Le pianiste et compositeur Michel Petrucciani n’est plus. Mardi dernier, le jazzman français a rendu l’âme à l’âge de trente-six ans. Atteint d’une grave maladie osseuse dès son enfance, le musicien, bien que lourdement handicapé, aura marqué le monde du jazz avec une virtuosité hors du commun. «Petru», comme on le surnommait dans le milieu, après avoir travaillé en France avec son frère Louis et Aldo Romano, s’est installé aux États-Unis en 1982 et collabora avec Charles Lloyd, Lee Konitz, Jim Hall et Wayne Shorter, pour ensuite devenir le premier Français à endisquer chez Blue Note. Pianiste intimiste, lyrique et impétueux, il mettait l’accent sur l’amplitude dynamique de son instrument, tout en exigeant des accompagnateurs discrets et raffinés. Il fut, dans la lignée des Bill Evans, un pianiste d’atmosphères nocturnes. Le 2 juillet 1998, il donnait le dernier d’une longue série de concerts à Montréal.