Société

Verglas: commission d’enquête fantoche?

Un récent sondage indique qu’une majorité de «victimes du verglas» estiment que le réseau d’Hydro-Québec est fiable. Ça tombe bien, puisque le président de la commission scientifique et technique chargée d’analyser les événements relatifs à la tempête de verglas, Roger Nicolet, risque d’être du même avis.L’ingénieur, qui a également été à la tête de la Commission sur la gestion des barrages (inondations du Saguenay), devrait remettre le rapport final de la Commission sur le verglas le 26 février prochain. Or, selon le magazine canadien Saturday Night, ce rapport, qui devrait coûter près de sept millions de dollars aux contribuables québécois, risque «d’en dévoiler plus sur l’énorme pouvoir d’Hydro-Québec» que sur les causes du pire black-out de l’histoire. D’après les révélations du magazine, le président de la commission a tout l’air d’être en situation de conflit d’intérêts. Roger Nicolet se serait en effet vu attribuer son premier contrat d’importance par la firme Lalonde Vallois, connue aujourd’hui sous le nom de Lavalin, responsable de la construction de l’une des lignes d’Hydro-Québec qui se sont écroulées à cause du verglas. En outre, la firme de Roger Nicolet a obtenu un contrat, en 1980, de la Société de la Baie James, propriété d’Hydro-Québec.Saturday Night a de plus découvert que deux des six commissaires ont déjà ouvré pour Hydro-Québec et qu’un autre a déjà été sous-ministre adjoint au ministère de l’Énergie et des Ressources. De nombreux membres de la commission seraient également d’anciens employés d’Hydro-Québec. La commission jouit-elle d’un degré suffisant d’autonomie pour publier un rapport valable? On peut se permettre d’en douter.