Quand Vidéotron a présenté son nouveau système de télévision numérique aux médias, fin janvier, son porte-parole a brièvement parlé du mariage imminent entre la télé et Internet. En effet, au cours de la prochaine année, Vidéotron devrait être en mesure d’offrir à ses abonnés le plaisir de naviguer sur le Web sans quitter leur petit écran.
Les possibilités qu’offrira la combinaison de la télévision et de Internet sont infinies, et un peu partout sur la planète, des centaines d’entreprises s’apprêtent à nous en mettre plein la vue. C’est le cas d’Oxygen Media, une entreprise américaine spécialisée en multimédia qui développe des contenus destinés spécifiquement aux femmes.
Dans un article paru récemment dans le magazine Forbes, la P.D.G. d’Oxygen Media, Geraldine Laybourne, donne un aperçu de ce que sa compagnie pourra offrir à ses abonnées. Par exemple, une émission portant sur la situation financière des femmes, divorcées ou veuves, sera reliée à un site Web sur lequel on retrouvera des informations supplémentaires sur les hypothèques ou la gestion financière. De plus, les téléspectatrices qui le désirent pourront poser des questions en ligne à des experts, et cliquer sur des liens qui les mèneront vers des institutions financières. C’est ce qu’on appelle la convergence (expression galvaudée dans l’univers du multimédia), et on pourra appliquer ce type d’environnement à une multitude de sujets: santé, divertissement, politique, etc.
L’arrivée de cette nouvelle technologie pourrait bien sonner le glas de plusieurs industries lucratives comme la location de vidéos, par exemple. Pourquoi se les geler jusqu’au vidéoclub du coin quand on peut commander le film de son choix sans quitter le confort de son salon? A long terme, les disquaires aussi pourraient disparaître puisqu’on n’aura plus qu’à télécharger le contenu d’un CD (il faudra payer, bien entendu) sur notre disque dur.
Mais ô horreur! tous ces changements technologiques risquent de voir disparaître un spécimen fort attachant: la patate de sofa. D’ici une dizaine d’années, il deviendra pratiquement impossible de zapper paresseusement en s’envoyant un gros sac de chips derrière la cravate. «Le téléspectateur de l’an 2000 sera actif», nous promet-on. La télévision va nous interpeller à chaque instant. Fini le temps où l’on absorbait sans broncher la publicité, les informations et les divertissements. La télé de demain nous forcera à «interagir», un autre mot à la mode.
Difficile d’en savoir plus pour l’instant. En coulisses, les grands joueurs de l’industrie unissent leurs forces, signent des alliances, préparent le terrain. Comme d’habitude, on risque de s’occuper du contenu à la toute dernière minute, quand tout l’aspect commercial de la chose sera réglé, et que les profits seront assurés. «La première année risque d’être assez bordélique», admet Geraldine Laybourne,au journaliste du magazine Forbes. «Nous allons essayer toutes sortes de choses, et nous risquons de nous tromper. Mais si nous respectons le téléspectateur, je suis certaine qu’il nous pardonnera.» Ah oui?
Comité violence TVA
En 1993, le réseau TVA annonçait la création d’un comité sur la violence, formé, entre autres, de Mgr Jean-Claude Turcotte, de la juge Andrée Ruffo, de l’ex-ministre Claude Castonguay et de l’auteure de téléromans Sylvie Payette. Ce comité avait, entre autres, pour objectif de conseiller TVA sur des actions positives à entreprendre pour pacifier l’univers télévisuel.
Que pense donc ce comité de la populaire émission Caméra-choc qui, chaque jeudi, inonde le petit écran d’images sensationnalistes? Pas grand-chose. C’est que le comité en question – quel timing! – n’existe plus. Il s’est sabordé quelques jours avant Noël, après cinq ans de bons et loyaux services. «C’était devenu de plus en plus difficile de se réunir», explique Louise Spickler, directrice de l’INIS et coordonnatrice du défunt comité. Et puis, on avait l’impression d’avoir fait le tour.»
Qu’aura accompli ce fameux groupe de sages au cours des cinq dernières années? «Je crois que nous avons sensibilisé les différents secteurs d’activité de TVA – l’information, l’acquisition des films, etc. – au problème de la violence. TVA a également diffusé une série de capsules portant sur la violence au quotidien. Dans l’ensemble, je dirais que la situation s’est améliorée grâce aux rencontres du comité et à la volonté de TVA.» Et que dire des émissions comme Caméra-choc? «Il faut se questionner sur ce type de programmation», reconnaît Mme Spickler.
L’émission coûte-t-elle cher? Non. Attire-t-elle beaucoup de téléspectateurs? Oui. Fin du questionnement.
Indian Posse
Le phénomène des gangs de rues n’inquiète pas seulement les habitants des grandes métropoles. Il terrorise aussi les petites communautés comme celle d’Indian Posse, un quartier violent du Nord de Winnipeg. C’est ce que nous montre avec beaucoup de sensibilité et d’intelligence le documentaire Indian Posse, une rencontre avec deux familles autochtones qui tentent de préserver leurs enfants de la violence des gangs de rues. Un bon documentaire, ni larmoyant ni sensationnaliste. Samedi 13 février, à 22 h. Newsworld.
La Presse perd Chantal Hébert
C’est confirmé, la famille Desmarais-Chrétien a finalement eu la peau de la chroniqueuse politique Chantal Hébert. Dès le 15 février, elle occupera ses nouvelles fonctions au quotidien Toronto Star, où elle signera une chronique hebdomadaire ainsi que de grands reportages sur ce qui se passe au Québec. «Je n’ai pas le goût de commenter les raisons de mon départ», lance Chantal Hébert, rejointe à son domicile lundi dernier. Disons seulement que mes collègues qui ont écrit sur l’affaire ont fait une bonne job, et que je n’ai jamais démenti les rumeurs qui couraient. Pour le reste, je n’ai pas l’intention de perdre mon temps à parler de ce qui s’est passé. A la limite, ce qui se passe présentement à La Presse est le problème de ceux qui y travaillent, et de ceux qui lisent ce journal.»
Le Toronto Star ne se retrouve pas dans toutes les épiceries de Montréal. Ceux qui appréciaient la plume de Chantal Hébert pourront donc la lire sur le site Internet du quotidien ontarien, à l’adresse suivante: www.torontostar.com