«Attachez vos tuques, on enclenche la cinquième vitesse!» Ainsi s1exclamait le président des Expos, Claude Brochu, en début d1année. Quelqu1un aurait dû lui dire que la cinquième vitesse, pour un poids lourd, c1est d1une lenteur…
Pourtant, ce qu1on n1a pas fait pour l1avoir, ce foutu stade au centre-ville de Montréal. D1abord, une petite vente de feu: exit Pedro, Lansing et Rodriguez. Les millions, cette année, sont consacrés à la promotion du stade. Mais si ce qui reste sur le terrain a des allures de club AAA, l1équipe de marketing, elle, recrute tous les gros joueurs de Montréal. L1arrivée des Savard, Coutu et compagnie ne provoquera cependant pas le miracle tant attendu: quelques semaines avant la date «butoir» du 30 juin, à peine a-t-on récolté 37 millions de dollars sur les 100 millions prévus. Il y a bien cette entente avec Labatt, qui rapportera entre 80 et 100 millions sur vingt ans, mais M. Brochu préfère conserver la cagnotte pour les «opérations courantes». Au rythme où vont les choses, ces 2,5 millions par année (au mieux) devraient suffire à payer un préposé au bâton haut de gamme.
Enfin, l1impossible est arrivé: la date «butoir» a été repoussée au 30 septembre. A mesure qu1on s1approchait de la nouvelle échéance, on s1est enfin aperçu de ce qui n1allait pas. Rien à voir avec le peu d1enthousiasme des gens du privé. Ce n1était pas, non plus, le désintéressement de la population face à une équipe qu1on n1en finit pas de vider de ses joueurs. Ni l1absurdité de réclamer 150 millions de fonds publics pour un nouveau stade alors que l1équipe, depuis huit ans, n1a même pas les moyens de payer un loyer au Stade olympique. Rien de tout ça. Le problème, c1était Brochu. Alors on tasse Brochu et hop, l1impensable se produit: on repousse la date «butoir».
Confiants, nos Zamours? Tellement, qu1ils ont lancé les appels d1offre pour leur merveille du centre-ville.
Ils devraient tout de même jeter un coup d1¦il du côté de Toronto. Là-bas, on en a un qui n1a presque pas servi et dont on cherche à se débarrasser pour la somme symbolique de 100 millions de dollars. Il paraît même que c1était un chef-d1¦uvre d1autofinancement.