminée par l’amputation d’une jambe. Non seulement les conseillers du premier ministre ont-ils lu Le Prince, de Machiavel, mais ils l’ont très bien intégré, merci. Du grand travail.
Après Le Poing J et La Fin du monde, les Dumont, Charest et Bouchard feront un passage obligé à MusiquePlus. Malgré leurs beaux discours sur la jeunesse, aucun des trois candidats ne daignera se présenter en chair et en os dans les studios de la station. Ils ont toutefois trouvé du temps pour accorder une entrevue qui sera diffusée à Politiquement direct. Outre les trois entrevues, il y aura un quiz politique (pourrons-nous vraiment distinguer le programme du PQ de celui du PLQ?), des confrontations entre jeunes «ordinaires» et jeunes «porte-parole», ainsi qu’une prestation de Mononc’ Serge qui interprétera, entre autres, Le Frisé, une ode à la crinière du p’tit gars de Sherbrooke. Le jeudi 26 novembre, à 19 h. MusiquePlus.
La soirée des élections
Vous avez votre journée de travail dans le corps, mais, en bon citoyen, vous n’oubliez pas d’aller voter. Mieux encore, plutôt que d’attendre les résultats des élections dans le journal du lendemain matin, vous décidez de vous taper la soirée des élections live dans votre salon. Trois choix s’offrent alors à vous: a) la formule standard: une soirée électorale made in TVA: efficace et dynamique, avec juste assez de testostérone pour rendre l’expérience plus excitante qu’un épisode des Machos; b) la formule nostalgie: une soirée électorale radio-canadienne, c’est-à-dire empesée, coincée dans un noud de cravate trop serré avec, en prime, le désormais classique «si la tendance se maintient» de vous savez qui…; c) la formule trip d’acide: une soirée électorale en compagnie de Marc Labrèche et sa bande. Une première dans l’histoire de la télé québécoise, cette collaboration entre le service de nouvelles de TQS et l’équipe de La Fin du monde risque d’être amusante, irritante, surprenante, déboussolante, bref, tout sauf banale. A vous de choisir… et vive la démocratie!
The Cola Conquest
Présenté pour la première fois à CBC en septembre dernier, cet excellent documentaire signé Irene Angelico lève le voile sur la soif de puissance de deux fabricants de boisson gazeuses: Coke et Pepsi. Oubliez l’affrontement entre Clinton et Saddam, la guerre des colas, qui dure depuis des décennies, est beaucoup plus intense. Ses ravages ne sont pas physiques (à part les boutons et l’embonpoint de ceux qui abusent du liquide brun), mais bien idéologiques, comme le montre la caméra de la réalisatrice, qui dresse un parallèle intéressant entre la conquête de Coke et l’évolution de la société américaine. Vous y verrez entre autres, comment Coke se mêle de tout (même de politique), et pourrez constater son degré élevé de paranoïa quand une cinéaste s’intéresse de plus près à son histoire. Révélateur. En trois parties: les jeudis 26 novembre, 3 et 10 décembre, à 20 h. Télé-Québec.
Planète Pub
On parle beaucoup du côté destroy et fond de poubelle de TQS depuis que sa programmation porte la marque Quebecor. Or, on oublie de parler de ses bons coups, comme l’émission Planète Pub. Chaque semaine, ce magazine consacré à l’univers de la publicité nous fait découvrir les dessous des campagnes, et nous ouvre des fenêtres sur le monde en nous présentant des publicités réalisées aux quatre coins de la planète. Une chance unique de prendre le pouls des différentes tendances sociales qui s’expriment un peu partout à travers le monde, puisqu’un spot de 30 secondes peut parfois en dire plus long que bien des analyses. Pour sa dernière émission de la saison, l’animatrice-productrice Emmanuelle Garnaud reçoit Pierre Légaré (qui a toujours quelque chose de pertinent à dire), et on consacre un volet du magazine à l’exotisme marocain. Samedi 28 novembre, en reprise le dimanche à 23 heures, à TQS. Planète Pub sera de retour en janvier.