Société

STCUQ

Étudiants, retraités, paisibles fonctionnaires, risquez-vous vos vies sur le 11, le 24 ou le 3?

Le 18 mars, les 75 mécaniciens de la STCUQ, menacés de coupures de salaire, déclarent invalides 350 autobus, soit la majorité de la flotte. L1affaire, qui ressemble évidemment à de flagrants moyens de pression syndicaux, laisse, pour un temps, les usagers sceptiques voire furieux. Tandis que Gérald Larose félicite les mécaniciens pour leur «sens professionnel» une semaine après un incendie suspect dans les garages de la Société de transport, son homonyme Claude parle de geste criminel et le ministre Brassard de sabotage avant d1obtenir de la SAAQ un rapport qui confirme le pitoyable état de la flotte. Début avril, une enquête est instituée. Le ton monte dangereusement durant les derniers jours d1audience. La direction accuse les employés de garage d1intimider des témoins, le procureur de la STCUQ doute de l1impartialité du juge et des experts qu1il a choisis. Émile Loranger, maire de l1Ancienne-Lorette, qualifie pour sa part la Commission de farce monumentale. Contre toute attente, déviant de son mandat premier, le juge Beaudry, malgré le peu de zèle affiché par les syndiqués durant les semaines précédant l1immobilisation d1une partie de la flotte, prépare un rapport accablant pour la direction de l1organisme. Manque de mécaniciens, travailleurs épuisés s1ingéniant à réparer des citrons irréparables.

Absence de procédures de vérification rigoureuses. Climat de tension et de confrontation encouragé par l1employeur. Admettant tacitement l1état désastreux de la flotte, le président et le directeur général de l1organisme sortiront irrémédiablement affaiblis de cette affaire. En septembre, l1opposition municipale de Québec demande la démission de Claude Larose et le ministre Brassard, le 17 octobre, change son fusil d1épaule en refusant l1aide des experts de la SAAQ aux dirigeants. Ainsi, lorsqu1en pleine négociation de travail la mairesse de Sainte-Foy dévoilera les intentions salariales de l1employeur, Larose et Steve Cameron, directeur général, s1estimant trahis jusque par ceux qui les soutenaient, rentreront définitivement chez eux, laissant à d1autres le soin de gérer l1équation budget-sécurité-usagers-syndicat-patrons-maires. En attendant 95 autobus de plus pour l1an 2001, la STCUQ rachète les bazous dont Toronto ne veut plus.